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Et les mammifères qui s'entretuent le plus sont... les suricates
©Wikipedia / M.casanova

Petits meurtres entre congénères

Une nouvelle étude appliquée sur plus de mille espèces de mammifères révèle que ces petits carnivores sont les plus sanguinaires envers leurs propres congénères. De son côté, l'homme moderne s'est assagi dans le cadre de la société, mais n'en reste pas moins plus meurtrier que la plupart des mammifères.

On le sait : l'animal qui cause le plus de décès humains dans le monde est le moustique, avec ses 725 000 morts annuels causées par les nombreuses maladies que l'insecte transmet. Côté mammifères, les chiens, coupables de 25 000 morts humaines chaque année, se fait également remarquer. Conséquence inévitable de notre grande proximité avec eux. Mais laissons de côté notre égoïsme d'êtres humains pour nous focaliser sur la mortalité intra-espèce. Quels sont les animaux, et plus précisément les mammifères, les plus violents envers leurs propres congénères ? Selon les étonnants résultats d'une étude espagnole, le suricate se trouverait en haut de ce classement, rapporteThe Atlantic.

L'habit ne fait pas le moine

Plutôt mignon, le suricate, non ? Derrière ses airs de bestiole rigolote, il s'agit pourtant d'un tueur sanguinaire. En effet, un opossum sur cinq est tué par l'un des siens. De fait, cet animal se trouve en haut du classement des mammifères qui s'entretuent le plus, résultat d'une étude espagnole menée par le scientifique José María Gómez de l'Université de Grenade sur plus de mille espèces de mammifères. L'étude, publiée mercredi 28 septembre 2016 dans la revue Nature, a pris en compte les quatre millions de morts recensés parmi les 1 024 espèces observées.

Il apparait ainsi que sous leurs airs pacifiques, certains animaux cachent bien leur jeu. En première position, on retrouve donc les suricates, dont 19,36% des morts sont causées par l'un des leurs (une statistique qui s'explique par le fait que les femelles dominantes tuent la progéniture des autres femelles pour faire régner leur descendance) ; puis les cinq places suivantes sont occupées par différentes races de singes (de 15,38 à 18,18% de meurtre intra-espèce) ; on retrouve un peu plus bas le lion de mer de Nouvelle-Zélande (15,31%), la marmotte à longue queue (14,55%), le lion (13,27%), le loup (12,81%) ou encore le chinchilla (12%), ce petit rongeur adorable qui, à première vue, ne demande qu'à être câliné. Et pourtant... Les premières places de ce sanguinaire classement ne sont donc pas réservées aux animaux à grandes dents.

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Violent pour un mammifère, pacifique pour un primate

En outre, ces statistiques permettent de mettre en exergue la violence infligée entre êtres humains, et de la comparer à celle commise par d'autres animaux. Si, comme le préciseNPR par une autre étude, l'homme moderne est exceptionnellement peu violent (un homicide pour 10 000 morts, soit 0,01%) en raison de la société dans laquelle nous vivons, encadrée juridiquement et attachée à des valeurs pacifiques, cela n'a pas toujours été ainsi. En tenant compte de l'évolution de l'Homme, de ses époques plus ou moins violentes et de sa position sur la chaîne alimentaire, José María Gómez a évalué que l'homme était coupable des décès des siens dans 2% des cas. En effet, le taux d'homicide s'élevait entre 3,4 à 3,9 durant l'ère du Paléolithique, a pu grimper à 30% dans nos heures les plus sombres, est resté exceptionnellement élevé durant l'époque médiévale (12%), avant d'enfin chuter à partir de la Renaissance.  

En comparaison, les autres espèces de mammifères seraient donc, de nature, bien moins violentes que nous le sommes (0,3%), tandis que les primates le seraient davantage (2,3%). En conclusion, l'Homme serait un animal assez peu meurtrier pour un primate, mais exceptionnellement sanguinaire pour un mammifère.

Particularités humaines

Toutefois, certaines limites s'imposent à cette étude, tout simplement en raison du caractère unique de l'humain. Comme le remarque Richard Wrangham, anthropologue à l'Université d'Harvard (États-Unis) interrogé par The Atlantic, l'infanticide est très commun chez les primates, tandis qu'il ne l'est point chez l'homme. En revanche, nous tuons énormément plus de congénères adultes que les autres espèces. Enfin, il est important de remarquer que ce taux d'homicide varie considérablement d'un bout à l'autre de la planète, selon les conflits en cours et l'importance attachée à la vie par les différentes cultures.

On pourra toujours retenir que, l'homme étant un loup pour l'homme, nous ne sommes pas tendres avec nos semblables. Chaque année, les guerres incessantes que nous vivons coûtent la vie, directement ou indirectement, à 475 000 personnes.

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