Et le secteur de l’économie française qui ne connait pas la crise est… la production de milliardaires ! 12 de plus cette année, le détail de ce qui les enrichit<!-- --> | Atlantico.fr
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La France compte aujourd'hui 67 milliardaires.
La France compte aujourd'hui 67 milliardaires.
©Reuters

Vous avez dit "morose" ?

Malgré une croissance atone, la France continue de produire à un rythme soutenu des milliardaires. Le signe que les plus gros patrimoine français voient leur richesse obéir à des logiques différentes de celles de la quasi-totalité de la population.

Nathalie  Cariou

Nathalie Cariou

Nathalie Cariou est consultante en intelligence financière. Elle accompagne les particuliers et les professionnels dans leur relation à l’argent et sur le chemin de leur indépendance, financière ou professionnelle. Elle est l’auteur de deux livres : Prenez la responsabilité de vos finances et Oser devenir riche, aux Editions Jouvence, et depuis 2009, elle dirige la société qu’elle a créée : les Clefs de la Réussite.
Conceptrice d’un programme en ligne pour apprendre la liberté financière
et organisatrice des Rendez-vous de l’indépendance financière , elle intervient régulièrement en conférences et dans les média en tant que coach financier. Vous pouvez retrouver ses tribunes sur l’argent et la liberté financière sur son site : www.clefsdelareussite.fr

 

 

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Atlantico : La France compte aujourd'hui 67 milliardaires, soit 12 de plus que l'an passé. Le contexte général est-il favorable à l'accroissement du nombre des "super riches" en France ? Quels sont les principaux domaines qui génèrent aujourd'hui de nouveaux milliardaires, et pourquoi les plus gros patrimoine semblent-ils peu impactés par la morosité économique et le système fiscal français pourtant assez sévère ? 

Nathalie Cariou : La "morosité ambiante" dont vous parlez concerne le monde du salariat. Or les riches ne sont pas des salariés, ce sont majoritairement des rentiers ou des propriétaires d’entreprise. Ils ne sont pas impactés par les problèmes économiques qui touchent principalement les salariés. Bien sûr, s’ils sont chefs d’entreprises, ils peuvent connaître des baisses de ventes. Mais d’un autre côté, la bourse se porte assez bien, ce qui vient souvent compenser les baisses de chiffres d’affaires en consolidant leur patrimoine. Les "super riches" l’étant via leur patrimoine, sa valorisation efface largement le ralentissement de ses revenus.

Selon les analystes, une partie de cet accroissement des patrimoines provient de la politique monétaire accommodante des banques centrales qui, en laissant tourner les planches à billets, favorisent l'émission de liquidités qui vont ensuite trouver refuge dans le luxe et l'immobilier haut de gamme. Ce mécanisme peut-il expliquer la hausse des très gros patrimoines français où ces secteurs sont bien représentés ?

Si les banques centrales laissent tourner la planche à billets, c’est d’abord pour soutenir l’économie dans son ensemble, bien plus que pour préserver la richesse des riches. Ils deviendront certes plus riches, mais ce sera un épiphénomène. Les riches sont toujours impactés en bout de chaîne, et ce ne sont pas ceux qui sont impactés en premier, même s’ils tireront bien entendu profit si la société se porte mieux.

D’ailleurs, il est simpliste de se cantonner à cette seule explication. Ce qui fait la richesse des riches, c’est aussi leur possibilité de se reposer sur plusieurs options. Ils peuvent donc s’adapter en permanence à ce que le marché leur propose. Les moins riches ne peuvent se reposer que sur le revenu, le plus souvent du salariat. Ils subissent les crises sans avoir de possibilités de s’adapter.

L'autre explication réside dans des taux d'emprunt faibles qui favorisent les fusions-acquisitions, et donc les ventes d'entreprises, enrichissant de fait leurs anciens propriétaires. En haut de l'échelle, la richesse est-elle donc majoritairement influencée par la conjoncture des ratios financiers ?

Les riches utilisent aujourd’hui les taux d’intérêts bas en effet, ce qui facilite les fusions-acquisitions. Mais si les taux d’intérêts se mettent à remonter, ils utiliseront d’autres stratégies qui leur permettront également de s’enrichir. Et vous aurez l’analyse – tout aussi juste – qui dira "les riches s’enrichissent parce que les taux sont élevés" par exemple en prêtant de l’argent sur ces taux élevés. Ce que vous évoquez est un moyen, pas exactement une cause.

De nombreux nouveaux (ou pas) milliardaires se tournent, une fois leur fortune faite, vers le secteur de l'hôtellerie ou de l'immobilier haut de gamme. Pourquoi cette fréquente réorientation ? Est-ce une activité qui permet de conserver son patrimoine dans de bonnes conditions, même en période de morosité économique ?

L’immobilier fait partie des stratégies sécuritaires pour les gros patrimoines. Même pour les plus modestes d’ailleurs. Cela correspond au besoin de s’ancrer sur un territoire. C’est pour cela que peu de personnes ne font fortune que sur des valeurs boursières immatérielles. Pourtant, l’aspect rentabilité de l’hôtellerie ou l’immobilier de luxe devient secondaire, si on la compare avec ce que peut offrir d’autres activités commerciales. Mais ces secteurs gardent leur aspect fascinant pour les plus riches.

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