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Entre intérêts privés et intérêt public, la valse en deux temps de la RATP sur l'open-data
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Un pas en avant, un en arrière

La régie des transports parisiens a "libéré" les droits sur ses plans de RER, métro, bus et tramways. L'occasion pour Google Maps de les intégrer à son service. Mais pour les horaires des transports, il va falloir attendre...

Antoine Chéron

Antoine Chéron

Antoine Chéron est avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC, fondateur du cabinet ACBM.

Son site : www.acbm-avocats.com

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Le service Google Maps a récemment fait parler de lui en mettant l'accent sur les transports en communs (bus, métro, tramways). Ont été ajoutées au service un million de stations de transports en commun de 500 villes de différents pays du monde, et notamment de onze villes françaises.

Le service, via la version 6.10 de son application pour Android, ne se contente pas seulement de mettre à disposition le plan du réseau des villes afin d’établir des itinéraires, mais propose également pour certaines de ces villes, telles que Bordeaux, Cholet  ou Dax, les horaires de bus, tramway ou métro.

L’évolution du Service Google Maps en France doit être mis en parallèle avec la philosophie de l’ "open data", laquelle consiste à libérer les données pour qu’elles puissent être réutilisées.

Il faut souligner à ce titre, la récente et discrète mise à disposition par la RATP de certaines de ses données sur le portail  interministériel « data.gouv.fr », publiées sous la licence libre Etalab. 

L’ouverture par la RATP de son portail Open Data est une petite victoire, lorsqu’on sait qu’un an auparavant la RATP s’était attiré les foudres des développeurs en les empêchant de reproduire sans autorisation la carte du métro de Paris sous couvert de défendre ses droits de propriété intellectuelle. L’application pour Iphone "CheckMyMetro" en avait à ce titre fait les frais.

La défense de son droit de propriété lui permettait par la même occasion de faire la part belle à ses services en ligne et à son application au détriment des autres auteurs d’applications. Or, le rôle d’un établissement public tel que la RATP n’est-il pas avant tout d’assurer une partie des transports en commun de Paris et de sa proche banlieue ?

Cette situation est maintenant révolue et des données ont déjà été mises à disposition par la RAPT sur le portail « data.gouv.fr » :

 - les positions géographiques des stations du réseau ferré RATP,

- les correspondances stations/lignes sur le réseau ferré RATP ;

- les données de qualité de l’air mesurée dans les stations ;

- la liste des commerces de proximité agréés.

En prime, la RATP a rendu accessibles, sous licence gratuite, les principaux plans du réseau de transport parisien afin que les tiers puissent les utiliser sur des supports numériques, à savoir :

-les plans RATP métro et Ile-de-France,

-les indices et couleurs de lignes du réseau ferré RATP.

Cette ouverture des données est une aubaine pour des services tels que Google Maps, connu pour déterminer les itinéraires piétons et routiers, qui peuvent à présent élargir l’éventail de leurs fonctionnalités et fournir de plus en plus de renseignements sur les trajets en transports en commun dans les principales villes françaises.

Le service Google Maps est perfectible et dépend surtout de la collaboration des régies de transports telles que la RATP. Cette dernière, si elle a accepté de rendre accessible ses plans, s’est pourtant bien gardé de communiquer la liste des horaires des bus, métros et tramways.

Si certains estiment que ce n’est qu’une question de temps avant que ces horaires soient accessibles, d’autres considèrent qu’il serait fort probable que ces horaires ne soient pas rendus publics. En effet, ces horaires constituent un élément clé pour concevoir des applications pleinement efficaces et utiles, à l’instar de l’application officielle de la RATP.

La RATP devra donc trancher entre ses propres intérêts et l’intérêt public, l’affaire est à suivre.

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