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ENA, le scandale du déficit : droit de réponse
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La bataille des chiffres

L’École nationale d'administration répond à l'article d'Eric Verhaeghe, "ENA : le scandale du déficit", publié dans nos colonnes cette semaine.

>>>Lire l'article d'Eric Verhaeghe, ENA : le scandale du déficit publié sur Atlantico.fr 

L’article publié sur votre site comporte des erreurs et des approximations qui méritent d’être relevées. Contrairement à ce que son auteur, pourtant ancien élève de l’école et à ce titre informé de son fonctionnement, semble vouloir dire, l’ENA ne se résume pas à la formation initiale d’élèves français au métier de haut fonctionnaire. Chaque année, l’école accueille pour des formations longues d’autres élèves français que ceux de la formation initiale ainsi que des élèves étrangers. Elle exerce en outre une responsabilité croissante en matière de formation continue, à destination d’auditeurs français et étrangers, du secteur public et du secteur privé. En tout, ce sont plus de 5000 personnes qui sont formées par l’ENA chaque année.

L’ENA développe par ailleurs une intense activité de recherche et de coopération internationale dans le domaine de l’action publique. Rapporter son budget au seul critère du nombre d’élèves français en formation initiale dénote ainsi une méconnaissance des missions remplies par l’école.

Quant à comparer le coût d’un élève de l’ENA à celui d’un étudiant en université, il convient de mesurer les spécificités d’organisation et de fonctionnement de l’école avant de se livrer à ce type de raisonnement. En effet, l’ENA sélectionne ses élèves par le biais de trois concours d’entrée et d’une sélection internationale dont elle supporte seule l’intégralité du coût. Bien plus, l’ENA finance chaque année la préparation à ses concours de 180 candidats qui peuvent être fonctionnaires, issus du secteur privé ou associatif ou étudiants issus de milieux sociaux défavorisés et qui préparent le concours dans 8 centres à travers la France. Leur prise en charge est incluse dans le budget de l’école. 


Enfin, à l’égal de Polytechnique ou de Saint-Cyr, l’ENA procède au recrutement d’élèves français qui s’engagent à servir l’État à l’issue de leur scolarité. Dès leur admission, les élèves de l’ENA sont considérés comme fonctionnaires stagiaires et de ce fait rémunérés sur le budget de l’école. La moitié de leur scolarité se déroulant en stage, ils sont mis à disposition d’administrations d’État, de collectivités territoriales et d’entreprises où ils servent comme collaborateurs temporaires et continuent à être rémunérés par l’École.


Pour finir, l’examen des comptes financiers de l’ENA pour ces dernières années révèle des résultats d’exploitation bénéficiaires (1 million d’euros en 2010, 97 000 euros en 2011, 197 000 euros en 2012) alors même que la subvention pour charges de service public que verse le gouvernement à l’École est en diminution (- 2 millions entre 2011 et 2012). Ces résultats montrent toute la part que prend l’École à l’effort de réduction des déficits publics, notamment par des suppressions d’emplois et la maîtrise de ses dépenses de fonctionnement. Pour 2013, la nouvelle forte baisse de cette subvention, de l’ordre de 10 % suite aux mesures de régulation budgétaire intervenues en début d’année, entraînera de toute évidence un budget en déséquilibre, Ce déséquilibre sera intégralement compensé par un prélèvement sur le fonds de roulement de l’École. La qualité de la gestion de l’École et les efforts déployés en matière de contrôle des dépenses devraient lui permettre de continuer en 2014 à faire face à ses missions.



Commentaire d'Eric Verhaeghe

À la lecture de mon article, la direction de l'ENA indique ses divergences d'opinion avec moi, qu'elle présente comme des vérités contrant des erreurs. Elle ne conteste toutefois pas le déficit de l'école en 2013 (objet même de l'article), et elle rappelle que ce déficit sera financé par le "bas de laine" de l'ENA réglementairement appelé fonds de roulement, et non par des gains de productivité (autre objet de l'article). Pour le reste, elle accumule des chiffres très vagues sur le nombre de personnes qui participent à au moins une conférence chaque année à l'ENA. Tous ceux qui, comme moi, ont fréquenté cette école (j'en fus même administrateur !) savent que ces missions de formation permanente ont été développées pour occuper les sureffectifs de fonctionnaires affectés à l'Ecole.

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