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Emmanuel Macron, la révolution de la modération
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Anne-Marie Idrac et Aurélien Portuese expliquent pourquoi aujourd'hui ils soutiennent Emmanuel Macron.

Aurélien  Portuese

Aurélien Portuese

Aurélien Portuese est un ancien avocat, désormais Professeur associé à l’Université de Leicester (De Montfort) et au King’s College London. Il est également chercheur invité à l’Université d’Oxford. 

 
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Anne-Marie Idrac

Anne-Marie Idrac

Anne-Marie Idrac a été secrétaire d'Etat au Commerce extérieur de 2008 à 2010 et députée de la 3ème circonscription des Yvelines entre 1997 et 2002. Elle a également été Secrétaire Générale de l'UDF.

 
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La France a entrepris une révolution. Une métamorphose radicale de son système politique. 

Etre au diapason de la société, et répondre aux défis du monde nouveau,  tels sont les buts de cette révolution en marche. Le plus extraordinaire est qu’il s’agit d’une révolution par la modération. 

L’heure est au dépassement des clivages politiques artificiels pour l’authenticité d’une plateforme programmatique d’union nationale. La lutte contre le terrorisme, l’échec scolaire, la perte de compétitivité de nos entreprises, ce n’est pas de droite ou de gauche ; pas davantage ne l’est l’adaptation impérative de notre modèle de croissance aux transitions écologiques comme aux espoirs et aux dangers du numérique. Face à de tels enjeux, la ligne Maginot du bipartisme est inopérante, tandis que populisme et démagogie sont hors-jeu.   

Par delà la droite et la gauche, une "troisième voie" est possible : celle qui réfute tout à la fois le social-communisme et le libéral-conservatisme. Chère à Anthony Giddens, cette troisième voie suppose l’enracinement dans notre système politique d’une voie réformatrice : adaptant à la fois la social-démocratie aux nécessités de la mondialisation et le néo-libéralisme à l’exigence d’égale liberté des individus – des "capabilities" comme dirait le Prix Nobel d’Economie Amartya Sen.  

Ni Etat Providence, ni Etat minimal, l’Etat stratège de la troisième voie renforce son arsenal régalien et affine sa régulation  économique et sociale  aux bénéfices de cet objectif d’égale liberté des citoyens. Ni naïve ni fermée, l’Europe de cette voie devient actrice d’une mondialisation disciplinée, et l’horizon protecteur de l’ambition émancipatrice de la troisième voie : la belle notion d’Economie Sociale de Marché retrouve son sens.  Elle est le fruit des alliances historiques européennes, au-delà des clivages politiciens,  entre centristes,  socialistes et  libéraux modérés, pour promouvoir un modèle européen qui distingue notre continent des autres grands pôles -américain et asiatique-.

Le pseudo libéralisme de la droite française telle qu’elle est devenue,  comme les  social-nationalismes de la gauche et des extrêmes sont en réalité des conservatismes, de fausses idéologies qui cachent mal leur protectionnisme des rentiers du passé.

La troisième voie prône un pragmatisme philosophique dans lequel la social-démocratie redevient l’alliée indissociable du libéralisme pour former un "libéralisme social" adapté aux attentes de la société et à la réalité du monde tel qu’il est. 

Ce bouleversement de l’échiquier politique répond à une cohérence philosophique. Ce bouleversement est une révolution, dans le contexte stérilisant du bipartisme d’artifice de la vie politique française. Le plus audacieux, et perturbant pour certains, est qu’il s’agit d’une révolution de la modération. Modération programmatique, modération de langage, modération comme solution. 

Cette révolution de la modération est aujourd’hui incarnée par Emmanuel Macron. Central car réalisant la prouesse de réunir les sociaux-démocrates aux vrais libéraux, à juste titre il ne se décrit non pas comme centriste pour ne pas encourir la critique fameuse de François Mitterrand, mais comme progressiste, terme mieux adapté aux enjeux du moment.  

Ce progressisme entend porter le pragmatisme du libéralisme social comme objectif de politiques publiques. Ce progressisme s’extirpe du conservatisme comme du socialisme, pour concrétiser humanisme et pragmatisme.

Porté par un corps de pensées cohérent, proposant en même temps de libérer et de mieux protéger les Français, Emmanuel Macron est poussé par des forces politiques et sociétales trop longtemps éloignées par le jeu suranné d’un bipartisme ankylosant. Il est en passe de réaliser ce que la troisième voie a théorisé : le radicalisme du centre, passionnément modéré.

Nous avons soutenus lors des dernières campagnes présidentielles ce radicalisme du centre, libéral, social et européen.

Nous soutenons aujourd’hui ce même radicalisme du centre porté avec brio par Emmanuel Macron. 

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