Dur retour à la réalité : la Coupe du monde de football au Qatar ne ressemblera pas à ce qui a été promis <!-- --> | Atlantico.fr
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Une à une, les promesses formulées par le Qatar pour gagner l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 tombent à l’eau
Une à une, les promesses formulées par le Qatar pour gagner l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 tombent à l’eau
©Reuters

C'était joué d'avance

Des stades climatisés, un tournoi organisé en été… Une à une, les promesses formulées par le Qatar pour gagner l’organisation de la Coupe du monde de football en 2022 tombent à l’eau. Le pays vient ainsi d'annoncer qu'il ne construira pas autant de stades que prévu.

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Même lorsqu’elles se trouvent dans un dossier de candidature visant à organiser un des plus grands évènements du monde.

Le Qatar a été officiellement désigné comme pays hôte le 2 décembre 2010. En choisissant ce petit pays du Moyen-Orient, la FIFA crée la polémique.  L'État du Qatar est aussi le pays organisateur le moins peuplé à ce jour, après l'Uruguay en 1930. Il n'a de plus jamais participé à une Coupe du monde de football et est classé 101e au classement FIFA de février 2013.

Mais surtout, le pays ne dispose d’aucune infrastructure et sa température peut atteindre les 50°C en été.

Qu’à cela ne tienne. Le Qatar promet de fournir douze stades flambant neufs, équipés de systèmes de climatisation dernier cri et écologiques. Une partie de ces stades seront démontables et serviront, une fois l’évènement terminé, à construire 22 stades plus petits dans des pays en développement, promet le candidat. « Ce sera un héritage international, sans éléphant blanc », promettait Hassan Al-Thawadi, le président du comité de candidature, lors de la présentation du dossier.

Quatre ans plus tard, le Qatar revoit sa copie. Le pays hôte s'apprête à réduire à huit le nombre de stades en raison d'un retard pris dans le lancement des chantiers de construction et de surcoûts. Sans compter les accusations d’esclavage sur les chantiers et de morts d’ouvriers…

Le comité d’organisation de l’évènement promet maintenant un nombre de stades proportionnel à la «taille du pays». Il précise que « d'habitude, la FIFA demande au pays organisateur de préparer au minimum huit stades» pour le Mondial.

Reste à savoir si ces huit stades seront démontables pour tenir la promesse d’en fournir 22 à des pays en voie de développement. Le comité d’organisation ne donne aucun détail à ce sujet…  Sachant que le dossier de candidature, en 2010, était déjà avare de précisions sur ce point.

Huit stades entièrement fermés, climatisés et écolos, donc ? Pas tout à fait. Alors que HassaAl-Thawadi, responsable national de l'organisation du Mondial, expliquait en 2010 avoir une « technologie fonctionnelle » et « extrêmement efficace », une technologie « de seconde génération qui permettra de climatiser nos stades, nos centres d’entraînements et les zones accueillant du public », il s’avère aujourd’hui que personne n’en a vu la couleur.

Dans l’évaluation officielle de la candidature qatarie, la Fifa admettait déjà que la technologie promise « n’a jamais été déployée dans un stade de la taille nécessaire pour accueillir une coupe du monde ».

L’année dernière, le journaliste de SB Nation David Roth observait que cette nouvelle technologie de climatisation, censée être alimentée par des panneaux solaires, « n’a pas encore vu le jour ».

Par conséquent, la période durant laquelle se déroulera la compétition fait toujours débat. « La meilleure date serait la fin d'année. Il faut quand même rester un peu réaliste. Pour moi, si on change et on va changer, parce qu'on ne peut pas jouer en été, bien que le Qatar insiste, on doit jouer en hiver à la fin de l'année», a insisté Sepp Blatter dimanche dernier sur la chaîne beIN Sports, propriété d’investisseurs qatariens.

Or, une Coupe de monde de football en hiver poserait d’énormes problèmes d’organisation. « Les nombreuses compétitions de football sont réglées comme des horloges pour ne pas empiéter les unes sur les autres et satisfaire tous les acteurs, des joueurs dont il faut respecter la santé aux diffuseurs qui sont les principaux financiers du sport en passant par les clubs, les ligues nationales et les compétitions européennes », explique Grégoire Fleurot, journaliste sur Slate.

Les diffuseurs américains, notamment, verraient la compétition entrer en concurrence avec la saison de football américain, de hockey et de basket. Fox Sports a ainsi payé 425 millions de dollars de droits de diffusion pour les Coupes du monde de 2018 et 2022. Un de ses représentants a d’ailleurs indiqué à Bloomberg que la chaîne avait acheté ces droits « sur le principe que le tournoi aurait lieu en été, comme cela a toujours été le cas depuis les années 1930 ». De quoi laisser penser qu’elle pourrait demander une (grosse) indemnisation en cas de changement de calendrier.
Et dans le cas d’une compétition hivernale, reste à savoir quelle serait l'année de l'organisation du Mondial, saison 2021-2022 ou 2022-2023. D’autant que 2022 est aussi une année de Jeux olympiques d’hiver…

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