Du « quoi qu’il en coûte », « en même temps » au « tout et son contraire ». Macron, la débâcle<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron participe à une discussion avec des agriculteurs au parc des expositions de la porte de Versailles, le jour de l'ouverture du Salon international de l'agriculture, à ​​Paris, le 24 février 2024
Emmanuel Macron participe à une discussion avec des agriculteurs au parc des expositions de la porte de Versailles, le jour de l'ouverture du Salon international de l'agriculture, à ​​Paris, le 24 février 2024
©LUDOVIC MARIN AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Les petites phrases d'Emmanuel Macron ont contribué à fragiliser son action politique.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Nous avons le droit à tant de formules depuis 2017. Des phrases chargées de marketing et vides de sens réel. Des mots aussi vides de réalité, que vides de sens. Des mots jamais suivis d’actions ou si peu. Des sous-entendus pour tant de sous réalisations. Il y a surtout eu, petites phrases après petits mots, la réalisation que ces formules cachaient une absence de vision, une incapacité à décider, la volonté de tenter de conjuguer toutes les contradictions par désespoir de rallier quelques électeurs nécessaires à la fois aux réélections, et au remplissage de toute salle destinée à donner la sensation au président qu’il comptait encore pour quelqu’un dans ce pays. Et l’égo, et cette insatiable volonté de pouvoir plastronner en se regardant sur le petit écran, qui rétrécit un peu plus à chaque passage, pour s’adapter au ridicule des propos. 

Le plus stupéfiant a été cette culture du quoi qu’il en coûte pendant le Covid. Une formule destinée à faire croire que les dettes abyssales créées un jour, n’auraient pas à être remboursées le lendemain, que personne ne souffrirait, que demain serait plus radieux que jamais. 3 ans plus tard, au bord de la récession, appauvris par une croissance en berne, terrassés par une inflation dévastatrice, obligé de réparer les violences faites aux femmes sans que personne ne s’en soucie à l’époque, de rattraper le retard scolaire des enfants, de soigner les dépressions chroniques et l’augmentation du taux de suicide des plus jeunes de nos enfants, de tenter de masquer l’accroissement de l’écart des richesses et de l’appauvrissement des plus pauvres, nous réalisons l’hypocrisie, le mensonge, la démagogie, qui irriguaient cette formule stupide, que seuls ceux qui n’ont jamais eu à gagner leur vie et dépensent l’argent des autres, des français, peuvent prononcer. La politique française du Covid restera gravée dans les annales (sans mauvais jeu de mots) comme l’insulte la plus écrasante faite à la démocratie, via sa sémantique du mensonge, la manipulation des chiffres, le refus du débat et le totalitarisme de la démarche. Les petites formules stupides peuvent accoucher de résultats dramatiques. 

Le « en-même temps » restera lui aussi gravé dans la mémoire politique comme la représentation de l’indécision en politique, de la volonté de gouverner par les sondages en tentant de satisfaire chacun, le camp de l’un et celui de son contraire. Une distribution permanente pour « tous les râteliers », afin de détourner l’attention de l’inexistence d’une vision. Du pain pour les uns, des jeux pour les autres. C’est manifestement l’héritage de Hollande, dans l’ombre duquel il a grandi à l’Élysées. Hollande y entretenait, quand il y travaillait, ce qui était rare, une aile gauche et une aile droite, à qui il donnait à égalité, afin d’avoir la paix au quotidien. Macron, comme tous les enfants, a retenu les avantages de cette culture. Penser que chacun de vos obligés vous restera fidèle et reconnaissant, oubliant que ces 2 mots ne constituent jamais la colonne vertébrale de la vie politique. 

Macron pense que la France est une cour de récréation, et une cour tout court, dans laquelle on entretien des partisans, des électeurs, qui tendent la main pour recevoir l’aumône et ne la mordent jamais en retour. Même sur ce petit dessein, quelle courte vue ! 

Désormais nous assistons au « tout et son contraire ». Les exemples pleuvent sans cesse depuis un moment. C’est une simple déclinaison du « en même temps », toutes les œuvres musicales utilisent cette technique, mais toutes ne sont pas de grandes œuvres. Notre « œuvre politique » appartient plutôt à la catégorie des « fours » qu’à celle du grandiose. L’exemple le plus choquant a été le conflit Israélo-Hamas. Le premier jour Emmanuel Macron soutenait officiellement Israël, dénonçait l’horreur des actes du Hamas. Le lendemain, avec la même conviction, estimant que les français, ces déshérités des langues étrangères, ne s’en rendraient pas compte car l’interview était en Anglais, il condamnait à la BBC, ce pays terrifiant qui décimait les femmes et les enfants Palestiniens. Une honte que chacun s’est empressé de dénoncer, mais sans effet sur l’hérésie et la continuité de son attitude. Une chanson avec le grand Rabbin par çi, un vote de condamnation à l’ONU par là. Incompréhensible, sans colonne vertébrale, sans vision, sans constance. Tout ce que l’on peut espérer de pire en politique. La veste portée retournée pour moitié, à l’endroit pour l’autre. Une réalité mal fagotée. 

Désormais la gestion de la crise des agriculteurs, obéit aux mêmes Lois. On prétend bloquer les produits en provenance d’Ukraine et on continue en fait à les faire entrer chez nous, pendant que les sommes dont nous ne disposons soi-disant pas, criblés de dettes que nous sommes, partent, elles, en Ukraine pour tuer plus de civils et de militaires Russes. 400 millions pour nos agriculteurs, 50 milliards pour l’Ukraine. Rien pour ceux qui nous font vivre, tout pour financer des armes destinées à tuer.

Le reste de ce quinquennat sera une farce de mauvais goût, animé par 2 personnages dont aucun Français ne voudra le moment venu, Attal et Darmanin, qui s’y voient déjà, portés par un égo qui n’attendra pas le nombre des années et une petitesse proportionnelle à leur action quotidienne depuis 7 ans. 7 ans déjà. 7 années perdues, qui nous coûtent vraiment, nous tuent et nous désespèrent, en même temps, et nous amènerons à la catastrophe, mais à pas à son contraire.

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