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Dieu a-t-il un anus ? Sans en avoir l’air, Mila a soulevé une question théologique fondamentale
©Bertrand GUAY / AFP

Cela parait anodin

« Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul ». Chacun connaît ce propos de Mila, à la fois simple et compréhensible. On peut éventuellement lui trouver un côté légèrement grossier, mais en comparaison de ce qu’elle a subi par la suite, c’est de la gnognotte.

Michel Villard

Michel Villard

Michel Villard est universitaire. Il écrit sous pseudonyme.

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Mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel, c’est que personne ne s’est interrogé sur le fantastique défi théologique lancé incidemment par Mila.

Ce défi, on peut le résumer de la façon suivante : Dieu a-t-il un anus ? 

Loin d’être superficielle, cette question est parfaitement fondamentale. Le plus curieux, c’est que personne ne s’en est aperçu : tout le monde est passé à côté, alors que, depuis le début de l’affaire, cette question était là, juste sous nos yeux fatigués de pauvres mortels. 

Résumons donc, quitte à simplifier pour les profanes. Le problème se présente ainsi : soit Dieu a un anus, et alors il y a forcément un blasphème puisqu’on ne peut pas concevoir de mettre impunément son doigt dans l'anus de Dieu, même de façon imagée, en tout cas pas sans y avoir été convié par Lui (et encore : il faudrait sans doute respecter un certain rituel, lequel doit vraisemblablement varier en fonction des cultes, mais ce point doit être précisé par les théologiens) ; soit Dieu n’a pas d'anus, et il ne peut donc y avoir de blasphème puisque le corps de Dieu (et du délit) n'existe pas. Les petits malins rétorqueront éventuellement que, par définition, un trou n’a pas d’existence mais on ne va ici pas redoubler un débat d’ordre théologique déjà bien chargé par un débat métaphysique.

Restons simples et relevons que la question relative au postérieur divin est tellement sensible que, depuis l’origine des temps, les religions se sont bien gardées de l’aborder. Or, et c’est là que la vidéo de Mila introduit une rupture majeure dans l’histoire des monothéismes, ce silence n'est aujourd’hui plus tenable. Il y a un avant et un après Mila. La question anale passe désormais avant toute autre considération. S’il faut s'y coller de toute urgence (à la question, pas à l'anus), c’est parce que l'enjeu est décisif, la réponse devant permettre de dire s'il y a blasphème ou pas, donc si Mila doit vivre ou mourir, ce qui n’est pas rien, surtout pour elle. 

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Tant que nous n’avons pas de réponse, tous les autres débats, les engueulades, les agressions, les insultes, les procès, restent totalement superfétatoires. Il serait quand même ballot de déclencher une guerre civile sans avoir une base théologique solide. Vu le sujet, il faut du dur.  

C’est pourquoi nous suggérons de lancer instamment une grande consultation théologique à l’issue de laquelle les hommes de foi, à commencer naturellement par les musulmans, les premiers concernés, proposeront une réponse à la question posée par Mila. 

A n’en pas douter, le texte qui en sortira servira de référence aux générations futures. Car celles-ci ont le droit de connaître la nature annale de leur Créateur. Ce texte pourrait constituer le nouveau contrat social de notre société, et disons même le mot : son fondement. 

Gageons aussi qu’il sera très enflammé (le texte, pas l'anus).

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