Dette grecque, qui veut sauver des millions ? Pourquoi la planète finance prépare son dernier mot au G7 de Dresde <!-- --> | Atlantico.fr
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La planète finance prépare son dernier mot au G7 de Dresde.
La planète finance prépare son dernier mot au G7 de Dresde.
©REUTERS/Alkis Konstantinidis

L'hypothèse d'un grexit

Le sommet du G7 s'est ouvert jeudi 28 mai à Dresde. Si la crise grecque ne figure pas, à proprement parler, dans l'agenda des 7 puissants et des banques centrales, le sujet est bien présent dans les couloirs. Et chaque participant pousse dans sa direction alors que surgit le spectre d'un défaut de paiement de la Grèce face au FMI.

Pierre Briançon

Pierre Briançon

Pierre Briançon est journaliste. Il est correspondant à Paris pour l'édition européenne de Politico, média américain d'information politique.

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Xavier Timbeau

Xavier Timbeau

Xavier Timbeau est directeur du département "Analyse et prévision" à l'Ofce.

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Atlantico : Lors du sommet du G7, qui est surtout consacré à la politique monétaire et budgétaire, il sera question, en sous-main, de la crise de la dette grecque. Quels sont les différents acteurs susceptibles de faire pression dans un sens ou dans l'autre ?

Xavier Timbeau : La résolution de la crise grecque peut se schématiser en une négociation entre de parties impliquées. D’un côté la Grèce, le débiteur, de l’autre les membres de l’Eurogroupe, la BCE et le FMI les créditeurs. La résolution se traduira par une perte plus ou moins grande des créditeurs. Parmi les créditeurs, tous ne sont pas exposés de la même façon aux différents canaux. Les Etats Unis n’ont pas de créance sur la Grèce et sont faiblement exposés en cas de défaut de la Grèce auprès du FMI via le mécanisme de répartition de cette institution. Mais ils sont concernés par la sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro et des conséquences de celle-ci sur l’économie mondiale. La crise Grecque n’est pas une crise locale et circonscrite. Elle concerne, par différents canaux, presque tous les acteurs de l’économie mondiale, même si les pays européens et les Grecs sont en première ligne. Les conséquences de la résolution de la crise Grecque ne se limitent pas d’ailleurs à la question des créances. Abandonner une partie des créances sur la Grèce constitue un précédent que d’autres pays peuvent ensuite vouloir mobiliser dans leur cas. Ce qui explique que la résolution ne se fasse pas seulement sur la base d’intérêts bien compris et bien identifiés. Il y a une grande part d’anticipation du monde d’après la résolution qui intervient et qui explique que l’idéologie ne soit jamais loin.

Pierre Briançon : Il faut d'abord se rappeler que le G7 n'est pas le cénacle où se discute véritablement les enjeux de la crise grecque. Il y a suffisamment de forums et de réunions pour ne pas surcharger, encore plus, l'agenda du G7 avec ce sujet. La question sera, très certainement, présente en toile de fond. Dès l'instant où nous sommes dans une réunion internationale de ce type, on trouvera les personnes qui possèdent les clefs du problème : les membres de la zone euro qui participent au G7 (principalement la France et l'Allemagne, mais aussi l'Italie), la BCE et le FMI en tant qu'observateurs, et les Etats-Unis. Ces derniers font pression pour que les Européens écartent ce danger, cet inconnu, que représente la crise grecque, laquelle pourrait avoir des conséquences négatives sur le système financier international, toujours fragile, et donc sur la reprise. Cependant, ce n'est certainement pas au G7 que le problème se réglera : premièrement les Grecs ne sont pas présents, deuxièmement les Français et les Allemands n'ont pas besoin de se voir à Dresde pour savoir qu'ils sont d'accord sur le fond, même si la France essaye de jouer un rôle plus conciliateur.

Après cette longue attente, qui n'en finit pas, ces discussions qui durent depuis près de cinq mois, la crise devient de plus en plus aigüe parce que les Grecs ont de moins en moins d'argent, et toujours plus à rembourser. La première échéance a lieu le 5 juin, date à laquelle les Grecs doivent rembourser 340 millions d'euros au FMI. Sur l'ensemble du mois de juin, ils lui doivent environ 1,6 milliard d'euros. On se demande donc s'ils vont pouvoir payer, ou s'ils feront, comme on dit, "défaut". Un tel défaut entrainerait des conséquences, non seulement politiques, mais aussi légales et financières, qui risquent de placer la Grèce dans un trou encore plus profond que celui où elle se trouve aujourd'hui, mais aussi d'envoyer une série de signaux d'inquiétude aux marchés financiers. Les participants du G7 qui ne font pas partie de la zone euro, comme les Etats-Unis ou le Japon, craignent donc cette source de déstabilisation financière qui pourrait rejaillir sur l'ensemble du système international. Une sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro, bien qu'on ait aujourd'hui des instruments pour cantonner les dégâts, reste une source d'inquiétude. Il y a une chose que les opérateurs, les marchés n'aiment pas : c'est l'incertitude. Les puissances non-européennes prient donc l'Europe de régler ses problèmes afin qu'il n'en soit plus question à l'avenir.

Le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, affirme que, bien que non-souhaitable, un "grexit" serait supportable par la zone euro. Comment expliquer cette ligne dure défendue par le FMI, alors même que celui-ci a reconnu ses erreurs dans le traitement du dossier grec ?

Xavier Timbeau : Le FMI ne peut pas dire autre chose que cela. Depuis que la sortie est possible et surtout depuis que la sortie est souhaitée par certains acteurs du dossier (notamment W. Schaüble), la sorte de la Grèce de la zone euro est un scénario possible. Dès lors, il est nécessaire de le considérer comme supportable. Sinon, la zone euro ne dispose plus de marge de négociation et est en grand danger. Cela dit, la zone euro et le projet d’union européenne après la sortie de la Grèce de la zone euro en seront plus du tout les mêmes qu’avant.

Pour certains c’est le moyen de renforcer la discipline interne à la zone euro, pour d’autres, c’est l’abandon d’une ambition européenne et donc un échec profond, même si les économies y survivent. Ces aspects, plus romantiques, sont présent de façon sourde dans le traitement de la crise Grecque. Il s’agit d’un moment où les conceptions souvent peu exprimées de la construction européenne sont remises en cause et à partir duquel des conceptions contradictoires mais qui coexistaient sans s’opposer vont devoir laisser place à quelque de plus clair et de plus tranché.

Pierre Briançon : Premièrement, il faut dire qu'Olivier Blanchard ne parle pas ici en termes politiques, car, de ce côté-là, tout le monde préfère que la Grèce reste dans la zone euro. Des deux côtés on veut éviter les inconvénients du "grexit", mais pas à n'importe quel prix. Olivier Blanchard parle en économiste, en technicien, il dresse un constat véridique, affirmant que la zone euro, et plus précisément la BCE, est dotée, depuis 5 ans, de plein d'instruments pouvant limiter les dégâts d'une sortie de la Grèce. Des outils qui n'existaient pas auparavant. Les effets de contagion passent souvent par les banques, or, dorénavant, le système bancaire européen est beaucoup plus solide dans la zone euro, notamment grâce à l'union bancaire, et à des banques renforcées et solvables. Techniquement comme politiquement, la zone euro est beaucoup plus intégrée qu'elle ne l'était en 2010, au moment du premier choc et du premier sauvetage de la Grèce. Voilà la position d'Olivier Blanchard.

L'économie repart, les banques espagnoles vont bien mieux, l'Italie s'est réformée, les banques sont plus solides, les gouvernements plus raisonnables … Il y a trois ou quatre ans, si la Grèce était sortie, on peut imaginer que d'autres auraient suivi : le Portugal, l'Italie etc. Il faut ajouter que les taux d'intérêt sont aujourd'hui beaucoup plus bas. Rappelons qu'au plus fort de la crise les taux d'intérêt sur l'Italie étaient montés à près de 10%, ceux sur la Grèce à 25% … Aujourd'hui la France possède des taux à 0%, voire négatifs, jusqu'à trois ans, l'Allemagne reçoit de l'argent quand elle est en emprunte jusqu'à 5 ans d'échéance. Il n'y a plus cette crainte que les taux d'intérêt vont grimper de façon catastrophique et que les gouvernements n'arriveront plus à se financer car plus personne ne leur fera confiance. Toutes ces variables sont considérées dans la formule de Blanchard, c'est un constat qui n'est pas révolutionnaire : oui, aujourd'hui la BCE et la zone euro ont un moyen de gérer une sortie de la Grèce. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de dégâts, seulement qu'ils ne remettront pas en cause l'existence de la zone euro. Il y a deux ou trois ans, on n'aurait pas pu dire cela, car on ne pouvait être sûr qu'un "grexit" n'aurait pas entrainé un "détricotage" de la zone euro.

Les lignes rouges de Syriza tiennent dans le fait de ne pas toucher aux retraites et au marché du travail. En quoi sont-elles inacceptables pour les européens ? S'agit-il, pour eux, plus d'une raison économique ou politique ?

Xavier Timbeau : Pour Syriza comme pour l’Eurogroupe, le marché du travail et les retraites sont à la fois symboliques et très concrets. Pour Syriza, ce sont des marqueurs sociaux, à la base de leur mandat avec quelque autres thèmes comme l’urgence humanitaire ou la lutte contre la corruption. Pour les mêmes raisons, faire plier Syriza sur le marché du travail serait une démonstration que la "raison" l’emporte sur la fibre sociale pour les européens. Au-delà de cette question politique et sociale, se trouve celle de l’excédent que le gouvernement Tsipras est prêt à proposer. Plus il est élevé, plus il remboursera ses créanciers. Le gouvernement Samaras avait convenu d’un excédent primaire de 4,5 points de PIB pour plusieurs décennies, ce qui ramenait aux conditions de taux actuelles la dette grecque à 120% du PIB en 2020 ( ! d’après Bruegel). Un excédent plus bas signifie moins de réduction de dépenses ou de hausse d’impôt. Cela implique moins de dette remboursée et donc un abandon de créance plus important. Du côté européen on ne veut pas parler de réduction de la dette, on emploi le mot restructuration, mais la valeur présente de la dette est bien réduite dans le processus. Lâcher sur les retraites ou sur la TVA c’est accepter de viser un excédent plus haut et donc c’est convenir que plus de dette sera honoré.

Pierre Briançon : Si j'avais la réponse, je ferais fortune car j'irais à Bruxelles pour proposer la solution aux parties prenantes et la crise grecque serait réglée. C'est une question très difficile et très politique. D'un côté il y a Syriza, qui est arrivé au pouvoir sur le thème du ras-le-bol d'une austérité perçue comme absurde et imposée. Une position qui, en elle-même, n'est pas idiote, car l'économie grecque a été ravagée par une austérité indiscriminée. En revanche, il est demandé à Syriza d'entreprendre des réformes afin de prouver le sérieux de sa volonté de mettre fin à la crise. Tsipras parle de "lignes rouges", pourtant quand on y regarde de plus près, le système de retraite grec apparaît absurde : par exemple, une femme peut continuer à toucher la retraite de ses parents décédés, certaines personnes peuvent, également, partir avec une retraite pleine à 55 ans sans avoir pour autant eu un emploi pénible… Il y a donc moyen de réformer sans que cela ne se traduise par de la peine et de l'appauvrissement pour le peuple grec. Il y a des choses à faire, et dire que le système grec actuel ne devrait jamais changer est insoutenable. C'est cela qui énerve tant les Allemands. Les Grecs paient peu d'impôts et partent à la retraite très vite, donc forcément les contribuables Allemands ont l'impression de payer les impôts et les départs à la retraite des Grecs. Il y a une logique démocratique grecque, bien-sûr, mais il y a aussi une logique démocratique allemande, et celle-ci fait qu'il est difficile de défendre ces choses-là. Je crois, précisément, que sur ce type de points, la négociation sera de plus en plus fine.

Le problème réside dans la manière qu'a Tsipras de vendre l'accord à sa coalition, et à l'opinion grecque. L'incertitude des politiques fait que l'économie grecque, qui commençait à aller mieux, replonge, et il faut donc que cela s'arrête car cette dégradation nuit au peuple grec. Il va falloir que Tsipras rentre à Athènes avec quelque chose et affirme qu'il n'a pas cédé sur les principes, mais qu'il a rogné sur les détails. De la même façon il est inacceptable politiquement d'établir une ligne rouge sur un point aussi général que le marché du travail. Là aussi il faut aller dans les détails, pour pouvoir regarder ce qui est acceptable ou non : politiquement pour les Grecs et économiquement pour les Allemands et les créanciers de la Grèce. Le jeu des Grecs, et c'est souvent le cas avec les gouvernements sans expérience, est de conclure des "deals" entre chefs de gouvernement ou de ministres des finances, mais ça ne fonctionne pas comme cela, la technique et le détail comptent. Le "deal" sera précisément fait par les personnes sur place, c'est-à-dire les fonctionnaires de Bruxelles, auxquels les Grecs refusent de parler par principe, s'agissant du sort de leur pays. Or ils seront obligés de le faire, car ce n'est pas à Tsipras, Merkel et Hollande de décider que les grecs ne toucheront plus la retraite de leurs parents.

Le défaut de paiement de la Grèce à l'encontre du FMI, dont une partie de la dette doit être réglée dans une semaine, est-il désormais envisageable ? Avec quelles conséquences ?

Xavier Timbeau : Le climat s’est un peu apaisé. Mais le défaut est envisageable bien qu’il indiquerait une escalade dans la négociation. Ne pas payer le FMI à la date due n’a pas de conséquence immédiate. Cela enclenche un compte à rebours. Au bout de quelques semaines (6), le conseil d’administration du FMI doit se prononcer sur le défaut et peut constater l’arriéré en demandant au pays de payer ou peut enclencher une exclusion du FMI. Cela peut être un moyen pour les européens de faire exclure la Grèce de la zone euro par l’exclusion du FMI. Autrement dit, cela donne une arme à la zone euro pour la sortie de la Grèce tout en dégageant les Européens de toute responsabilité directe. Le non-paiement du FMI peut permettre au FESF de déclarer un défaut sur les prêts à la Grèce, mais c’est peu vraisemblable que le FESF se transforme en bras armé. Pour la Grèce, dans l’éventualité d’une sortie de la zone euro, le FMI sera le seul recours en cas de crise de la balance des paiements. Il est de l’intérêt de la Grèce de conserver une relation avec le FMI.

Pierre Briançon : Le FMI a prêté près de 35 milliards d'euros aux Grecs. Au total, au mois de juin, les Grecs doivent déjà rembourser 1.6 milliards. Ca va tomber très vite. Or c'est à peu près ce que la Grèce paye en salaires et retraites de la fonction publique tous les mois. Pour ce qui est de la possibilité de défaut de paiement face au FMI, personne ne le sait vraiment. Légalement et financièrement, un tel défaut peut se gérer. Cependant, le symbole est terrible, parce qu'il n'y a que trois pays qui sont arriérés au FMI, à l''exemple du Yémen, et ont pour caractéristiques d'être ravagés par la guerre, très pauvres etc. La Grèce est tout de même un pays développé et membre de l'Union européenne, cela serait donc du jamais vu. Techniquement, le FMI a un mois pour constater un défaut de paiement, il faut encore un mois pour que Christine Lagarde envoie une lettre officielle à ce sujet etc. Finalement, ce ne sont pas tant les conséquences légales immédiates qui posent problème, mais cela renverrait le signal qu'il n'y a plus un sou dans les caisses grecques. Il vaut donc toujours mieux payer le FMI car on ne sait pas comment réagiront les marchés. De plus les Grecs se priveraient des fonds du FMI. Si la Grèce a le choix elle paiera plutôt le FMI que les salaires. Il me semble que le pays peut solliciter un dernier recours au FMI, qui consiste à tout payer, en une seule fois, à la fin du mois.

Selon certains intervenants américains comme Eric Rosengren, le patron de la FED de Boston, les Européens devraient se méfier de voir le dossier grec se transformer en "nouveau Lehman Brothers", en sous-estimant les conséquences d'une exclusion de la zone euro. Cette menace est-elle crédible ?

Xavier Timbeau : Oui, c’est un argument très important. La sortie de la Grèce de la zone euro nous ferait entrer dans un territoire inconnu. La zone euro dispose des instruments de réponse à court terme, mais à l’horizon de quelques années tout est possible. Comment ne pas donner un prix au risque de sortie d’un autre pays de la zone euro au grès des nouvelles budgétaires, de la remontée des taux souverains ou du résultat de telle ou telle élection. Tout conflit en zone euro sur n’importe quel chiffre (et nous en avons une ribambelle prêt à jouer les épouvantails) ou n’importe quel objectif pourrait se terminer en "exit". Il s’en suivrait une réaction des spéculateurs qui attribueraient à chaque scénario une probabilité et un coût. Cette valuation spéculative ne stabilisera pas le système zone euro, bien au contraire.

Pierre Briançon : Je pense que voir la Grèce comme un nouveau Lehman Brothers est, un peu, la "tarte à la crème" du moment. Cela signifierait qu'il s'agit d'un phénomène qu'on pensait gérable mais qui, finalement déclenche des conséquences et des peurs sur les marchés financiers bien au-delà de ce à quoi on pouvait s'attendre. D'une certaine façon la citation d'Olivier Blanchard, dont il était question plus haut, va à l'encontre de cela. Il est vrai qu'on voit mal comment la Grèce pourrait être ce "nouveau Lehman". Le cas Lehman Brothers est arrivé très vite et la décision a du être prise en un weekend. Or la crise grecque n'est ni soudaine, ni imprévue et dure depuis cinq ans. Encore une fois, la Grèce ne représente que 2% du PIB de l'UE. Ce pays est-il aussi systémique dans l'économie européenne que Lehman l'était pour Wall Street et le système financier américain ? J'ai tendance à penser que non. Une sortie de la Grèce de la zone euro pourrait se concrétiser par une catastrophe absolue pour le peuple grec, certes, mais aussi par une sortie plus ou moins "douce", semi-négociée avec des contrôles d'échanges, de capitaux etc. Tout dépend de la manière dont cela se passe. En effet, il n'y a pas qu'une seule voie de sortie si une telle situation finit par se produire.

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