Des chercheurs de Harvard développent une nouvelle théorie sur la véritable cause de la disparition des dinosaures <!-- --> | Atlantico.fr
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dinosaure t-rex comète astéroïde disparition origines recherche scientifique Harvard
dinosaure t-rex comète astéroïde disparition origines recherche scientifique Harvard
©SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Comète

Des chercheurs viennent de publier une nouvelle étude dans la revue Scientific Reports sur les potentielles causes de la disparition des dinosaures. Ils évoquent la piste d'une comète. Cette théorie remet-elle en cause les précédents travaux de recherche sur l'astéroïde qui aurait frappé la terre et formé le cratère de Chicxulub ?

Anna Alter

Anna Alter

Anna Alter est journaliste et écrivain. Docteur en astrophysique, elle a été journaliste à Science et Vie, à l'Evènement du jeudi, grand reporter à Marianne et rédactrice en chef adjointe de La Recherche. 

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Atlantico.fr : Une équipe de l'Université d'Harvard et du Centre Simthsonian expose dans une étude parue dans la revue Scientific Reports que la disparition des dinosaures a pu être causée par une comète venue du nuage d'Oort.  Comment les chercheurs en sont-ils arrivés à cette conclusion ?

Anna Alter : Rien de nouveau sous le Soleil ou presque. Cela fait des lustres que des chercheurs éclairés ont émis l’hypothèse que la disparition des dinosaures avait été provoquée par la chute d’un corps céleste qui, en percutant le sol de notre planète, a soulevé des tonnes de poussières. En empêchant les rayons solaires de passer, ces poussières suspendues dans les airs ont refroidit le climat et la plupart des espèces présentes à l’époque du choc ont trépassé des suites de ce grand coup de froid. L’équipe de Harvard et du Centre Simthsonian assure que le chauffard cosmique qui nous est rentré dedans, enfin façon de parler, parce qu’à l’époque de la collision nous n’étions pas encore de ce monde, était une comète venue du Nuage d’Oort, une hypothétique réserve dans laquelle en théorie sont parquées la plupart des boules de neiges sales comme on les a longtemps appelées avant de les voir de près. Quand la sonde européenne Rosetta accompagnée de son robot Philae a approché Tchouri, une membre de leur nombreuse famille, les astrophysiciens ont changé d’avis sur leur forme et leur composition donc d’appellation.  C’était en 2014, aujourd’hui pour arriver à la conclusion que l’extinction des grands reptiles à la fin du Crétacé était l’œuvre d’une comète, les  américains ont étudiés les trajectoires de ces petits corps célestes qui, après avoir traversé la banlieue solaire, se retrouvent souvent en morceaux et, selon leurs calculs, la probabilité que l’un d’entre eux vienne frapper notre planète de plein fouet est relativement élevée. Sujettes dans leurs contrées lointaines à des perturbations, 20% des comètes logées aux confins du système deviennent des « brouteurs de Soleil », elles raccourcissent leur périple et reviennent fréquemment lui rendre visite, à force de s’échauffer, elles se fragilisent, se disloquent et tout les 250 000 à 73000 ans un de leurs fragments heurte la Terre, en causant des dégâts  évidemment proportionnels à la taille du bout de comète qui tombe du ciel…

Cette théorie remet-elle sérieusement en cause la théorie de l'astéroïde qui aurait frappé la terre et formé le cratère de Chicxulub  ?

La différence entre les astéroïdes et les comètes ne tient qu’à un cheveux… Ces deux espèces de petits corps célestes gravitent autour de notre étoile, mais ne s’étant pas formés au même endroit de la nébuleuse qui a donné naissance à notre système ils n’ont pas tout à fait la même composition et ont des parcours différents. Tout est une question d’orbite et de matériaux, seules les comètes fondent en passant devant le Soleil et ont la tête qui enfle. Pendant toute la durée de leur séjour dans notre banlieue, elles se voient affublées d’une chevelure phosphorescente. Mais à force de venir traîner dans nos parages, les astres chevelus se déplument et finissent par devenir des astéroïdes sans rien sur le caillou. D’après les chercheurs de Harvard et du Centre Simthsonian l’objet céleste qui a creusé le cratère Chicxulub  était une comète pas complètement décatie :  des traces indiquent que l’ « impacteur » était de type chondrite carbonée, donc riche en carbone et ferreux comme la plupart des comètes à longue période qui ne viennent que rarement nous rendre visite et n’ont pas eu le temps de perdre la matière qui en se sublimant sous l’effet de la chaleur leur donne une belle chevelure brillante à l’approche du Soleil. Alors que les astéroïdes originaires de la ceinture entre Mars et Jupiter ne sont qu’à peine 10% à contenir ces éléments…

D'autres cratères, comme celui de Zhamanshin au Kazakhstan, auraient-ils pu être causés par des comètes de ce type ? 

Oui, et d’autres encore à trouver.  Que des pluies de comètes étaient tombées sur terre à ses débuts, on le savait. On les soupçonne même d’avoir apporté des matériaux organiques, autrement dit les briques indispensables à la construction de la vie

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