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Déchéance de nationalité : en temps de guerre, le retour du combat des naïfs contre les réalistes
©Reuters

"Connais ton ennemi"

L'année s’achève avec son lot d’atrocités commises contre nos concitoyens, qui ont provoqué la déclaration d’un état de guerre. Comme dans chaque guerre, des naïfs refusent le combat en s'opposant à la déchéance de nationalité pour les terroristes, qui devrait pourtant être une évidence.

Jonas Haddad

Jonas Haddad est Conseiller régional de Normandie, Président des Républicains de Seine-Maritime et co-président de la Fondation Concorde.

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2015 s’achève avec son lot d’atrocités commises contre nos concitoyens, qui ont provoqué la déclaration d’un état de guerre et son corollaire, l’état d’urgence.

Le débat actuel sur la déchéance de nationalité, un débat surréaliste sur une mesure évidente construit une nouvelle réalité politique dans un pays en état de guerre.

Comme lors de toute guerre, on retrouve le camp des naïfs et le camp des réalistes.

Les deux profils se retrouvent dans les deux camps, à droite comme à gauche des députés s’élèvent contre. Comme lors de toute guerre, des députés se réfugient derrière des considérations idéalistico-juridiques pour ne pas affronter le réel.

Comme lors de toute guerre, des décideurs de droite et de gauche s’alignent pour combattre un danger bien réel et punir les ennemis.

Les naïfs invoquent tous les fondements possibles pour épargner aux ennemis le glaive de la République.

Ils utilisent des arguments juridiques éculés, alors que la mesure proposée ne toucherait que des bi-nationaux et qu’on s’interdirait donc toute déchéance contre un Français, le rendant apatride.

Ils contestent l’utilité de la mesure considérant que ça n’aurait aucune conséquence. Argument le plus surréaliste quand on sait tous les avantages civiques et sociaux que procurent une nationalité. Leur aveuglement leur fait oublier l’évidence. Sinon pourquoi des centaines de milliers d’étrangers demanderaient tous les ans à devenir Français ?

Ils contestent enfin la portée symbolique de cette mesure, y voyant un mauvais « symbole », un nouveau signe de « stigmatisation », un nouvel « amalgame ». Mais quel esprit malade peut donc considérer qu’il ne faut pas « stigmatiser » un terroriste ? A moins d’être atteint du syndrome de Stockholm et de s’amouracher de son bourreau, comment peut-on plaider pour que l’auteur d’un massacre puisse continuer à jouir du contrat social français ?

Qui peut justifier que Souad Merah, pilier de la famille Merah, qui a fui en Syrie pour continuer le djihad, qui se dit fière des tueries de Toulouse perpétrées par son frère soit encore française ?

Qui peut justifier que Kahina Amimour, jeune Française de 18 ans, épouse d’un terroriste du Bataclan continue à être Française quand elle glorifie son monstrueux époux et qu’elle profère des menaces en disant que « nous serons tous ciblés et pas seulement les policiers et les Juifs » depuis la Syrie ?

La guerre ne se gagne que si on allie la puissance militaire à la force du symbole.

Si l’Etat islamique a gagné du terrain, c’est tout à la fois par ses conquêtes que par des symboles, des actes marquants.

Si la France veut gagner cette guerre, ce sera tout à la fois par sa capacité à projeter ses forces sur des terrains extérieurs qu’à sa capacité de puissance à l’intérieur. A quoi sert d’envoyer des missiles, des troupes au sol, de bâtir des stratégies si des ennemis de l’intérieur sapent toute la symbolique de la reconquête face à l’Etat islamique.

Sans complexe, sans détours, rangeons nous rapidement dans le camp des réalistes qui ont toujours gagné les guerres toujours perdues par les naïfs.

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