Débat législatives sur France 2 : face à Bardella, un très discret parfum de coalition<!-- --> | Atlantico.fr
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Gabriel Attal, Olivier Faure et Jordan Bardella lors d'un débat politique diffusé sur France 2, le 27 juin 2024
Gabriel Attal, Olivier Faure et Jordan Bardella lors d'un débat politique diffusé sur France 2, le 27 juin 2024
©DIMITAR DILKOFF / POOL / AFP

Élections législatives

Le Premier ministre, le président du Rassemblement national et le Premier secrétaire du Parti socialiste ont croisé le fer sur France 2, à trois jours du premier tour des législatives.

Jean-Louis Margolin

Jean-Louis Margolin

Jean-Louis Margolin est historien spécialisé sur l'Asie orientale moderne et contemporaine, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure (Cachan). Prochain ouvrage à paraître aux éditions Perrin: L'autre Seconde Guerre mondiale: de Nankin à Hiroshima.

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Atlantico : Olivier Faure, Gabriel Attal et Jordan Bardella ont participé à un débat sur France 2 jeudi soir dans le cadre de la campagne des élections législatives. Interrogé sur les propos de Marine Le Pen qui a estimé que le rôle de chef des armées pour le président de la République se réduit à un “titre honorifique”, Jordan Bardella a été critiqué par Gabriel Attal et Olivier Faure. Quel bilan tirer de cette séquence lors du débat ? Qu’est-ce que cela laisse présager pour la future cohabitation entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella en cas de majorité absolue pour le RN ? 

Jean-Louis Margolin : Cette séquence a été le grand moment du débat. Marine Le Pen n'a pas vraiment rendu service à Jordan Bardella, qui était bien embarrassé dans ses réponses. Il y a eu un affrontement sur les articles de la Constitution. L'article quinze a notamment été cité. Il stipule que le président de la République est le chef des armées. Jordan Bardella a riposté par les articles 20 et 21 mentionnant que le gouvernement s'occupe du budget et de la gestion des armées – oubliant au passage que ce budget doit être voté par l’Assemblée nationale. Dire que celui qui décide le déclenchement d'une guerre, y compris d'un conflit nucléaire, n'aurait qu'un rôle honorifique est pour le moins acrobatique !

Or, au regard de la scène internationale, le péril d'ordre militaire est croissant, non seulement du côté de l'Ukraine et au Proche-Orient, mais aussi au travers d’une possible agression de la Chine contre Taïwan, ou en mer de Chine du Sud contre les Philippines – deux alliés des Etats-Unis. Avec des bruits de bottes de plus en plus sonores un peu partout, la France risque d’être mêlée à plusieurs conflits en sus de l’Ukraine, ne serait-ce que par personne interposée. Cela pose un problème extrêmement sérieux en ce qui concerne la chaîne de commandement, ce qu’Attal et Faure ont souligné. 

La nature de la cohabitation qui pourrait avoir lieu en cas de victoire électorale du Rassemblement National et avec un gouvernement Bardella interroge. Cela risque d’aboutir à une guérilla permanente destinée à pousser Emmanuel Macron à « se soumettre ou se démettre », suivant la formule appliquée en 1877 au président monarchiste Mac Mahon. Le gouvernement de Jordan Bardella pourrait être tenté de pousser à une crise institutionnelle afin de provoquer une démission du président de la République et accélérer un retour devant les électeurs, avant d’avoir déçu par le constat de l’écart entre promesses et réalisations. Le Rassemblement National souhaite conquérir l'intégralité du pouvoir lors de nouvelles élections présidentielles, dont il sait que, après une période de cohabitation, elles tendent à favoriser le locataire de l’Elysée. Il lui apparaît donc vital de les précipiter.

Cette stratégie risque cependant d’inquiéter un certain nombre d'électeurs du Rassemblement National qui souhaitent voter Jordan Bardella pour des questions de pouvoir d'achat ou de lutte contre l'immigration, et qui proviennent souvent de la droite modérée. Ces électeurs du RN risquent de se retrouver devant non pas une guerre civile -danger évoqué avec emphase par Emmanuel Macron - mais une crise institutionnelle qui pourrait être durable et très coûteuse pour le pays. Cela pourrait nous entraîner vers autre chose que le fonctionnement normal des institutions acquis depuis les débuts de la Ve République, et préservé lors des précédentes périodes de cohabitation, où chacun respectait le domaine constitutionnel de l'autre.

Lors du débat, Gabriel Attal a cité la menace d’une CSG progressive et non plus à taux fixe, au coeur du programme du Nouveau Front populaire. Le gouvernement a déployé un simulateur de pension de retraite (www.maretraitenupes.fr) pour montrer l’impact négatif des mesures déployées par la gauche. Cela peut-il décrédibiliser le programme économique du Nouveau Front populaire et inciter les retraités à voter pour Emmanuel Macron et le camp présidentiel ? 

Gabriel Attal a touché une corde sensible avec cet exemple. En effet, la « justice sociale » -ainsi que l’a réitéré Olivier Faure – est le point nodal du programme du Nouveau Front Populaire. Ses promoteurs ne cessent d’insister sur le fait qu’il ne frapperait qu'un assez faible nombre de personnes au niveau des taxes et des impôts. Cela ne concernerait que les grandes fortunes des milliardaires ou des très grandes entreprises, ainsi que les quelque 8 % des contribuables bénéficiant de revenus individuels mensuels supérieurs à 4000 euros (ce qui représente quand même quelque cinq millions de personnes, et le sixième des assujettis à l’impôt sur le revenu).

Le Premier ministre a cité le cas de la CSG progressive car il est particulièrement simple à comprendre. Les classes moyennes seront touchées par cette mesure, et pas seulement les personnes les plus fortunées. Or la CSG représente actuellement des montants supérieurs à ceux de l'impôt sur le revenu, auquel échappe une moitié des contribuables. La suppression de la flat tax est une autre mesure controversée du NFP car, au travers des fonds en actions de l’assurance-vie, elle toucherait énormément de petits épargnants. Un autre problème extrêmement sensible concerne la suppression du dégrèvement des heures supplémentaires. Beaucoup de personnes touchant des bas salaires font des heures supplémentaires, et que leur rémunération soit ainsi rognée supprimerait l’incitation à les accepter – ce qui aggraverait les problèmes structurels de main d’œuvre dont se plaignent un très grand nombre de PME. D’autres mesures telles que le blocage des loyers dans les zones en tension, ou la plus grande difficulté à expulser un locataire mauvais payeur poseraient problème aux nombreuses personnes (souvent de petits retraités) qui ont placé leur épargne dans un petit appartement ou un studio à louer. Enfin, et quoique cela demeure flou, le programme du Nouveau Front populaire insiste sur un alourdissement de la taxation de l’héritage - déjà particulièrement élevée en France, et quasiment confiscatoire pour les héritiers non descendants directs. Ces mesures inquiètent particulièrement les retraités, les plus assidus au vote. Ils se souviennent que, lorsque François Hollande accéda au pouvoir, il avait indiqué qu’il voulait s'attaquer à la finance et que seules les fortunes assez conséquentes seraient touchées. En réalité, dès les premières feuilles d'impôt tombées, une très grande partie de la population constata avoir été incluse dans ces augmentations de taxes. 

Gabriel Attal a également marqué des points en montrant les différences de crédibilité économique entre son programme et celui du Nouveau Front populaire, s’agissant en particulier du financement de la hausse de 14% du SMIC – Olivier Faure croyant bon de citer le précédent espagnol, tout en « oubliant » que, là, on partait de beaucoup plus bas, et que le salaire minimum y demeurait plus faible qu’en France. Attal aurait pu accrocher davantage Faure sur la promesse d’une gratuité totale de l’école, jusqu’au baccalauréat, évaluée par ce dernier à 1500 euros par élève – ce qui, multiplié par les quelque douze millions d’élèves (y compris ceux issus de familles fortunées), représenterait la bagatelle de 18 milliards d’euros. Il aurait également pu s’étonner de la proposition d’un remboursement intégral dans le cas des maladies féminines -le cancer du sein a été particulièrement cité- qui exclurait par exemple les cancers des hommes. 

Jordan Bardella a été pointé du doigt lors du débat par Gabriel Attal et Olivier Faure pour sa mesure sur la binationalité. Il a tenté de se justifier en précisant qu'il s'agissait de cas très particuliers. En quoi ces assertions ou ces accusations sont-elles exagérées ? En quoi cela peut-il affaiblir le débat et renforcer le RN ?

Il est assez étonnant que cette mesure, qui ne concernerait sans doute pas plus de quelques dizaines de personnes, ait pu prendre autant d’importance dans la campagne des législatives. Il s’agit des binationaux nommés à la tête d'entreprises ou de services sensibles (dans le domaine de la sécurité, des renseignements ou du nucléaire) – dont on suppose que le dossier personnel est déjà attentivement scruté, tout comme celui de leurs collègues uninationaux. Cette mesure est fétichisée des deux côtés. Jordan Bardella doit envoyer à son électorat des signaux pour montrer qu'il fait preuve de fermeté dans certains domaines, comme par exemple l’immigration, alors même qu’il semble céder sur d’autres points, comme l’âge de la retraite. De l’autre côté, on feint de croire que ce serait s’en prendre indifféremment aux quelque 3,5 millions de binationaux, et on relie cela à une remise en cause du droit du sol qui entraînerait le refus de la nationalité française à de très nombreux enfants fréquentant nos écoles (O. Faure). 

Mais une telle mesure peut nuire à l’image de Premier ministre de tous les Français et à l’atmosphère d'unité nationale qu’entendait pourtant promouvoir J. Bardella dans son introduction. 

A l’occasion du débat de jeudi soir, Jordan Bardella a confirmé qu’il allait mener un big bang de l’autorité à l’école en cas de victoire aux législatives. Il a aussi rappelé plusieurs mesures du RN pour l’Education nationale, comme le vouvoiement ou l'interdiction du téléphone portable. Est-ce qu’il y a une volonté chez le RN d'aller conquérir une partie du vote des enseignants et d'aller encore plus loin que Gabriel Attal lors de son passage remarqué au ministère de l'Education Nationale ? Quel bilan tirer de la séquence du débat sur l'éducation ?

Jordan Bardella a aussi insisté sur le fait qu'il développerait et qu'il universaliserait la protection fonctionnelle des enseignants en cas d'incident, soit avec des élèves, soit avec des parents d'élèves, choses qui malheureusement surviennent maintenant relativement souvent. Beaucoup d’enseignants sont très sensibles à ces enjeux-là et ont eu le sentiment d’être abandonnés par leur hiérarchie, comme parfois par leurs syndicats. Epuisement et démoralisation en sont trop souvent les conséquences. Or un sondage de l’IFOP publié avant les élections européennes indiquait que quelque 20 % des enseignants seraient prêts à voter pour le RN, juste après la liste Glucksmann à 32%, ce qui est assez nouveau. Instaurer une plus grande audience du RN dans le milieu éducatif pourrait être utile en cas d'arrivée au pouvoir. Cela limiterait les possibilités d’action de syndicats enseignants demeurés puissants et freinerait l'organisation de mouvements sociaux et de grèves. 

Olivier Faure, Jordan Bardella et Gabriel Attal ont présenté les contours de leur gouvernement. Jordan Bardella a notamment promis que des visages connus du RN et des Républicains seraient présents. Quelles sont les premières pistes dévoilées pour les futurs gouvernements ?

Le seul qui ait mentionné un nom précis est Jordan Bardella avec la nomination au sein du gouvernement du “président” Ciotti. Un poste important lui serait attribué. L’objectif est notamment de grapiller 1% ou 2 % de votes supplémentaires du côté de l'électorat divers droite et républicain qui actuellement, d'après les sondages, pencherait, pour les deux tiers, plutôt vers Les Républicains opposés à l’alliance d’Eric Ciotti avec le RN. 

Olivier Faure, interrogé sur la nomination de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre, a insisté sur le fait que cela n'avait pas du tout été décidé et acté. Il s’en est d’ailleurs fortement démarqué sur des sujets importants comme l’Ukraine ou la sécurité, citant Gérard Collomb (bête noire pour LFI) et insistant sur la gravité sans cesse croissante du narcotrafic. 

Gabriel Attal a pris une place tout à fait centrale dans la campagne de l’actuelle majorité – ce qui ne paraissait pas acquis au soir de la dissolution. Il vise évidemment, sans trop y croire, à se succéder à lui-même, et à ne pas injurier son propre avenir.

Quel peut être le bilan à tirer de ce débat dans la dernière ligne droite de la campagne des législatives ? Quels sont les principaux enseignements pour les trois grandes formations politiques au regard des mesures ou des arguments proposés lors du débat ?

Olivier Faure est celui qui s’est paradoxalement le mieux débrouillé lors de ce débat. En grande part parce qu’il a été le moins attaqué, ses deux interlocuteurs se traitant l’un l’autre en ennemi principal. Sa position ne fut pas centrale qu’en positionnement de studio ! Il a su en permanence garder son calme et parler posément. Néanmoins certaines de ses propositions économiques et sa volonté affirmée de régularisation urbi et orbi de tous les sans-papiers travaillant en France ont assurément inquiété. Tout comme son assimilation de jeunes délinquants de 17 ans à des « enfants » pour lesquels l’excuse de minorité devrait continuer à jouer – Attal l’a efficacement repris sur ce point.

A plusieurs reprises, Gabriel Attal et Olivier Faure se sont coalisés de façon très nette contre Jordan Bardella. Quelques compliments ont même été échangés. Le but était clairement, de la part des deux courants qui sont minoritaires dans les intentions de vote (le parti présidentiel et le Nouveau Front populaire) d'essayer de se coaliser pour faire le plus possible de mal à l'adversaire (Jordan Bardella) et l’affaiblir, en facilitant des désistements réciproques de second tour. 

Olivier Faure et Gabriel Attal ne souhaitent pas gâcher l'avenir et ne s’interdisent pas dans le futur, lors des présidentielles en particulier, d’envisager une forme de coalition qui isolerait le RN, mais aussi La France insoumise. Cette alliance de circonstance a notamment été flagrante sur la question de l’Ukraine. Gabriel Attal et Olivier Faure ont quasiment tenu le même discours. Ils ont presque parlé d'une seule voix. Ils ont tenu à démontrer à quel point le Rassemblement National ne soutenait l'Ukraine qu'à reculons. Cela s'adressait aussi indirectement à La France Insoumise, qui développe sur ce point des positions très proches du Rassemblement national. 

L’immigration reste un thème de forte division entre les différentes formations politiques. Or ce sujet est la principale préoccupation des électeurs, après le coût de la vie. Le RN cherche à la réduire drastiquement, et a pour mantra l’abolition du droit du sol - dont il reste à expliquer comment elle résoudrait le problème des clandestins ou celui du séparatisme islamique. Olivier Faure souhaite en revanche régulariser en masse, et a exalté une paisible France multiculturelle, se conformant à un discours usuel de la gauche dont tout montre pourtant qu’il passe de moins en moins bien auprès des électeurs. Gabriel Attal s’est là mis dans une efficace position centrale, insistant sur la fermeté de sa politique migratoire (« Accueillir moins pour intégrer mieux »), sur les quelques résultats déjà obtenus, et simultanément sur le nécessaire maintien de considérations d’humanité, les migrants étant d’abord des hommes et des femmes. 

D’un point de vue général, le débat a montré des passerelles plus nettes entre Olivier Faure et Gabriel Attal, entre la gauche modérée et le centre. Jordan Bardella est resté très isolé et sous le feu des critiques, qu’il a subies de manière équanime, mais sans toujours y répondre clairement. On songe en particulier à la question énergétique : comment assurer une baisse durable des prix tout en démantelant l’éolien et en se contentant dans le court terme de développer la biomasse et de ne pas privatiser les barrages ? Comment rompre profitablement avec l’harmonisation européenne des cours tout en reconnaissant avoir besoin de vendre ou d’acheter de l’électricité au-delà des frontières ?

Gabriel Attal a tenté de montrer qu’il était celui en capacité de traiter de façon crédible les problèmes qui se posent à la société française. Il a également effectué des concessions significatives à ses critiques et opposants ; un référendum annuel, une utilisation plus parcimonieuse du 49-3. Cependant, sur d’autres plans, il a pu irriter, y compris certains de ses partisans. Par rapport aux précédents débats, il s’est montré plus agressif et autoritaire, haussant exagérément le ton, coupant la parole aux autres. Il a cédé au péché mignon des adversaires du RN : s’appesantir sur les propos discutables ou odieux prêtés (parfois à tort) à certains candidats RN, comme s’ils représentaient la véritable ligne actuelle de ce parti, dénoncée sans autre argument comme raciste ; lui prêter des intentions coupables vis-à-vis des femmes ou des homosexuels, en citant pour preuve… Donald Trump ou Victor Orban. Cela ne peut convaincre le moindre électeur RN, mais facilitera les transferts de voix de gauche du second tour en cas de désistement.

Pour Olivier Faure et à travers lui le Nouveau Front populaire, les questions économiques et budgétaires concernant le programme ne sont absolument pas résolues. Et on en reste largement à des proclamations incantatoires, comme le retour à la fameuse police de proximité, censée régler à elle seule la délinquance des « quartiers ». Les défauts et contradictions du Nouveau Front Populaire sont apparus assez clairement.


Ce débat peut-il faire bouger les lignes à quelques jours du vote ? Cette élection va-t-elle permettre aux citoyens indécis de faire leurs choix ?

J'ai peine à croire que ce débat fasse bouger véritablement les équilibres de la campagne et des sondages. Aucun candidat n'a été complètement débordé par les deux autres. Jordan Bardella a cependant davantage souffert lors du débat et a été ciblé très souvent par Gabriel Attal et Olivier Faure, sans savoir toujours leur répondre. 

Aucun des candidats n'a triomphé. A la marge, le débat pourrait faire légèrement baisser l'électorat du Rassemblement national, surtout pour les ralliés de fraîche date, tentés de revenir chez les Républicains. Les débats ont rarement un effet majeur sur le résultat des élections. Mais, pour le vainqueur de celles-ci, il en reste quelque chose : on le considère désormais comme comptable des promesses et garanties fournies lors de ce cérémonial républicain, en ce sens précieux. 

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