Débat des candidats LR : petites leçons venues de l’étranger sur ceux qui ont réussi à s’imposer<!-- --> | Atlantico.fr
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De gauche à droite, Éric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. Tous les trois sont candidats à la présidence des Républicains.
De gauche à droite, Éric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. Tous les trois sont candidats à la présidence des Républicains.
©JOEL SAGET / AFP

Clés du succès

Alors que Les Républicains doivent prochainement se trouver un nouveau chef, petit tour d'horizon des différentes clés du succès à l'étranger

Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti est Professeur associé à Sorbonne-université et à l’HEIP et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Son dernier ouvrage, "Comment sont morts les politiques ? Le grand malaise du pouvoir", est publié aux éditions du Cerf (4 Novembre 2021).   

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Christophe Boutin

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l’université de Caen-Normandie, il a notamment publié Les grand discours du XXe siècle (Flammarion 2009) et co-dirigé Le dictionnaire du conservatisme (Cerf 2017), le Le dictionnaire des populismes (Cerf 2019) et Le dictionnaire du progressisme (Seuil 2022). Christophe Boutin est membre de la Fondation du Pont-Neuf. 

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Atlantico : Les Républicains doivent prochainement se choisir un chef, trois candidats sont sur la ligne de départ et échangeront lundi soir lors d’un débat télévisé. Que nous apprennent les récentes élections à l’étranger sur ce qui mène au succès à droite actuellement ? 

Arnaud Benedetti : Si l'on se fonde sur les deux scrutins les plus récents en Europe, à savoir la Suède d'un côté, l'Italie de l'autre, force est de constater que les configurations d'alliance des droites l'emportent, mais avec des centres de gravité différents selon les deux pays : en Italie l'union se fait au plus à droite , en Suède les conservateurs demeurent encore, quoique de peu, dominants. L'Italie a une plasticité culturelle sur le plan politique beaucoup plus ample qu'en France. Ce n'est pas la première fois en effet que de l'autre côté des Alpes les droites proposent aux électeurs une offre de coalition. Dés 1995, Berlusconi déjà et Fini , ex du MSi, puis fondateur d'un mouvement plus modéré l'Alliance Nationale élaborent une plateforme de gouvernement. En Suède, pays de tradition sociale-democrate, il s'agit d'une première avec un bloc de quatre formations de droite dont l'une " Les Démocrates de Suède" est issue de l'extrême-droite et réalise un score historique, 20%, qui la place en seconde position au sein de la coalition. La pression de certains enjeux , notamment l'enjeu migratoire, est sans doute l'élément matriciel qui explique ces alliances à droite tant en Italie qu'en Suède mais au-delà du sujet de la culture politique propre à chacun de ces pays c'est aussi le système institutionnel de ces derniers qui , diffèrent de la France, conditionne potentiellement ce type de configurations. Le parlementarisme incite au compromis là où la Vème République ossifie peut-être plus les jeux partisans.

Christophe Boutin : La plupart des États européens sont aujourd’hui dirigés par des coalitions de droite, qu’il s’agisse d’une droite modérée ou d’une droite plus directement nationaliste ou populiste. Mais la répartition est géographiquement très parlante. Ne reste en fait à la gauche en Europe que la péninsule ibérique, l’Allemagne et les pays scandinaves, quand l’Irlande, la France, la Belgique ou les Pays-Bas ont choisi pour leur part une voie libérale-centriste, qui s’aligne plus ou moins sur le plan sociétal sur nombre de thématiques de la gauche. Est-ce le souvenir du rideau de fer ? En tout cas les États de l’Ouest ont donc majoritairement des coalitions de gauche ou centristes au pouvoir - à l’exception de l’Italie ou bien sûr de la Grande-Bretagne, quand les États de l’Est, plus nombreux mais moins puissants économiquement, font le choix de la droite.

Pour autant, à l’Ouest, la droite populiste, ou nationale-populiste, volontiers qualifiée d’extrême-droite dans les médias, progresse : c’est le cas par exemple en Espagne avec Vox, en France avec le Rassemblement national, en Allemagne avec l’AfD, et c’est de manière plus évidente encore le cas en Italie, avec cette fois l’arrivée au pouvoir des Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. 

Que dire de cette situation ? Que dans toute l’Europe, et même si cela peut s’exprimer sans doute de manière différente selon les histoires nationales, la question de l’identité est au cœur de toutes les problématiques : la question de l’identité nationale, que ce soit face à l’Union européenne, au poids de la finance mondialisée, ou à une immigration d’un volume sans précédent ; mais la question de l’identité européenne aussi, malmenée par les déséquilibres démographiques et géopolitiques. Qu’elle soit tue ou qu’elle soit dite, qu’elle passe par les débats portant sur le contrôle des Gafa ou les inquiétudes économiques face à la Chine, savoir qui l’on est pour mieux comprendre ce que l’on peut faire est une interrogation centrale dans le débat politique. 

Bien sûr, la question de l’insécurité - insécurité, physique avec le développement d’une violence incontrôlée, ou insécurité économique avec la baisse du pouvoir d’achat - est bien évidemment présente elle aussi, comme l’est ce spectre du déclassement qui hante les Européens, déclassement individuel qui touche les classes sociales populaire et moyenne, déclassement national, ou déclassement de cette petite péninsule, l’Europe, qui a dirigé le monde dans les siècles précédents. Mais ces éléments renvoient aussi à l’existence d’identités assez fortes pour pouvoir s’imposer. 

La recette gagnante pour la droite a-t-elle évolué depuis que la vague populiste a traversé l’Occident ?

Arnaud Benedetti : Il n'existe évidemment pas une "recette", ni une martingale gagnante . En politique ce qui compte ce sont les moments, eux-mêmes produits de tendances lourdes . La question ensuite est de savoir comment les acteurs collectifs se saisissent d'une conjoncture pour leur propre stratégie politique, autant de choses que les sciences du politique s'efforcent de comprendre et de décrypter. Ce à quoi nous assistons c'est la montée en puissance toujours plus grande de certains enjeux au sein de parties spécifiques des corps sociaux . Il y a partout en Europe une inquiétude montante quant aux défauts de régulation relatifs à la mondialisation. Cette préoccupation se fait sentir d'abord parmi ceux qui en première ligne subissent de la manière la plus déstabilisante pour leur statut social et leur identité existentielle les conséquences d'une mondialisation qui paraît échapper à toute maîtrise du politique. Des lors dans les démocraties libérales , ce que l'on appelle les "populismes " ,pour mieux disqualifier des mouvements que les élites mondialisées entendent contenir, sont l'expression de classes populaires et moyennes qui n'adhèrent plus à un contrat social dont elles se sentent exclues ou en voie d'exclusion. Tout l'enjeu pour les droites avant d'être une ingénierie des forces consiste à restaurer le politique au travers d'un triptyque qui devra répondre à protéger ce que nous sommes culturellement ( le droit à se perpétuer) , ce que nous produisons ( le droit à une prospérité économique autonome) et ce à quoi nous sommes attachés , une démocratie qui articule les libertés collectives et les libertés individuelles, les premières déterminant les secondes. Tout dispositif électoral potentiellement efficient passe d'abord par une clarification du logiciel programmatique : le fait civilisationnel, la conception de l'économie, la vision de la relation des sociétés aux libertés, c'est autour de ces trois piliers que les droites devront s'entendre pour redevenir audibles, et s'organiser en conséquence. 

Christophe Boutin : Il faut sans doute rappeler ici ce qu’est cette « vague populiste » que vous évoquez. Lorsque, avec Olivier Dard et Frederic Rouvillois, nous avons publié le Dictionnaire des populismes - au pluriel car il y a des populismes, et sur le plan historique par exemple il faut distinguer le populisme russe, ou le populisme sud-américain, plus anciens, des récents populismes européens -, nous avons suivi dans différents pays d’Europe l’expression de cette vague qui, pour prendre le cas français, s’est concrétisée avec le mouvement des Gilets jaunes. Au-delà des différences nationales, nous avons aussi constaté que ce populisme européen récent, peu idéologique, est essentiellement un phénomène de réaction. 

Ce populisme nait en effet principalement de la rupture existant entre une « élite dirigeante » – en réalité une oligarchie qui a capté le pouvoir -, et le peuple, quand la première ne prend plus en compte les demandes ou les inquiétudes du second, ne cherche plus à leur trouver une solution politique, mais entend simplement appliquer son propre programme, de gré ou de force - et elle utilise toutes les facettes de cette force. Le populisme est donc en fait le cri de révolte de populations jetées malgré elles dans un futur dont elles ne veulent pas, sans qu’existe de contre-pouvoir, de possibilité d’empêcher cette dérive. 

Or cette oligarchie qui dirige en Europe est idéologiquement progressiste, ce qui ouvre à une droite conservatrice, antithèse du progressisme, un mode d’action : utiliser la force de la révolte progressiste en réconciliant le peuple et une véritable élite. La manière dont le parti conservateur, avant et après la phase Brexit, a su entendre les inquiétudes du peuple anglais, lui donner la parole, faire droit à ses revendications et ne pas trahir ses engagements a ainsi réconcilié les élites conservatrices qui en composaient les cadres avec un peuple autochtone oublié et déclassé. C’était rendu facile par la personnalité d’un Boris Johnson, au cœur de l’identité anglaise et européenne, citant volontiers Homère en grec ou Shakespeare, auteur d’une biographie élogieuse de Winston Churchill. C’était devenu moins évident avec le néo-thatchérisme de Liz Truss. Il n’est pas certain que cette union « interclassiste » résiste à l’arrivée au pouvoir du banquier d’affaires Rishi Sunack. 

C’est justement tout le problème du parti des Républicains, écartelé entre une frange centriste aux idéaux assez proche du progressisme d’Emmanuel Macron – souveraineté de l’Union européenne au détriment de la française, capitalisme financiarisé au lieu du capitalisme d’entrepreneurs, refus de définir une identité qui ne serait jamais qu’individuelle et mouvante – et une frange gaulliste conservatrice qui ferait les choix inverses. Une frange volontiers nationaliste et peu séduite par un déconstructionnisme qui vise à détruire, les uns après les autres, les piliers qui ont porté nos sociétés.

Les Républicains pourraient-ils réconcilier en France le bloc élitaire et le bloc populaire décrits par Jérôme Sainte-Marie ? Écouter et faire entendre la voix de la France périphérique étudiée par Christophe Guilluy ? Il faudrait pour cela arriver à réconcilier les deux dans une identité commune - cette nation qui reste la seule chose en commun à ceux qui ont tout perdu. C’est en fait toute la question du corpus idéologique et de sa transcription politique.

Certains pays fonctionnent avec un pluralisme de partis, d’autres avec un fort bipartisme. Selon les configurations nationales, y a-t-il des stratégies qui marchent mieux que d’autres pour la droite, sur le plan idéologique et opérationnel ? 

Arnaud Benedetti : L'histoire commande. En France longtemps sous la V ème République le système partisan était tout à la fois quadripolaire et bipolaire : deux forces à droite( RPR et UDF)  et deux à gauche (PS et Pc) . La fragmentation se produit à partir des années 1980 avec l'émergence du FN et des Verts. Depuis le mouvement d'atomisation s'est accéléré , et il n'est pas sans traverser des cultures politiques où le système bi-partisan était quasi institutionnel. La géométrie partisane a son importance certes puisqu'elle est en mesure d'absorber ou non des forces centrifuges. Aux États-Unis les formes élémentaires de la vie partisane demeurent et elles métabolisent en quelque sorte les dynamiques exogènes - ce qui de facto fut le cas avec le trumpisme qui s'est imposé de la sorte par acculturation tout autant qu'il a acculturé un temps donné le vieux parti à la singularité de sa marque. Il en va de même au Royaume-Uni où le parti conservateur sous la houlette de Trump est parvenu à reformater pour une part son corpus doctrinal . Force est de constater que l'habileté de Johnson y est pour beaucoup, mais les frasques de ce dernier auront eu raison sans doute d'une stratégie indéniablement gagnante à son origine. En France toute la difficulté pour la droite est liée à la culture politique et à l'histoire politique récente. 

Christophe Boutin : Nous avons dit le poids actuel des coalitions en Europe. Certes, les structurations partisanes sont en partie au moins les conséquences de choix techniques, et notamment de celui portant sur le mode de scrutin. C’est ainsi, par exemple, que le scrutin majoritaire uninominal à un tour conduit presque nécessairement aux bipartisme, que le scrutin uninominal à deux tours conduit à des coalitions réduites et duales, de droite et de gauche - même si les choses ont pu évoluer en la matière en France avec l’arrivée au pouvoir du centre -, et que le scrutin à la proportionnelle provoque, selon les modalités de mise en œuvre de cette proportionnelle, un émiettement plus ou moins grand de l’offre partisane, ce qui rend donc les coalition plus variables… et plus variées. 

Mais le mode de scrutin n’est bien évidemment pas tout, et n’oublions pas qu’il est choisi par les constituants pour correspondre en quelque sorte à l’état d’esprit, au « génie » de la nation concernée. Il est donc difficile de savoir ce qui « marche » ou pas avec « la droite » en général, sans se poser, d’une part, la question de savoir dans quelle nation, et, d’autre part, avec quel mode de scrutin. Pour le reste, nous avons déjà dit ce qu’il fallait penser de cette nouvelle alliance qu’une droite conservatrice devrait impérativement réussir à créer entre le peuple et les élites pour prendre le pouvoir, et que ce soit avec un parti unique ou une coalition ne change finalement pas grand-chose au fond.

Quels exemples étrangers devraient le plus inspirer LR à l’heure actuelle ? Et quels exemples devraient-ils éviter de suivre ? 

Arnaud Benedetti : Les Républicains n'ont pas de leader, et ne dispose pas d’ une ligne qui  parviendrait à se différencier sans basculer d'un côté dans un macronisme à peine dissimulé, de l'autre dans une copie artificielle du RN . Tout le problème d'abord vient qu'ils n'ont pas été en mesure de reconnaître que leurs deux dernières expressions élyséennes, tant le chiraquisme que le sarkozysme, se sont soldées par des échecs selon des modalités certes différenciées mais qui toutes les deux ont trahies les attentes de leur électorat. Chirac élu sur la lutte contre la fracture sociale , une ligne souverainiste et Sarkozy, élu sur une ligne de rupture et de droite décomplexée ont l'un et l'autre étaient les artisans maladroits de la poursuite sans recul de l’agenda de la globalisation; ils ont prétendu faire de la politique alors qu’ils n’ont été, à l’instar de leurs concurrents sociaux-démocrates, qu’en pilotage automatique. Depuis le parti du pilotage automatique, c’est-à-dire du techno-globalisme, s’est en France unifié et agrégé autour d’Emmanuel Macron. A cette nécessité d’inventaire, de retour sur soi-même et d’examen de conscience pour regagner en sincérité et crédibilité, il convient de rajouter la question des alliances . Lorsque Mitterrand refonde le PS, un PS encore faible par rapport au PCF, il ne s’interdit pas, malgré son anticommunisme de penser la question de l’alliance. La question d’un rapprochement avec le RN reste taboue.  Peut-elle le rester encore longtemps? Un scénario à l’italienne en France semble à ce stade improbable tant l’étanchéité d’appareils demeure; le risque pourtant de cet immobilisme est de voir ce qu’il reste des républicains se consumer entre les feux macronistes et les feux marinistes. Il ne suffira pas de désigner un nouveau Président et de changer le nom du Parti pour prendre un nouveau départ ; encore faudra t’il se poser les questions qui font mal : expériences du pouvoir passés, alliances, fondamentaux… Sans cette révision de fond en comble pas l’enlisement ne cessera pas … 

Christophe Boutin : Plus que des exemples étrangers, dont nous venons de dire les limites, votre question renvoie aux choix possibles, et notamment à celui de la participation de LR à une large coalition à droite, incluant Reconquête et le Rassemblement national. Or la réponse est claire : alors que la coalition de gouvernement est on l’a dit un élément important des systèmes politiques européens à l’heure actuelle, cette « union des droites » n’est manifestement pas d’actualité, et ce même si les plus conservateurs des candidats à la présidence du parti, Éric Ciotti ou Bruno Retailleau, l’emportaient. 

À, continuer ainsi, le risque que court le parti, comme le PS, l’autre « parti de gouvernement » de feu le « bipartisme à la française », est d’apparaître comme une survivance, comme une sorte d’alliance électoraliste entre élus cherchant à préserver leurs mandats, sans qu’il n’y ait aucun renouvellement de doctrine - ni même d’ailleurs de véritable doctrine sur certains points - et avec en sus d’énormes problèmes de confiance né des doutes des électeurs sur les capacités à tenir les promesses électorales. En dehors du souvenir des trahisons de son électorat par Nicolas Sarkozy tout au long de son quinquennat – sur la question de la définition de l’identité nationale, sur le rapport à l’Union européenne ou sur la lutte contre l’immigration pour ne prendre que ces exemples évidents -, souvenir qui s’estompe, reste avec LR l’image d’un parti qui semble à beaucoup toujours prêt à passer sous les fourches caudines de la gauche intellectuelle et médiatique. Une déclaration en avant et trois reculades en arrière, la tactique a pu lasser les Français, quand, au contraire, participer à une coalition avec plus à droite que lui montrerait un parti capable de s’affranchir de cette tutelle.

Mais n’est-il pas déjà trop tard ? Il fut un temps où LR en aurait fourni une grande partie des cadres, notamment locaux, mais les partis situés à sa droite sont en train de se constituer un vivier. Il fut un temps où LR aurait été le centre d’une telle constellation, et les autres des satellites, mais les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ont prouvé que les choses ont changé – et ce n’est pas la séquence que nous venons de vivre avec l’Océan viking qui va modifier les choses.

Les Républicains ont longtemps pensé que leur participation à une telle coalition aurait des effets désastreux pour leur parti, qui serait alors couvert d’opprobre par les arbitres des élégances morales, entraînant une sanction électorale. Il n’est pas évident aujourd’hui que les partenaires possibles ne considèrent pas à leur tour que leur participation à une coalition avec un LR incapable de faire sa mue ne leur apporterait plus grand chose… 

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