De simples mesures éducatives pour une agression au cutter perpétrée par un mineur : que fait la justice… ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Tribunes
De simples mesures éducatives pour une agression au cutter perpétrée par un mineur : que fait la justice… ?
©DAMIEN MEYER / AFP

Laxisme

Le 23 novembre 2022, l’université Lyon 2 a été le théâtre d’une violence jusque-là inédite. Alors que les militants de l’UNI tractaient dans l’enceinte de l’établissement pour les élections aux conseils centraux, trois individus sont arrivés et les ont traités à de multiples reprises de « sale babtou », qui signifie blanc ou Français.

Yvenn Le Coz

Yvenn Le Coz

Yvenn Le Coz est délégué national de l’UNI.

Voir la bio »

Alors que les insultes racistes fusaient, l’un des agresseurs a sorti un cutter au cri de « Par Allah je vais tous vous tuer » avant de tenter par trois fois de lacérer le visage d’un militant. Le drame a été évité de peu : la lame du cutter est restée bloquée dans son étui. 

Après cette attaque, l’agresseur a déclaré « Je suis musulman et fier » et « Je suis un soldat du ciel ». Il convient de préciser que la totalité de la scène s’est déroulée sous les applaudissements des militants de l’UNEF. Un personnel de la sécurité de Lyon 2 a alors tenté d’intervenir avant d’être retenu par un collègue qui lui a dit « Il a un couteau, on n’y va pas, on va se faire tuer ». La police est finalement intervenue et a permis l’arrestation de cet homme.

La suite est consternante : la peine a été prononcée plus d’un an après les faits, par l’effet de cette stupidité qu’est la césure du procès des mineurs. Le jugement, qui vient seulement de nous être signifié, nous apprend que l’agresseur est un Marocain, déjà condamné par la justice, qui avait 17 ans et 11 mois au moment de l’attaque. Les qualifications retenues sont le port d’arme blanche, les insultes à caractère raciste et un recel de vol (lié à une autre affaire). Nulle trace de l’agression elle-même (qui constitue pourtant des violences volontaires), ni des menaces de mort à forte connotation islamiste. Le pire reste la condamnation elle-même : l’individu, bien que dangereux, multirécidiviste et étranger, n’est ni condamné à une peine de prison, ni expulsé du territoire. Il n’écope que d’une mesure éducative de 12 mois, qui consiste, selon les termes de la loi « en un accompagnement individualisé du mineur construit à partir d'une évaluation de sa situation personnelle, familiale, sanitaire et sociale » et assortie ici d’une orientation vers une prise en charge sanitaire adaptée…

Il apparaît clairement que la justice n’est plus en mesure de traiter cette délinquance, sans doute parfois par un dogmatisme aveugle qui érige l’excuse au rang de culture, certainement aussi par manque de moyens. Il faut dire que nos institutions sont littéralement submergées et sont obligées de prioriser les affaires en s’intéressant d’abord à celles dans lesquelles le sang a déjà coulé au mépris de toutes celles qui en sont les préalables habituels. 

Le constat d’échec est irréfutable et conduit à se demander combien sont-ils, dans les rues, ces jeunes gens munis de couteaux, qui haïssent les Français ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !