Cameron tente-t-il de prendre le couple franco-allemand à revers par une alliance du Nord ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Malgré la distance que les Britanniques aiment conserver avec l’Union, il est une chose qu’ils détestent par-dessus tout c’est d’être isolés et laisser en dehors du processus de prise de décision.
Malgré la distance que les Britanniques aiment conserver avec l’Union, il est une chose qu’ils détestent par-dessus tout c’est d’être isolés et laisser en dehors du processus de prise de décision.
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Perfide Albion

Le Premier ministre britannique était en tournée dans les pays de l'Europe du Nord. Une façon pour le Premier ministre britannique de contrebalancer l'influence de Sarkozy et Merkel au sein de l'Union européenne et de rechercher d'autres alliés plus libéraux.

Bruno Bernard

Bruno Bernard

Anciennement Arthur Young.
Ancien conseiller politique à l'Ambassade de Grande-Bretagne à Paris, Bruno Bernard est aujourd'hui directeur-adjoint de cabinet à la mairie du IXème arrondissement de Paris.

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Il y a un an, David Cameron organisait à Londres le premier sommet des pays de l’Europe du nord soit 9 pays : Royaume-Uni, Suède, Norvège, Islande, Danemark, Finlande, Lituanie, Lettonie et Estonie et 120 invités parmi lesquels se trouvaient à la fois les dirigeants de ces pays, des représentants de la société civile et de grands patrons.

Le but affiché de ce sommet était de renforcer les liens économiques déjà existants en se concentrant principalement sur les industries de haute technologie peu polluantes. Ce fut également l’occasion de discuter librement des solutions à apporter à la crise entre dirigeants plutôt proches idéologiquement les uns des autres. Ce premier sommet fut jugé très positivement par les participants pour son caractère informel et son efficacité.

Certains y virent une tentative de la part du Royaume-Uni pour répondre à l’Union pour la Méditerranée (UPM) fondée à l’initiative de la France en 2008. Il est toutefois difficile de croire que c’est l’UPM qui a incité David Cameron à réunir les pays nordiques car sans vouloir manquer de respect à l’excellente idée qu’est l’UPM, il apparaît désormais clairement qu’il faudra un certain temps avant de pouvoir la considérer comme une véritable réussite.

Ce qui intéresse réellement David Cameron c’est de pouvoir contrebalancer l’influence du couple franco-allemand au sein de l’Union Européenne. Malgré la distance que les Britanniques aiment conserver avec l’Union, il est une chose qu’ils détestent par-dessus tout c’est d’être isolés et laisser en dehors du processus de prise de décision. Voilà par exemple pourquoi ils mettent tant de soin à imposer leurs candidats aux différents postes communautaires.

Adversaire idéologique

Dans la vision britannique de l’Union européenne, la France est le véritable adversaire idéologique principalement à cause sa tendance régulatrice et de son rapport suspect avec l’économie de marché, l’Allemagne arrivant loin derrière.

En France, l’Europe est souvent dépeinte comme le cheval de Troie du libéralisme économique le plus échevelé, voulu par la Grande-Bretagne mais du Royaume-Uni, l’Europe est perçue comme une tentative, principalement française (mais aussi allemande), de créer un super-Etat européen, version augmentée de l’hexagone, avec tout son lot de lois et de régulations administratives mauvaises pour le « business ». Difficile de réconcilier des visions aussi diamétralement opposées.

C’est donc tout naturellement que David Cameron recherche des alliés au sein de l’Union et face au noyau dur des pays dit « régulateurs », il tente de réunir sous sa bannière les « libéraux », rétifs aux velléités supranationales des institutions communautaires et aux tendances étatistes de certains Etats-membre. Ces pays préfèrent les discussions plus informelles et les économies peu régulées comme ce qui existe sein de cette « Alliance du Nord ».

Il reste désormais à savoir si les deux seuls pays membres de la zone euro (la Finlande et l’Estonie), participants à ce forum nordique seront en mesure de faire leur entendre leur différence, assumée, au sein de l’Eurozone. On peut avoir quelques doutes. 

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