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Covid-19 : ces 10 manières dont nos vies ont changé un an après le premier confinement
©Ludovic MARIN / POOL / AFP

12 mois plus tard

Un an après, les jours heureux ne sont pas encore revenus et le monde d’après que nous connaissons aujourd’hui n’a pas pris la forme que nous espérions.

Michel Ruimy

Michel Ruimy

Michel Ruimy est professeur affilié à l’ESCP, où il enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux.

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Pascal Neveu

Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l'Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

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Charles Reviens

Charles Reviens

Charles Reviens est ancien haut fonctionnaire, spécialiste de la comparaison internationale des politiques publiques.

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Les inégalités

Michel Ruimy : La crise de la Covid-19 n’a pas uniquement été synonyme de décès, de récession et de destruction de valeur. Comme dans toutes les crises, elle a aussi accru les inégalités. Les plans de soutien à l’économie des gouvernements occidentaux et de leurs banques centrales ont fait leur œuvre : les nombreux milliards dépensés au nom du « quoi qu’il en coûte » ont eu pour effet collatéral de soutenir l’activité des marchés et, in fine, de profiter aux plus fortunés. Dans le même temps, les personnes les plus démunies ont été fragilisées par le coronavirus. En France, les indicateurs de pauvreté ont explosé en silence. Le nombre de foyers bénéficiaires du RSA a franchi la barre des 2 millions fin 2020 et celui des Français recourant à l’aide alimentaire a atteint près de 8 millions. 

Les ménages les plus pauvres sont ainsi les plus touchés par le virus et sont ceux qui en subissent le plus les conséquences économiques. Face à cette double peine, il convient de faire preuve d’une plus grande solidarité pour éviter les exclusions. De fait, le débat commence seulement sur les moyens de compenser les effets les plus destructeurs de cette crise systémique. Outre l’extension des minima sociaux, l’idée d’une taxation des plus riches pourrait faire son retour et devenir un des thèmes centraux de la future campagne présidentielle.

La santé mentale des Français 

Pascal Neveu : Les chercheurs ont mesuré les effets sur l’anxiété, la dépression, les comportements d’évitement, les symptômes physiques et la colère. Une étude révèle pour 35 % des répondants un stress psychologique modéré, et pour 5,14 %, un stress sévère au delà de 10 jours de confinement. Les femmes présentent un plus haut degré de détresse psychologique que les hommes., les jeunes et les plus âgés. Une lassitude et des comportements transgressifs sont de plus en plus présents.

Notre regard sur l’Etat et la puissance publique

Charles Reviens : Nous sommes aujourd’hui le lundi 15 mars 2021, soit jour pour jour 52 semaines après l’adresse aux Français d’Emmanuel Macron du 16 mars 2020 et les informant du début du premier confinement covid-19 le jour suivant, mardi 17 mars 2020 à midi.

On était donc alors au début d’une situation exceptionnelle et dramatique qui s’est diffusé dans tout les pays du monde et a constitué un « acid test » général des écosystèmes publics nationaux, en particulier des écosystèmes sanitaires. Comme nous sommes à l’âge de l’information, il est extrêmement facile de comparer les performances relatives des pays puisque de multiples comparaisons sont à un clic de souris sur ordinateur ou à une pression du doigt sur portable ou tablette : données de l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore, sites ourworldindata ou covidtracker, analyses des organisations internationales sur les conséquences économiques de la pandémie comme le world economic outlook du FMI ou les perspectives économiques de l’OCDE.

On a donc pu comparer les performances relatives des Etats et des pays, par exemple sur la base de données de décès covid par unité de population. Ainsi la France a été en permanence des niveaux de mortalité (1 382 morts par millions d’habitants) proches de l’Union européenne (1 288) et de l’Amérique du Nord (1 319), des chiffres totalement décalés par rapport à l’Asie (88 morts avec toutefois l’aléa sur les données chinoises).

Au-delà de la situation sanitaire, de nombreux Etats et gouvernements occidentaux ont mis en œuvre des mesures objectivement attentatoires aux libertés publiques essentielles (liberté d’aller et de venir, libertés économiques…) sans que cela ne se traduise par des résultats tangibles et incontestables. L’ancien analyste de la CIA Martin Gurri évoque donc un « théâtre de l’autorité » : contrôle de l’Etat à un degré extrême, mais sans parvenir à protéger les populations contre l'infection ce qui était pourtant la justification des contrôles. On note une différence majeure avec les pays de l’arc Asie-Pacifique (Taiwan, Singapour, Corée du Sud, Japon, Australie, Nouvelle Zélande) qui ont également mis en place des mesures de restrictions des libertés importantes mais ciblées sur certains publics (fermeture des frontières, suivi numérique strict et quarantaine des personnes contaminées et contaminantes et/ou à risque) mais sans remettre en cause la vie économique et sociale dans son ensemble. Sur ce point j’avais mentionné l« index de la rigueur gouvernementale » (Government Stringency Index) de la Blavatnik School of Government de l’université d’Oxford qui suit les mesures de restrictions des interactions sociales (obligation de rester à son domicile, fermeture des écoles et lieux de travail, limitation des rassemblements publics, restrictions en matière de transport) et place les pays européens parmi ceux où les restrictions ont été les plus strictes.

Une autre observation majeure concernant la puissance publique concerne l’activation massive des dépenses publiques pour faire face à la récession économique qui a accompagné la crise sanitaire. On se souvient du « quoi qu’il en coute » d’Emmanuel Macron pour la France, mais les chiffres sont également colossaux dans d’autres pays, notamment les Etats-Unis dont le déficit public représente plus de 15 % du PIB pour 2020 (niveau le plus élevé depuis la seconde guerre mondiale), sachant que Joe Biden a annoncé dès son arrivée à la Maison blanche un plan supplémentaire de 1,9 trilliard de dollars représentant à lui seul 8 % du PIB américain. On verra plus tard l’impacte de tels plans sur la soutenabilité à terme des finances publiques de ces pays d’où la multiplication des débats autour de la dette publique.

Tout ceci aboutit à une performance globale de gestion étatique de la crise sanitaire covid-19 couvrant non seulement les aspects sanitaires covid mais également les aspects socio-économiques (ampleur de la récession, chômage, capacité de rebond) ou les conséquences exhaustives en matière de santé publique. J’avais mentionné les travaux de l’institut australien Lowy dans une contribution de centrant sur un indice composite de performance sanitaire covid.

Si l’on se limite à la France et à son articulation à l’Union européenne, on a pu constater les difficultés de son modèle pour faire face efficacement à la crise sanitaire : ultracentralisation (sans aucune comparaison ailleurs dans le monde démocratique), bureaucratisation (centrage sur la production de normes), lacunes des compétences clés face à une situation inédite (savoirs faires en matière de gestion de crise, capacités logistiques avec une minoration pour les sujets de supply chain ‘l’intendance suivra’). De multiples commentateurs font d’ailleurs depuis un an référence à la débâcle de 1940 dont c’était le 80ème anniversaire en 2020 et notamment à l’essai « l’étrange défaite » de March Bloch pour lequel l’effondrement lors de la bataille de France de mai-juin 1940 était avant tout une défaite intellectuelle de la technostructure militaire française d’alors.

Concernant l’Union Européenne, les responsables publics favorables à « une union toujours plus étroite » ont fait levier de la crise sanitaire pour pousser encore plus loin l’agenda d’intégration, avec deux décisions majeures : un début de mutualisation des dettes publiques européennes via le plan de relance de 750 milliards mais plus encore la prise en charge de l’approvisionnement en vaccins par la commission européenne. Hélas l’efficacité et la célérité n’ont pas du tout été au rendez-vous en la matière, ce qui a conduite l’ancienne ministre de la santé Marisol Touraine à dire dans Le Point que « quand on sortira de tout çà, la plus grosse cicatrice sera européenne ». L’union ne fait pas forcément la force et les cinq superpuissances vaccinales actuelles (Etats-Unis, Chine, Inde, Royaume-Uni, Russie) ne sont pas ni dans l’UE, ni en Allemagne ou en France pourtant patries de Robert Koch et Louis Pasteur.

Pour Martin Gurri, « l'État administratif et l'’économie sociale’, que les élites européennes croyaient être la forme de démocratie la plus efficace et la plus humaine, n'ont pas réussi à protéger contre l'infection et ont échoué à nouveau dans le processus de vaccination ». Pour la France cela se voit dans le récent sondage odoxa du 11 mars selon lequel ni le président Emmanuel Macron (63 %) ni le Premier ministre Jean Castex (66 %), ni le ministre de la Santé Olivier Véran (65 %) n’ont été à la hauteur de la situation. Le problème est d’ailleurs systémique puisque les Français interrogés sont encore plus sévères avec les partis d’opposition qui ont encore moins été à la hauteur (84 %) que le gouvernement (69 %). La société de défiance à l’état pur.

Les métiers essentiels

Michel Ruimy : La crise sanitaire a fait éclater au grand jour la grande injustice sociale qui sous-tend l’existence des métiers dévalorisés. Être applaudi peut, a minima, faire du bien alors qu’on occupe un « métier invisible ». Ceci peut être aussi perçu comme cynique alors que l’on vit habituellement une forte pénibilité au travail, qui s’est accentué avec la crise du coronavirus du fait de l’absence de dispositif permettant de l’endiguer. 

Un élément apparaît assez clairement pour ces travailleurs « en première ligne ». Avec le coronavirus, le travail change : la peur s’est immiscée dans la pratique des gestes quotidiens et auparavant anodins du travail (ouvrir une porte, discuter avec ses collègues, boire un café, prendre un ascenseur…). Les petits gestes automatiques sont devenus l’objet d’une attention particulière. La peur est d’autant plus grande que le danger est proche (cf. personnel soignant à l’hôpital / maisons de repos qui côtoie quotidiennement le virus). Les travailleurs ont peur pour eux mais également pour leurs proches ou parents, à qui ils pourraient transmettre la maladie avec des conséquences potentiellement graves. 

Cette crise sera peut-être l’occasion d’un ravivement de la contestation sociale, pour contrecarrer les politiques incapables de protéger les personnels surexposés et surmenés.

Rapport au temps et à l’extérieur/nature

Pascal Neveu : Un certain nombre de facteurs de stress continuent à faire leur œuvre face à la situation non revenue à la « normale » : Il est important de réduire la détresse socio-économique, l’ennui et le sentiment d’isolement social, les tensions dans les couples et un temps rythmé par le couvre-feu.

1 an s’est écoulé comme s’il n’avait pas existé et le printemps nous rappelle l’an passé : une vie s’est arrêtée.

Imaginez l’expérience qui va débuter dans la grotte d’Ussat… 40 jours isolés. Le but des chercheurs est d’observer la vie d’un groupe et nos ressources d’adaptation. Cette étude prend une résonnance particulière dans le cadre de cette pandémie.

Frustrations, cinéma, théâtres, bars et restaurants fermés… Comment repenser notre vie et affronter des angoisses inconscientes de mort ?

La virtualisation de la société

Charles Reviens : La virtualisation de la société état déjà à l’œuvre et à connu une accélération très impressionnante en un an. C’est notamment le cas du télétravail qui était mis en œuvre de façon marginale et avec de fortes réticences. Selon Fortune, 42 % du total de la main d’œuvre américaine faisaient du WFH ‘work from home’ en juin 2020, principalement pour les emplis administratifs (cols blancs) avec probablement des conséquences majeures à terme concernant l’immobiliser et l’occupation de l’espace mais aussi une segmentation avec certains emplois inéluctablement physiques (métiers de l’hospitalité) qui vont en outre payer le tribut le plus lourd en matière de perte d’activité et de chômage.

L’accélération de la virtualisation est également majeurs dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur : aux Etats-Unis certains enfants n’ont pas été en classe depuis plus d’un an, avec des craintes majeurs de décrochage pour certains d’entre eux en France comme aux Etats-Unis. Il en est de même dans l’enseignement supérieur largement virtualisé depuis un an et où le retour en arrière semble improbable pour de nombreux professionnels.

La virtualisation se retrouve encore à une époque de récession dans l’insolente prospérité et puissance des grandes entreprises du numérique, de fait exclusivement américaines et chinoise : 5 entreprises américains (les GAFAM) et 2 chinoises (Tencent et Alibaba) sont dans les 10 premières capitalisations boursières du monde et ont connu des destins boursiers favorables.

Travail et télétravail

Michel Ruimy : La crise a rendu très visibles les relations hiérarchiques au travail. Elle a eu des traductions concrètes sur l’organisation du travail (télétravail, chômage partiel, horaires de travail...) et les populations ont dû faire preuve d’agilité (difficultés de transport, problèmes logistiques, gardes d’enfants…). La plupart d’entre nous avons été immédiatement immergés dans l’océan de la collaboration à distance. L’équilibre vie professionnelle / vie personnelle a été amélioré. Le temps gagné sur les trajets domicile-travail a été investi dans nos vies personnelles, la fatigue évitée et l’énergie économisée a permis d’être plus productifs et, parfois, certains collaborateurs ont passé plus de temps à travailler que s’ils avaient été au bureau. 

Toutefois, si une partie des collaborateurs sont fatigués de devoir rester à domicile, la plupart souhaitent saisir cette opportunité et, au-delà des circonstances exceptionnelles, faire du télétravail une partie intégrante de leur manière de travailler à l’avenir. De leur côté, les entreprises ont changé d’avis sur le travail à distance, maintenant qu’elles ont constaté que ce mode de fonctionnement n’exclue pas la productivité. Ainsi, le ratio entre « présentiel » et « distanciel » risque de s’inverser. 

Évolution du management

Michel Ruimy : Dans un contexte de crise, le management fait partie des lignes qui ont été les plus bousculées et déstabilisés. Le management n’était pas forcément préparé à une telle situation.

Alors que nous avions l’habitude de nous arrêter au bureau de nos collègues et de faire nos réunions en face à face, nous avons dû subitement gérer des équipes dispersées aux quatre coins de leur domicile, dans des cuisines, des salons, des chambres ou, dans le meilleur des cas, des pièces aménagées. Mais le chemin vers de réels bureaux aménagés à domicile est encore long. Pour gérer efficacement une équipe dans ce nouveau contexte, que certains connaissent mal, les responsables doivent s’adapter pour que cela fonctionne : 

Il est essentiel de communiquer autant que faire se peut avec les membres de son équipe par vidéo. Pourquoi la vidéo ? La vue est un sens clé chez l’être humain.  Nous recevons des signaux d’expressions et de langage corporel qui nous aident à mieux communiquer avec les autres. En fait, les neurosciences montrent qu’une bonne interaction visuelle permet des discussions plus productives. Plus secondaires, la messagerie instantanée et les e-mails restent néanmoins un bon moyen d’échanger. Essayez de trouver des moyens de remplacer les « pause-café » du bureau en programmant une pause-café virtuelle par exemple. Cela peut être le moment de féliciter et souligner les bons résultats du travail de votre équipe, et de demander leur avis sur différents sujets. Tout ne doit pas tourner autour du travail. Travailler à distance signifie que la majorité des interactions sont programmées et prennent un caractère transactionnel et impersonnel. Prenez quelques minutes pour vous demander ce que vous feriez si vous rencontriez vos collègues en personne. N’oubliez pas que les membres de votre équipe restent des êtres humains.

Être au bureau ou ne pas être au bureau tel n’est plus la question !

Face à ça, un certain nombre de modifications dans les modes de travail s’imposent afin de mettre en place des processus de travail qui ne dépendent en rien du lieu de travail. La communication entre les différents membres d’une équipe doit pouvoir se passer de leur présence effective dans les mêmes bureaux et les interactions sociales doivent être maintenues afin d’éviter un sentiment d’isolement et les décrochages. Enfin, il faut que les membres d’une équipe puissent maximiser les différents avantages du télétravail au bénéfice de l’entreprise.

La communication comme clef de voûte du travail en équipe

Le télétravail sera pour de nombreuses équipes une occasion en or de redécouvrir un principe qu’elles n’auraient jamais dû oublier : dans un travail de groupe la communication est clé. Trop d’équipes l’ont oublié et ce nouveau contexte sera l’occasion de remettre l’accent dessus.

Dans certaines entreprises, le télétravail a remporté un franc succès auprès des cadres, dans d’autres il sera motivé par des préoccupations sanitaires. Le fait demeure que le traditionnel « management à la vue » qui permet aux managers de voir leurs effectifs sans pour autant toujours savoir ce qu’ils font ne sera plus forcément une réalité. Pour survivre à ce changement, sans se faire dépasser, le manager devra s’adapter et savoir en tout temps ce que ses équipes font, plutôt que de chercher à savoir d’où.

Pour cela, il sera primordial de communiquer de manière transparente et régulière au sein des équipes, mais aussi entre équipes et de clarifier quels canaux doivent être employés pour quels types de messages. Avoir différents canaux crée aussi différents types d’informations que les collaborateurs n’auraient pas toujours communiquées en présentiel. La communication doit aussi être régulière pour donner à tous une bonne visibilité sur l’action de chacun.

Une communication transparente et régulière permettra donc aux managers de renverser ce paradoxe. Mais la communication et le partage de l’information ne peut pas se réduire aux simples interactions professionnelles et ce qui a manqué pendant le confinement, c’est aussi le lien social.

Dans ce cas, les risques d’exposer les salariés au virus sont multipliés par le management agressif qui a pour but d’augmenter la productivité et le chiffre d’affaires :

Les réorganisations et le stress provoqués par cette situation impliquent une augmentation de la charge de travail pour les travailleurs en première ligne. Ce surcroît de travail est bien sûr physique : Élodie, infirmière en unité Covid, a réalisé près de 80 heures supplémentaires en 1 mois ; le travail de Sandrine, aide-ménagère, est plus pénible depuis qu’elle doit faire le ménage 4 heures d’affilée avec un masque chez des personnes âgées aux appartements fortement chauffés ; Audrey a dû remplir les rayons bien plus fréquemment avec l’assaut des supermarchés au début du confinement.

Le rapport à l’autre

Pascal Neveu : Toutes les études démontrent l’impact négatif de l’absence d’interactions relationnelles, qui vont au-delà de l’appel téléphonique : le présentiel, une bise, un regard, un toucher… L’absence d’un minimum de contacts chaleureux et affectueux nous fait nous replier sur nous.

Il est nécessaire de rester en contact entre nous afin de ne pas « décliner » physiquement et psychiquement. Penser à l’autre, ne pas se sentir oublié et donc rester vivant.

Les pénuries qui deviennent chroniques

Charles Reviens : Les débuts de la pandémie ont été marqués par des pénuries parfois singulières liées probablement aux premiers achats de panique : produits alimentaires de première nécessité : farine en France, lingettes sanitaires, papier toilette Etats-Unis, sans oublier une pénurie mondial de préservatifs… et maintenant de semi-conducteurs et de plastique.

En France la pandémie a été marque par un véritable feuilleton de pénuries et autres raretés dans le champ sanitaire : on a commencé par les masques et les équipement de protection individuelle, on a poursuivi par les lits de réanimation (tout cela plutôt pendant la première phase), puis cela été le tour des tests de dépistage, pour finir avec la situation actuelle concernant les vaccins largement chroniquée dans Atlantico par différents contributeurs dont moi-même.

D’où un sentiment combinant le « trop peu trop tard » et les affres du lancer du couteau de « l’oreille cassé » ratant systématiquement sa cible et concluant par « caramba encore raté ».

La couverture du Point cette semaine montre ainsi Emmanuel Macron chevauchant un escargot. La pandémie dévoile cruellement les multiples dépendances technologiques et industrielles de la France et le recul de fait de sa souveraineté et de sa capacité de résilience. Espérons que les leçons en seront tirées pour ne plus se retrouver dans une situation comparable.

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