Coupe du Monde France / Angleterre : 2/1 Les joyeux de la couronne<!-- --> | Atlantico.fr
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Olivier Giroud a marqué le but vainqueur pour les Bleus.
Olivier Giroud a marqué le but vainqueur pour les Bleus.
©ADRIAN DENNIS / AFP

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La France s'est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Si la route est encore longue, les faits sont là : le match le plus attendu, le plus passionnel, le plus incertain, a livré sa vérité et propulsé les Bleus vers une demi-finale de tous les possibles contre le Maroc mercredi prochain. Hier soir, encore ni la supériorité adverse (si, si !), ni les croche-pieds qu'ils se faisaient eux-mêmes n'ont pu les écarter de leur quête, presque impossible, d'une seconde consécration mondiale consécutive.
Maintenant que le match est passé, on peut bien se le dire : il est évident que toutes les conditions de l'échec étaient réunies. Mbappé, notre arme fatale et soi-disant inarrêtable ? Rendue atone par des prises à deux systématiques... Notre milieu de terrain jusqu'alors dominateur ? Dominé en abscisse comme en ordonnée par Bellingham et ses copains. Sans compter qu'à partir de l'ouverture du score de Tchouaméni, sur une frappe bien assaisonnée à l'huile d'ogive (108 km/h ! 17e), le peu d'honnêteté intellectuelle qu'il me reste m'oblige à vous le dire brutalement : nous n'en touchions plus une. Mais alors plus une ! Dans la production, l'engagement et les intentions, nos chers ennemis, avec l'insulaire de ne pas y toucher, nous étaient nettement supérieurs ! Non seulement nous ne parvenions plus à tenir le ballon, mais nous ne parvenions pas davantage à toucher nos attaquants. Un constat qui obligeait notre Lloris national, du haut de sa 143e sélection, à multiplier les parades et les gestes de survie jusqu'à ce que Tchouaméni (encore lui) ne fauche Saka en pleine surface. Une erreur qui permettait à Harry Kane d'égaliser sur un pénalty et de marquer, par la même occasion, son 53e but en équipe nationale (54e). Franchement, à ce moment-là, nous subissions tellement et nous construisions si peu qu'il y avait de quoi user la patience des plus volontaires.
Mais comme souvent, dans une scène vue et revue des tas de fois, Olivier Giroud, que Didier Deschamps s'apprêtait à remplacer par Marcus Thuram, est sorti de sa boîte pour dévier du bout du crâne un centre d'orfèvre délivré par Griezmann (76e). Contre le cours du jeu et contre un destin qui avait de plus en plus mauvaise haleine, les Bleus repassaient devant. 
Pardon ? Le plus dur était fait ? Vous rigolez ? Pour ça, il aurait fallu que Théo Hernandez ne commette pas une faute aussi stupide qu'inutile à la 82e minute ! Une faute qui coûtait cher, très cher, et qui permettait, une seconde fois, à Kane de se présenter face à Lloris. C'est là, dans une atmosphère d'église, que le temps s'est arrêté... C'est là que nous avons vu le meilleur buteur anglais en exercice poser minutieusement son ballon... peut-être trop... s'élancer... et frapper, dans un geste aussi fou que de voter à gauche, trois bons mètres au-dessus de la cage (84e) ! Vous avez bien lu, trois bons mètres ! En pleine tribune ! Une faute aussi énorme, c'était trop vrai pour être beau !
Quelques minutes irrespirables plus tard, sur un dernier coup franc anxiogène de Marcus Rashford, les Anglais tiraient les derniers et l'arbitre pouvait siffler la fin de la partie : les espoirs adverses venaient de basculer dans le ravin et les Bleus, contre toute logique, mais pas sans raisons, étaient en demi-finale.
Sans logique car les meilleurs ont perdu... Et non sans raisons tant l'équipe de France a su, une nouvelle fois, subir sans rompre dans la tempête et plier les évènements à sa volonté. Un nouveau tour de force qui n'aurait pas pu être réalisé sans la performance de trois grognards Lloris, Griezmann et Giroud, qui, plus que les autres, ont su peser sur la rencontre. Pourquoi eux, me direz-vous ? Tout simplement parce que le premier, élu homme du match à l'unanimité, a certainement poussé Harry Kane à commettre l'irréparable... Parce que le second, une nouvelle fois "formidiable", a délivré deux passes décisives qui ont tout changé (devenant au passage le meilleur passeur de l'histoire de l'équipe de France) ... Et parce que le troisième, plus lazaréen que jamais, a encore une fois démontré à ceux qui ne veulent pas le comprendre que le talent, c'est aussi pouvoir ce que l'on veut.
Concernant le reste des troupes, quand vous saurez que Varane s'est montré aussi sûr qu'un compte à la Caisse d'Épargne, que Rabiot a avalé les kilomètres cul-sec et que nos flèches Mbappé et Dembélé n'ont fait aucune différence, vous saurez l'essentiel.
En passant très vite sur l'aspect indéniablement irrationnel de l'aventure, comment ne pas admettre que l'équipe de France réussit, depuis désormais cinq matchs, à dépasser la somme des attentes qui pèsent sur ses épaules à un point que personne n'aurait supposé au début de la compétition ? Car ni l'adversité, ni la poisse, ni ses propres errements ne semblent pouvoir venir à bout d'une équipe qui parvient toujours à ses fins, même quand on jurerait qu'elle n'en a pas les moyens.
Pour avoir battu des Anglais pour lesquels perdre en Coupe du Monde est une habitude comme une autre, et pour avoir tout donné pour arracher une victoire qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, elle défiera les surprenants Marocains dans une rencontre de tous les possibles. J'imagine que face à une telle perspective, chaque matin, le jour ne se lève plus... Il se rêve.

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