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Coronavirus : Les marchés financiers regardent le déconfinement avec espoir
©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Économie

L’étrange analyse des marchés financiers se poursuit, avec de mauvaises nouvelles certes, mais aussi des lueurs d’espoir.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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L’étrange analyse des marchés financiers se poursuit, avec de mauvaises nouvelles certes, mais aussi des lueurs d’espoir. Les États-Unis perdent encore 5 millions d’emplois lors de la semaine qui se clôt le 11 avril, soit 22 millions sur un mois. Là-bas, il n’y a pas de chômage partiel. Avec les fermetures d’activités, donc les baisses de l’offre, les inquiétudes sur la demande future font immédiatement tomber l’emploi, donc les revenus, donc la demande. La spirale récessive est enclenchée, bientôt déflationniste. De son côté, la Chine annonce une baisse de 6,8% de son PIB au premier trimestre 2019, une première depuis 1992. 

En sens inverse, les États-Unis annoncent des débuts de déconfinement et l’activité chinoise est repartie. Pour le futur, les marchés boursiers se mettent donc à espérer, se disant que le pic de la crise est là, notamment en Espagne et en Italie si l’on prend en compte les tendances des nombres de cas et de décès. En plus, outre « la preuve » par le déconfinement, viennent de bonnes nouvelles sur un vaccin qui serait disponible en septembre. 

Les marchés boursiers se redressent en Asie et dans les nouvelles technologies

Le Nasdaq a retrouvé son niveau d’avant crise ! Les marchés financiers se disent aussi que les nouvelles technologies, l’Intelligence Artificielle, la collecte et le traitement des données seront les gagnants de cette épreuve. Il faudra partout mieux savoir ce qui se passe, comment analyser et prévoir, revoir et optimiser les systèmes de suivi et de satisfaction de la demande, de plus en plus et patout. Il faudra savoir aussi, comment il faudra restructurer les filières de production, pour en accroître la résistence aux chocs. 

En même temps, on voit que la bourse de Shanghai a beaucoup moins baissé que celles plus liées aux marchés américains et européens. La Chine, et les pays d’Asie, se mettent à repartir vers leurs propres marchés, ce qui explique ce qui se passe à Shanghai, en Corée ou à Taïwan.

Pétrole : quel accord ?

Pas assez de baisse de la production ! C’est toujours l’idée des marchés, face à la chute de la demande (arrêt des usines, des transports, des voyages, des avions…) sachant que tous les lieux de stockages sont pleins. Il faut produire moins, et en attendant que les réductions soient partout actées, les prix du pétrole ne cessent de baisser, sans que ceci ne profite beaucoup aux entreprises fermées ou aux ménages confinés. En revanche, l’or continue sa montée.

Bons du Trésor : quelles lectures après l’accord européen et les programmes américains de dépenses ?

Avec l’idée que l’inflation ne repartira pas fortement, l’offre étant censée rebondir plus vite que la demande, les bons du trésor restent bas, d’autant que les banques centrales poursuivent leurs acquisistions. Elles n’ont pas de limites aux états-Unis et s’en affranchissent en zone euro. Dans ce contexte, les taux réels sont négatifs sauf en Italie. Dans ce pays en effet, les achats de bons du trésor par la Banque d’Italie, on parle du tiers du total, pèsent effectivement sur les rendements, mais l’inflation est au plus bas : 0,1%. Dans un tel contexte, le poids dépressif de la dette italienne n’a aucune raison de baisser et devra passer par des mesures spécifiques, dont personne ne parle encore.

Le dollar toujours superstar

L’euro est toujours faible (1,09 contre dollar) avec les interrogations sur la récession mondiale et une faiblesse persistante de la zone, même dans la remontée anticipée, malgré de meilleures nouvelles de déconfinement. Quand bien même le pire serait passé, le futur est gris.

Tel est plus encore le sentiment pour la Livre Sterling, le gouvernement britannique ayant annoncé l’extension pour trois semaines du confinement, ce qui est une mise en cause de sa stratégie antérieure. Dans ce contexte, c’est un peu le Franc Suisse et toujours le dollar qui sont les refuges

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