Comment se protéger des effets pervers des réseaux sociaux<!-- --> | Atlantico.fr
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Les logos de Google et des principaux réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram, TikTok ou bien encore Snapchat.
Les logos de Google et des principaux réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram, TikTok ou bien encore Snapchat.
©DENIS CHARLET / AFP

Bonnes feuilles

Sophie Montévrin a publié « Le piège, l'influence toxique des réseaux sociaux » aux éditions Kiwi. À l'heure où les réseaux sociaux influencent de plus en plus nos vies (43 % de la population mondiale y est active), sommes-nous bien au fait des dessous de cette industrie ? Ce livre s’interroge sur la fascination que nous éprouvons face aux réseaux sociaux et sur l’image de nous-mêmes qu’ils nous renvoient. Extrait 2/2.

Sophie Montévrin

Sophie Montévrin

Sophie Montévrin est une journaliste d’investigation spécialisée dans l’environnement. Mère de trois enfants, elle s’intéresse de près aux dangers des réseaux sociaux et aux limites des nouveaux modes de communication.

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Les fake news

Les fakes news sont le fléau des réseaux sociaux. Il est extrêmement simple et rapide de colporter malgré soi de fausses informations. Voici quelques conseils.

•Identifiez l’auteur du post : s’agit-il d’une personne que vous connaissez, d’une personnalité publique, d’un média réputé ? Il existe de faux profils qu’il faut apprendre à débusquer. Il existe des comptes certifiés (pour les personnes célèbres, les entreprises, les institutions, etc.), que l’on peut repérer grâce à un macaron « certifié » ou « officiel » à côté du nom de la page ou du profil. Ne vous fiez pas au nombre d’abonnés ! Tout cela ne certifie pas que l’information est vraie, mais au moins vous serez certain que c’est un vrai profil.

• Doutez toujours de l’information que vous lisez, car on ne sait jamais.

• Recoupez les sources et les informations afin de pouvoir avoir plus de certitude quant à la véracité de l’information. Par exemple, attendez que l’information soit relayée par plusieurs médias reconnus.

• Vérifiez les sources de l’information en tant que telles. Si vous ne pouvez pas avoir une idée des sources de l’affirmation (date, lieu, agence de presse, etc.), méfiez-vous.

• Prenez l’information pour ce qu’elle est, en fonction de l’auteur et de la source. Si c’est une publication du Gorafi, média parodique, il faut lire l’information au second degré. Si c’est une publication d’une personnalité politique, il faut lire l’information selon le prisme de son idéologie politique et vérifier les sources. Faites du décryptage d’information !

• Vérifiez toujours la date de l’information, de l’image, de la vidéo. Il arrive qu’une ancienne publication ressurgisse ou que d’anciennes photos soient réutilisées à des fins d’illustration d’argument (mais il s’agit d’un détournement). Par exemple, on a illustré dans les médias le fait qu’Emmanuel Macron était au ski pendant l’acte 18 des Gilets Jaunes le 16 mars 2019… avec des photos datant de 2017 !

• Ne prenez jamais une image ou une vidéo pour argent comptant ! On peut faire dire aux images ce qu’on veut, en ressortir du placard, les photoshoper, etc. Et une image n’est jamais nécessairement une preuve…

• Méfiez-vous des messages chocs et des images qui interpellent vos émotions. Même si c’est parfois difficile, il faut prendre un peu de recul. Rien de plus simple que de poster une photo de chat écrasé (glanée sur le Web), de dire « Regardez ce que Machin a fait pour se venger » et de susciter l’émoi et l’indignation collective.

• Ne vous fiez pas au fait qu’une information soit partagée : ce n’est pas pour autant qu’elle est juste. Ce n’est pas parce que c’est viral que c’est nécessairement vrai. La preuve : les fake news sont virales, par essence.

• Ne réagissez jamais et ne partagez jamais dans la précipitation. Les informations sont relayées beaucoup trop vite sur les réseaux sociaux ! Prenez le temps de la réflexion et du décryptage.

Du bon usage de votre profil

Votre profil sur les réseaux est votre vitrine. Prenez en soin ! Voici quelques conseils.

• Si votre profil est public, n’importe qui peut le consulter, par exemple l’employeur à qui vous avez adressé votre candidature (cela arrive très souvent) : évitez donc tout ce qui peut nuire à votre image, comme les images de beuverie, les commentaires stupides, salaces, sexistes ou bourrés de fautes d’orthographe ! Votre profil est votre portfolio, et pas seulement sur LinkedIn…

• Créez des filtres et des cercles, afin de hiérarchiser vos publications. Inutile de parler des siestes et des problèmes de lange de votre bébé publiquement : ça ne concerne que vous, mamie et vos meilleures copines (et encore) ! Inutile de poster l’image de vous complètement ivre après votre soirée de boîte de nuit à d’autres personnes qu’à vos copains…

• Filtrez les publications que vos amis peuvent faire en vous nommant. Ce serait dommage d’avoir soigné votre profil et de voir présentée à la face du monde une photo de vous en tenue d’Adam parce que vous avez perdu un pari et que vous avez été obligé de montrer vos fesses. Vos amis seront peut-être hilares, mais pas votre patron ni votre maman.

• En clair, gardez le contrôle sur tout ce que vous pouvez publier et sur tout ce que vos amis peuvent publier sur vous. Faites les réglages nécessaires dans vos paramètres. Parlez de tout cela avec votre ado, également.

L’utilisation de vos données

Vos données peuvent être réutilisées ou cédées à des tiers à des fins commerciales, prospectives, marketing ou frauduleuses. Voici quelques conseils.

• Donnez le moins possible d’informations sur vous : adresse postale, adresse mail, numéro de téléphone, date de naissance, etc. Moins vous en dites, mieux c’est !

• Ne donnez pas vos mots de passe ; n’utilisez jamais le même mot de passe pour vos différents comptes.

• Ne publiez pas d’informations trop personnelles qui permettent d’avoir une « cartographie » de votre famille, de vos conditions de vie, etc.

L’usurpation d’identité

Attention aux faux profils à des fins de récupération de données, de promotion, de manipulation, de prédation sexuelle, etc. Les infos d’un utilisateur peuvent être «  volées » et servir d’avatar à une personne malveillante, impliquant la responsabilité morale et pénale de l’utilisateur premier. Voici quelques conseils.

• Ne répondez pas à un profil dont vous doutez de l’authenticité.

• Ne répondez pas à une demande d’ami alors que vous avez déjà cet ami dans vos contacts.

• N’acceptez pas en ami quelqu’un que vous ne connaissez pas, notamment si vous voyez que, pour l’instant, ce profil est tout neuf et qu’il n’a que peu d’amis.

• Ne répondez pas aux demandes d’un profil non renseigné.

• Signalez à la modération les contenus ou les profils qui vous semblent douteux.

L’intrusion dans la vie privée

L’utilisation des données à des fins malveillantes peut avoir des conséquences sur la vie réelle et concrète : flicage, cambriolages, harcèlement. Voici quelques conseils.

• Ne parlez pas de vos vacances alors que vous êtes en vacances ! Cela serait l’occasion rêvée pour une personne malintentionnée d’aller faire un petit tour chez vous l’esprit tranquille, sachant que vous n’y êtes pas.

• Ne postez pas de photos de vos biens matériels : pas de photos de sa maison, de photos de son home cinéma dernier cri, de sa superbe guitare de collection, de sa voiture de rêve, etc. Moins vous donnez d’informations sur ce que vous possédez, moins vous susciterez la convoitise.

• Ne postez pas de photos de l’endroit où vivent vos amis ou de ce qu’ils possèdent, non plus !

• Désactivez la géolocalisation de votre smartphone, afin de ne pas communiquer, malgré vous ou non, l’endroit où vous êtes (et par là même, l’endroit où vous n’êtes pas).

• Ne faites surtout pas l’erreur de poster une photo de votre billet d’avion fraîchement acheté pour Bali (comme on peut le voir régulièrement de la part de certains amis trop naïfs)… rien de plus simple que de noter vos numéros de réservation pour vous subtiliser votre billet et prendre votre vol à votre place !

• Dans tous les cas, publiez le moins possible d’images de vous ou de votre train de vie. Cela peut faire des jaloux !

• Moins vous en direz, moins on pourra vous critiquer ou détourner ce que vous dites. Dites-en donc le moins possible !

• Si vous êtes victime de harcèlement, de propos calomnieux ou diffamatoires, signalez les contenus malveillants à la modération.

• N’hésitez pas à vous adresser aux services de police si les choses vont trop loin. N’attendez pas ! Le cyberharcèlement est un délit reconnu.

• En cas de problème, ne vous isolez surtout pas, parlez-en autour de vous.

• Évoquez avec votre ado les limites des réseaux sociaux, et encouragez-le à ne jamais s’isoler ni à se laisser impressionner par les tentatives d’intimidation sur Internet.

L’utilisation des images

Les images sont toutes conservées, notamment sur Facebook (rien n’est véritablement effacé, malgré les apparences). Les images peuvent être détournées : photomontages, images pédopornographiques, etc. Voici nos conseils.

• Publiez le moins possible d’images de vous.

• Évitez toutes les images trop intimes de vous ou de vos amis, les images où les protagonistes sont trop dénudés, les images trop équivoques.

• Ne publiez pas de photos de vos enfants ou des enfants de vos amis (a minima, demandez-leur la permission).

• Expliquez à votre ado les dangers de l’image sur les réseaux sociaux.

Extrait du livre de Sophie Montévrin, « Le piège, l'influence toxique des réseaux sociaux », publié aux éditions Kiwi

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