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Comment les substances psychédéliques pourraient venir au secours de la psychiatrie
©Handout / US Drug Enforcement Administration / AFP

Sur ordonnance

Au cours des années 1950 et 1960, les psychédéliques étaient considérés comme un traitement potentiel prometteur pour de nombreux troubles de la santé mentale, avec plus de 1 000 études en cours. Mais les drogues sont rapidement devenues controversées. Aujourd'hui, des études reprennent de plus belle.

 Michel Lejoyeux

Michel Lejoyeux

Michel Lejoyeux est professeur de psychiatrie et d’addictologie à l'université Denis Diderot. Il y enseigne aussi la psychologie médicale et coordonne le Diplôme d’études spécialisé en addictologie. Il est chef de service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Bichat et de Maison Blanche. Michel Lejoyeux est Président d’honneur de la Société Française d’Alcoologie et président en titre du Syndicat des Médecins des hôpitaux de Paris. Il a écrit aux Editions Plon est Réveillez vos désirs et Tout déprimé est un bien portant qui s'ignore aux Editions Jean-Claude Lattès. 

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Atlantico : En 2009, le Dr Carhart-Harris est devenu le premier chercheur britannique en plus de 40 ans à faire de la recherche sur les psychédéliques, commençant une série d'études utilisant des scanners pour voir comment la psilocybine affecte le cerveau. Des études ont montré que la psilocybine (principe actif de certains champignons hallucinogènes) réduisait la dépression chez 80 % des patients atteints d'un cancer potentiellement mortel. Associé à une thérapie, il pouvait également s'avérer plus efficace que les traitements actuels pour arrêter de fumer. 

Jusqu'à quel point les psychédéliques pourraient-ils s'avérer être un traitement révolutionnaire, capable de transformer la santé mentale ? Quels pourraient être les bienfaits de ces "drogues" sur les patients et comment cela fonctionne-t-il ? 

Michel Lejoyeux : Depuis, longtemps, on a l'idée que les traitements agissants sur le psychisme pourraient favoriser le processus psychothérapie. Notamment en favorisant le retour de souvenirs anciens. Et que ce qui est refoulé soit réactivé par un produit chimique. Les produits qui ont été le plus testés sont des produits simulateurs de mémoire. Il y a des tests, non-concluants, testant ces produits dans ce registre. 

Des produits psychédéliques créent des états de conscience modifiés. Des espèces de transes qui permettent d'accéder à l'inconscient. Et qui donc pourrait favoriser le traitement psychologique.

De tels traitements sont-ils imaginables en France ?

Non.Aujourd'hui, aucune de ses molécules n'est indiquée officiellement dans le traitement d'un trouble mental. Personne n'est autorisé vous prescrire ce type de traitement. Ce serait contraire à la loi. La base de la médecine est d'utiliser des traitements qui ont fait leur preuve. Aucun de ces traitements n'a fait la preuve de leur efficacité supérieure au risque ou de mise sur le marché.

N'imaginons pas que demain ou après demain ces produits soient possiblement prescrits par des praticiens. Le processus de test est long, coûteux et aucun de ces produits n'a engagé ce processus. On est de l'ordre du rêve et du fantasme. 

Quels peuvent en être les risques ?

Tous ces traitements sont des hallucinogènes. Cela peut créer des hallucinations qui vont durer et des états de psychoses toxiques qui vont durer. 

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