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Le gouvernement devrait tirer profit de la chute du prix du pétrole.
Le gouvernement devrait tirer profit de la chute du prix du pétrole.
©Reuters

Editorial

Deux semaines après la décision de l’Opep de ne pas réduire sa production de pétrole, le baril de brent a encore perdu près de 10 dollars depuis la réunion du 27 novembre, alors qu’il avait déjà chuté de quelque 35 % depuis son pic de mi-juin.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Ne boudons pas notre plaisir. La forte baisse des prix du pétrole représente un atout pour l’économie et une bouffée d’oxygène pour le pouvoir d’achat des Français laminé par les prélèvements de tous ordres que le pouvoir n’a cessé d’accumuler au fil des mois. La chute des cours est particulièrement brutale puisqu’elle atteint 45% depuis le mois de juin, le pétrole américain plongeant au-dessous de 60 dollars le baril, une accélération s’étant produite le mois dernier avec la décision de l’Opep de ne pas réduire sa production. Alors que les perspectives de la demande restent mauvaises en raison du ralentissement de la conjoncture mondiale, notamment de la Chine et parce que l’or noir produit par le traitement du gaz de schiste américain représente neuf millions de barils - jour et pèse fortement sur les cours. Au niveau actuel, le marché devrait tenter une stabilisation, qui reste problématique. L’Opep prévoit d’ailleurs que la demande qui lui sera adressée l’an prochain sera la plus faible depuis douze ans et ne devrait pas dépasser 29 millions de barils-jour.

>>>>>>>> A lire également : pétrole moyen-oriental contre schiste américain : les émirs ne gagneront pas la guerre des prix

Les répercussions ont déjà commencé à se faire sentir au niveau du consommateur qui voit baisser les prix à la pompe. Les utilisateurs de fuel domestique pourraient voir leurs dépenses diminuer de l’ordre de vingt pour cent pour l’ensemble de la période de chauffe hivernale. De leur côté, les entreprises réduiront certains coûts de production. Le phénomène va s’étendre ainsi à l’ensemble de l’économie. Selon les experts, une réduction prolongée de vingt dollars du prix du pétrole aurait ainsi un effet positif de 0,3% la première année et 0,8% la deuxième et pour l’instant on est au-delà de cette hypothèse, ce qui pourrait engendrer des conséquences encore plus bénéfiques. Car il y a de nombreux effets collatéraux. Déjà pour le mois de novembre les prix des produits manufacturés ont fléchi de 1,2% sur un an. De plus les salaires ne sont pas affectés en raison de la rigidité qui les caractérise en France à l’inverse d’autres pays, ce qui laisse davantage d’argent disponible dans les bas de laine. Et ce n’est pas la modestie des taux d’intérêt qui peut encourager aujourd’hui l’épargne.

L’heure paraît donc particulièrement propice pour engager des réformes de fond. La loi Macron chargée d’enlever les verrous qui paralysent l’activité arrive ainsi au moment opportun. On peut seulement regretter qu’elle ne témoigne pas de l’ambition qui aurait été souhaitable et ne représente pas "la bataille de l’audace" que prétendait afficher Arnaud Montebourg au début du quinquennat de François Hollande. Elle entrebaille quelques portes qui pourraient d’ailleurs être refermées par un Parlement où la majorité actuelle ne voit dans le projet qu’une forme de régression selon la formule de Martine Aubry, en quête d’un passé révolu et qui ne voit pas que la France doit s’adapter aux transformations d’un monde qui change rapidement. Car c’est le conflit entre les anciens et les modernes qui a commencé, entre ceux qui souhaitent introduire un peu de concurrence stimulante pour obliger les secteurs protégés à se réinventer et à retrouver un dynamisme perdu et ceux qui, à l’instar d’une majorité de socialistes entendent ne rien bouger, en prenant ainsi le parti de ceux qui ont peur de perdre leurs privilèges.       

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