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Boutin et ses 500 signatures :
un comique de répétition
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Comédie

Christine Boutin s'est encore plaint cette semaine d'éprouver les plus grandes difficultés à recueillir les 500 parrainages pour pouvoir se porter candidate à la présidentielle. Un jeu de dupes ?

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

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La pré-campagne présidentielle bat son plein, et comme à chaque fois à ce moment précis, les "petits" candidats nous font le coup de la victimisation sur l'air du "on m'empêche d'obtenir les 500 signatures pour pouvoir me présenter".

En effet, pour pouvoir être candidat à l'élection présidentielle, il faut obtenir le parrainage de 500 maires (il y en a 36 000 en France). Cette barrière a été érigée pour écarter les candidatures fantaisistes, ce qui est une bonne chose, même si parfois, ce n'est pas suffisant.

Il faut donc que chaque candidat fasse la tournée des maires, afin de convaincre au moins 500 d'entre eux de signer pour parrainer leur candidature. Pour les "gros candidats", aucun souci, les parrainages arrivent tous seuls. Par contre, pour les petits, c'est la croix et la bannière.

Le statut exact du parrainage est assez ambigu. Pour beaucoup de maires ruraux, élus "apolitiques", parrainer, c'est forcement prendre une position "politique", ce qu'ils refusent de faire. C'est non pour tout le monde ! D'autres au contraire considèrent que c'est un rôle éminemment démocratique, et qu'il est de leur devoir de filtrer les candidatures, en refusant leurs parrainages aux zozos, mais en faisant en sorte qu'un candidat qui représente un vrai courant d'idée ne soit pas exclu de la course à la présidentielle. Pour eux, parrainer n'est en aucun cas un soutien politique.

Pour les candidats un peu marginaux, ou voulant s'en donner la posture, il est facile de recourir à la victimisation. S'ils n'ont pas les 500 signatures pour pouvoir se présenter, c'est parce que "on" les en a privés, "on" les leurs a refusé sur ordre. A chaque élection, Jean-Marie Le Pen faisait le coup, même s'il n'y a qu'en 1981 qu'il n'a pas pu se présenter faute de parrainages. La fille reprend la même chanson, qui colle si bien à sa posture d'exclue, alors même qu'elle ne risque pas d'avoir moins de 500 parrainages.

C'est exactement dans cette lignée que se situe Christine Boutin, quand elle vient pleurer que l'UMP l'empêche d'avoir ses 500 signatures. C'est même pire que ça, car 500 maires cathos un peu réacs, ça se trouve (surtout sur 36 000). Christine Boutin est respectable, ce n'est pas Le Pen. Alors pourquoi pleurer ?

D'abord sans doute pour exister dans les médias. Aussi peut-être pour se faciliter la vie. Comme je l'ai dit, si les petits candidats ont du mal à récolter, les gros, Nicolas Sarkozy en tête, on un stock plus que suffisant de parrainage, certains même en blanc... Ça faciliterait quand même la vie de cette chère Christine si Nicolas pouvait lui en passer une petite centaine, dans une mallette, ni vu ni connu...

Après tout, le micro-parti de Christine Boutin n'est qu'un satellite de l'UMP, sa candidature à la présidentielle permettra de ratisser l'électorat catho tradi pour le compte de Sarkozy et l'empêcher (en partie) de voter Marine Le Pen. Après tout ce qu'elle a fait, Sarkozy peut quand même être sympa et offrir à cette femme de 67 ans son dernier tour de piste sous les sunlight avant une retraite bien méritée !

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