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Cette solution toute simple qui permetrait de rompre votre addiction à votre téléphone
©http://www.freestockphotos.biz

Astuce

Pour limiter la fréquence à laquelle on consulte notre smartphone, il suffirait de remplacer les couleurs du fond d'écran par des nuances de gris.

Michael Stora

Michael Stora

Michael Stora est l'auteur de "Réseaux (a)sociaux ! Découvrez le côté obscur des algorithmes" (2021) aux éditions Larousse. 

Il est psychologue clinicien pour enfants et adolescents au CMP de Pantin. Il y dirige un atelier jeu vidéo dont il est le créateur et travaille actuellement sur un livre concernant les femmes et le virtuel.

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Atlantico : Le média américain The Atlantic (voir vidéo ci-dessous) a mis en avant une technique pour réduire notre addiction aux smartphones : remplacer les couleurs de l'écran d'accueil par des nuances de gris. Quel est impact des couleurs sur le cerveau et les émotions ? Cette mesure vous semble-t-elle efficace ?

Michael Stora : Des études ont montré l'impact des couleurs sur les émotions : le rouge révèle l'agressivité, le bleu le calme etc. 

Les applications sur les smartphones sont colorées et peuvent susciter le désir, attirer l'attention… L'idée de faire de la page d'accueil une page terne, afin de réduire la fréquence à laquelle l'utilisateur consulte son téléphone est une astuce plutôt qu'un véritable moyen de lutter contre l'addiction. En effet, lorsqu'un utilisateur ouvre son téléphone portable, c'est pour ouvrir des applications, relever ses e-mails etc.

Pour que cette mesure prenne de l'effet, et ne repose pas seulement sur une base empirique, il serait intéressant de la faire tester auprès d'un nombre important de personnes. 

Quelles sont les autres "astuces" permettant de limiter le temps passé sur un smartphone ?

Un peu comme pour les personnes qui veulent arrêter de fumer, il faut aller au-delà de l'astuce. Comme pour la lutte contre le tabac, l'addiction au téléphone demande un travail de régulation de soi à soi. Cela relève avant tout d'une capacité à se dire qu'à certains moments nous avons des rapports quasi compulsifs, que le portable devient plus fort que nous… 

Le portable est un concentré d'applications, aussi bien utiles qu'inutiles. Il n'y a aucun intérêt à se priver des fonctions utiles (GPS, certaines applications de transport etc.) et puis il y a les nombreuses applications dites inutiles mais qui sont paradoxalement utiles pour soi (les jeux, les applications de rencontre). 

Les personnes qui ont un rapport compulsif à leurs téléphones sont souvent des compétiteurs, sur les réseaux sociaux, dans leur travail, et sont dans une sorte d'acharnement pour savoir s'ils ont un retour sur investissement quasi narcissique (nombre de likes, de commentaires, de retweets etc.) qui les rassurent. D'autres, certaines cadres et "active men / women" jonglent avec plusieurs téléphones pour vérifier leurs e-mails, les fils twitter afin d'éviter le "fomo" (fear of missing out) c’est-à-dire la peur de louper quelque chose, ce qui révèle un rapport complètement fou, excessif aux téléphones portables. 

Comment expliquer la difficulté à déconnecter ?  

C'est un révélateur d'une manière d'être au monde : le portable n'est qu'une interface. Ceux qui frisent le burn-out digital, sont dans une sorte de boulimie qui les privent de la capacité à se retrouver face à eux-mêmes. Ces personnes sont dans l'évitement de la pensée et ne sont que dans l'action. Pour ces personnes, l'objet portable ne fait qu'amplifier un phénomène déjà préexistant.  

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