Cette idéologie inclusive devenue folle dont la France aurait tout intérêt à reprendre le contrôle en 2024<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Conseil d’État a validé vendredi 29 décembre 2023 une circulaire du ministère de l’Education de 2021, dont le but énoncé est de mieux accompagner les élèves transgenres à l’école.
Le Conseil d’État a validé vendredi 29 décembre 2023 une circulaire du ministère de l’Education de 2021, dont le but énoncé est de mieux accompagner les élèves transgenres à l’école.
©THOMAS COEX / AFP

Dénoncer cette idéologie néfaste

La logique identitaire, propre à des « minorités », fabrique de la mise à part contre l’égalité, la libre détermination de soi, au risque de fracturer l’unité de nation au nom d’intérêts particuliers.

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Ancien membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration. Dernier ouvrage : Laïcité, émancipation et travail social, L’Harmattan, sous la direction de Guylain Chevrier, juillet 2017, 270 pages.  

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Transidentité

Le Conseil d’État a validé vendredi 29 décembre 2023 une circulaire du ministère de l’Education de 2021, dont le but énoncé est de mieux accompagner les élèves transgenres à l’école. Il s’agit de clarifier le rôle de l’institution face aux « transitions de genre » souhaitées par certains élèves. Elle leur reconnaît des droits, afin de fixer un meilleur cadre de protection en ce qui concerne les demandes de changements de prénoms, les normes vestimentaires ainsi que l’usage des lieux d’intimité. La demande sera faite avec l’accord des deux parents si l'élève est mineur. 

Le ministère rappelle que ces situations « doivent faire l'objet d'une écoute attentive et bienveillante permettant de respecter le libre choix de l'élève ». Encore que, « La politique de prévention de la transphobie est ainsi d'autant plus efficace qu'elle s'articule avec la lutte contre le sexisme et contre l'homophobie… ». On précise qu’« À l'instar de tous les élèves présentant des facteurs de vulnérabilité, les élèves transgenres sont particulièrement exposés aux risques de harcèlement et de cyberharcèlement. Une attention particulière doit être portée à la manifestation de troubles co-occurrents (troubles anxieux, dépression, risque suicidaire, abus de substance, auto-agressivité, etc.) » ajoute-on.  On écarte dans ce contexte, dans la décision du Conseil d’Etat, qu’on ait dérogé par cette circulaire à « l’exigence de protection de l’intérêt supérieur de l’enfant », indiquant qu’elle « n’a eu ni pour objet ni pour effet de déroger aux dispositions de l’article L. 541-1 du code de l’éducation qui confient en priorité aux personnels médicaux, infirmiers, assistants de service social et psychologues de l’Education nationale la mission d’assurer des actions de promotion de la santé des élèves. ». Mais est-ce bien sûr ? N’oublie-ton pas un autre risque auquel tous les élèves sont exposés, vis-à-vis d’influenceurs, de groupes militants qui sévissent sur les réseaux sociaux, qui font propagande du changement de genre en en banalisant totalement le fait, comme on change de mode vestimentaire ? Ce qui est susceptible de n’être pas sans conséquences sur des jeunes gens en pleine adolescence. Une période où tout change dans la tête et le corps, avec une montée des désirs, sous le signe de nouvelles relations à partir desquelles l’identité se formalise, s’oriente de façon générale pour longtemps. Un changement qui est souvent marqué par la fragilité. Pour de jeunes ados, le choix de la transidentité peut s’inscrire dans l’ordre de conduites à risques, dans le genre « j’essaie tout », ce qui peut entrainer de graves déconvenues, qui peuvent amener à la dépression et au passage à l’acte, tout autant que des moqueries ou du harcèlement. La recherche de groupes d’appartenance est aussi très importante pour se rassurer chez certains adolescents, qui se sentent isolés face aux doutes sur leur construction future, qui peuvent être piégés par ceux qui sont sur les réseaux sociaux dans une logique communautaire, cherchant à en élargir le cercle. Rappelons que l’on a constaté une certaine agressivité de ces groupes très revendicatifs, parfois proférant des menaces contre des conférences parce qu’elles évoquent cette prudence nécessaire, jusqu’à les faire annuler sous la pression, lorsqu’elles ne sont pas attaquées physiquement comme cela s’est déjà produit. Comment ignorer le rôle d’éducation de l’école aussi ici, qui passe par une prévention vis-à-vis de ce risque absent de cette circulaire ? D’autant qu’il faut aussi rassurer les personnels sur la possibilité d’aborder ce sujet, sans qu’ils soient l’objet d’un procès en discrimination. Cette absence donne l’impression que la revendication de transidentité ne devrait rencontrer aucun obstacle en étant uniquement accompagnée, ce qui n’est pas le reflet de la réalité. Ce manque de cohérence de l’institution scolaire en matière de prévention, n’est ici que le reflet d’un phénomène plus large, qui interroge le « comment faire société ? »

Immigration

Autre sujet, qui montre les mêmes questionnements, celui de l’accueil des migrants. Dans le journal Libération, on découvre un papier édifiant sur la question, intitulé « Marie José Mondzain : « Il faut que chacun de nous accueille, envers et contre tout, le migrant et l’enfant » (26/12/2023). En inventant la « philiation », nous dit-on, la philosophe projette un monde où chaque relation humaine se construit sur le modèle de l’adoption mutuelle. C’est la meilleure façon, selon elle, de faire de l’accueil et de l’hospitalité des valeurs cardinales. « Aussi le nouveau-né et le migrant se retrouvent-ils pensés ensemble dans cette expérience intellectuelle si réjouissante où l’adoption est le modèle de toute relation humaine : se relier, c’est s’adopter. De quoi ravir toutes les familles qui s’inventent hors des sentiers battus de la filiation. » affirme-t-on. Une théorisation de l’accueil des migrants, en ces temps troublés sur le sujet, dont la demande inconditionnelle est portée par des associations débordantes de bons sentiments, qui ne cessent de faire pression dans ce sens sur les pouvoirs publics : de la désobéissance civile à l’occupation systématique de divers lieux publics, de squats, jusqu’à l’invitation à les loger chez soi. Mais ont-elles raison ? Si nous n’avions plus de frontières, nous n’aurions plus d’Etat dont l’existence est précisément liée à un territoire sur lequel il exerce son autorité. Et jusqu’à plus ample informé, seuls les Etats donnent des droits à ceux qui vivent sur leur sol, sinon, on fait des apatrides, ce qui est interdit par les conventions internationales. Autre contradiction, que deviendraient les droits au nom desquels ces migrants rejoignent notre pays, qui les motivent à y venir, si demain avec la fin des frontières, il n’y avait plus ni nation, ni Etat, ni les grands acquis sociaux qui y sont attachés ? L’Aide médicale d’Etat que défendent ces associations par exemple, qui est une de nos spécificités, si importante pour les sans-papiers qui résident depuis plus de trois mois sur notre territoire pour obtenir des soins gratuits, et ce, grâce au financement des citoyens de ce pays qui paient des impôts, et de la redistribution des richesses que réalise cet Etat, que deviendrait-elle ? On voit comment cet appel à l’inconditionnalité de l’accueil se mord la queue, et est une sorte de provocation qui ne sert qu’à faire plaisir à ceux qui s’en revendiquent pour nourrir une bonne conscience à peu de frais. Ce qui rappelle au sérieux que demande ce sujet, en termes de politique publique. L’Etat d’aucun pays ne peut faire l’économie de la maitrise des flux migratoires, ce serait un manquement grave envers les citoyens qui y vivent. La loi immigration telle qu’elle a été conçue, selon un patchwork improbable, est d’une certaine façon le reflet des injonctions paradoxales de notre société que cherche à reprendre à son compte, peu ou prou, ce gouvernement, en ne satisfaisant personne. Le président de la République après le vote de la loi, par une majorité plus « diverse » il est vrai qu’à l’habitude, s’est empressé de la soumettre au Conseil constitutionnel, en espérant qu’il en écarte les aspects qui divisent son camp. On ne peut mieux relater la chose pour dire la confusion, et le manque de vision, qui laisse libre court au désordre.

Noël multiculturel

La ville de Nantes a remplacé une bonne partie de la décoration classique de fin d’année par un parcours lumineux d’art contemporain nommé « Le Voyage en hiver », à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024. Son point culminant est une « Petite maman Noël », sculpture en jogging rouge se balançant sur un trapèze. La municipalité socialiste a justifié la chose par ce tweet : « Au XXIe siècle, l’esprit de Noël est multiculturel. Il laisse la place à toutes les confessions ou non-confessions. » La ville a retiré ce post sur X, comme reflet du malaise qui entoure ce fait. Cette attention à la dimension « multiculturelle », pour ne pas dire aux « minorités », soulève bien des questions. La première est déjà de se demander si, de la part d’élus de la nation, porteurs d’une République laïque, cette orientation ne s’oppose pas à leur rôle qui est de parler à tous la langue du citoyen ? La tendance est à dire que l’on voudrait ainsi prendre en compte ceux qui ne se reconnaissent pas dans le « Noël chrétien ». Mais n’est-ce pas déjà oublier que Noël est aujourd’hui un rituel social pour les Français bien plus que religieux, comme toutes les enquêtes dans ce domaine le montrent, et le comportement des Français eux-mêmes, qui passent plus de temps à choisir des cadeaux dans les magasins que dans les Eglises qui se vident ? Noël est au calendrier civil et un jour férié inscrit dans le Code du travail. Il existe même une prime de Noël sous conditions de ressources distribuée par les CAF à environ 2,3 millions de familles, de toutes origines, religions, etc., pour leur permettre de participer à ce rituel social et donc, non religieux. On en vient même à s’interroger de savoir, si on peut à la fois défendre les « minorités » et brandir des valeurs occidentales, à caractère universel ? La liberté comme valeur universelle repose sur l’autonomie de l’individu, protégée par la loi, un espace de libre choix. On sait combien la logique identitaire, propre à des « minorités », fabrique de la mise à part contre l’égalité, la libre détermination de soi, au risque de fracturer l’unité de nation au nom d’intérêts particuliers. Il n’y a donc pas photo entre notre République, qui protège les droits et libertés individuelles et fait le citoyen, et les « minorités ». On voit encore là comment, à ne pas restituer une cohérence des choses, on en vient à défendre tout et son contraire et à jouer contre tous.

On doit espérer sortir de cet imbroglio, qui se fait au détriment de l’intelligence du phénomène humain et nous tire en arrière. De la cohérence jaillit la lumière ! Espérons que 2024 en soit le témoin.

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