Ces interdictions orwelliennes de manifester qui se multiplient partout en France<!-- --> | Atlantico.fr
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De nombreux rassemblements en hommage à Thomas ont été interdits par les autorités
De nombreux rassemblements en hommage à Thomas ont été interdits par les autorités
©AFP/OLIVIER CHASSIGNOLE

Après le choc de la mort de Thomas

Les autorités françaises veulent prévenir toute atteinte à un "ordre public immatériel" et traquent tout ce qui s'apparente à de la criminalité de la pensée

Hélène de Lauzun

Hélène de Lauzun

Hélène de Lauzun a étudié à l'École Normale Supérieure de Paris. Elle a enseigné la littérature et la civilisation françaises à Harvard et a obtenu un doctorat en Histoire à la Sorbonne. Elle est l'auteur de l'Histoire de l'Autriche (Perrin, 2021).

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Depuis le meurtre de Thomas, un jeune Français poignardé à mort par une bande d'agresseurs issus de l'immigration, les manifestations de soutien se multiplient partout en France. Le gouvernement et les autorités judiciaires, embarrassés par une affaire dont ils refusent de voir les tenants et les aboutissants, répondent par des interdictions pour des motifs idéologiques discutables.

L'organisation d'une expédition une semaine après le crime à Romans-sur-Isère, ville d'où étaient originaires les assassins, par des manifestants, a fourni aux médias et à la classe politique un discours alternatif au meurtre de Thomas très commode à exploiter : le danger n'était plus dans la violence venue des banlieues, responsable de la mort de Thomas, mais dans la menace venant de « l'ultra droite », nouvel ennemi symbolique désigné par les autorités. Plusieurs des membres de l'expédition arrêtés par la police à Romans-sur-Isère ont été condamnés à des peines de prison en un temps record, démontrant une sévérité rarement appliquée dans les cas de violences urbaines.

Un premier rassemblement prévu à Lyon lundi 28 novembre en hommage à Thomas a été interdit. Malgré l'interdiction, plusieurs militants issus de divers mouvements identitaires se sont rassemblés dans le centre-ville avant d'être dispersés par la police. Comme le révèle Valeurs actuelles , huit militants identitaires qui taguaient et collaient des messages en hommage à Thomas (« Thomas, 16 ans, tué par des barbares », « Thomas tué parce que blanc », « Justice pour Thomas ») ont été arrêtés pour dégradation collective et incitation à la haine raciale.

Un rassemblement en hommage à Thomas devait avoir lieu à Paris, vendredi 1er décembre, place de la Sorbonne, dans le quartier universitaire historique ou Quartier Latin. Il a été interdit par la Préfecture de Police , invoquant le risque de troubler « l'ordre public immatériel ». « La notion d’ordre public immatériel développée par la jurisprudence permet de prévenir les troubles à l’ordre public, en privilégiant la préservation d’un système de valeurs objectives qui cimentent l’harmonie sociale. »

Le rassemblement a été interdit non pas en raison de la présence de troubles objectifs à l'ordre public, mais en raison de l'hypothèse selon laquelle de tels troubles pourraient résulter de la participation putative de certains groupes (non prouvée), comme le montre l'utilisation intensive de formules conditionnelles dans l'arrêté préfectoral. De plus, le texte officiel se donne pour objectif de préserver un « ordre public immatériel » et un « système de valeurs » : cette rhétorique clairement orwellienne vise à lutter contre d'éventuels délits de pensée. Jean-Yves Le Gallou, l'un des fondateurs de l'Institut Iliade et président de la Fondation Polémia, a dénoncé le X « la présomption selon laquelle tout discours qui pourrait être tenu n'est pas conforme à la doxa idéologique des autorités », qui sent le totalitarisme, de la même manière qu'il y a eu un crime de « atteinte à l'ordre socialiste » en URSS.

Une interdiction similaire a été imposée à un rassemblement prévu à la mémoire de Thomas à Bordeaux .

Sur RTL, la tête de liste du parti Reconquête pour les élections européennes, Marion Maréchal, a vigoureusement protesté contre la dangereuse inversion des responsabilités soutenue par le discours officiel, pointant du doigt les véritables coupables. Jusqu’à présent, les rassemblements de ce qu’on appelle « l’ultra-droite » n’ont fait ni morts ni dégâts.

Cet article a été publié initialement sur The European Conservative : cliquez ICI

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