Certains l’aiment froid : cette minorité de gens dont le cerveau s’épanouit avec les jours courts et l’hiver<!-- --> | Atlantico.fr
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Un passant sous la neige, à Paris, en 2018.
Un passant sous la neige, à Paris, en 2018.
©Philippe LOPEZ / AFP

Vive le vent d'hiver

Alors que certaines personnes souffrent de dépression saisonnière à mesure que l'hiver approche, d'autres voient leur moral monter en flèche une fois l'été terminé.

Beaucoup sont ceux qui commencent à perdre le moral au début de l'hiver. Les journées sont de plus en plus courtes, la lumière se fait rare et le froid n'aide pas. De façon générale, on parle du "blues de l’hiver" ou de la déprime hivernale, mais pour les scientifiques, il s'agit officiellement du "trouble affectif saisonier". Couramment, la dépression saisonnière est un épisode de dépression qui s'installe à l'automne ou au début de l'hiver et dure jusqu'au printemps. 

Pourtant, alors qu'une majorité de personnes ne supporte pas le ciel gris, le soleil absent et les journées glaciales, une minorité se réjouit à l'avance de l'arrivée de l'hiver. Ce sont les personnes atteintes de dépression estivale, pour qui l'été est, à l'inverse, synonyme de cauchemar.

D'après les rares études sur le sujet, environ 5% des adultes américains souffrent d'un "désordre affectif saisonnier" entre le mois de novembre et mars, alors que moins de 1% présentent le même trouble au cours de l'été. Une autre étude réalisée fait état de 4% pour les Européens.

Le phénomène de dépression saisonnière estivale a été reconnu pour la première fois en 1986, lorsque les experts en santé mentale ont suspecté un lien de causalité entre la chaleur, l'humidité et l'état dépressif. Une autre étude majeure sur le sujet a été conduite en 1989 par Norman Rosenthal, professeur clinique de psychiatrie à l'école de médecine de l'Université de Georgetown et co-auteur de l'étude. 

Interviewé ce lundi par le Wall Street Journal au sujet de son dernier livre intitulé "Winter Blues", le professeur précise qu'environ 0,7% de la population américaine est déprimée entre mai et septembre. D'après lui, ces personnes voient leur comportement plus agité, mais connaissent d'autres symptômes particuliers tels que l'insomnie, la perte d'appétit et la perte de poids. 

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Alors que pour d'autres, c'est durant l'été que la déprime s'installe. La dépression estivale est en effet une maladie mal connue est pourtant étudiée par les chercheurs depuis des années. Les symptômes majeurs : fatigue chronique, troubles de la concentration, irritabilité, baisse de la libido, perte d'intérêt, etc..

Les raisons à cela sont multiples. Certains chercheurs pensent à deux principales causes physiologiques que sont la température et la longueur des jours. En effet, pour certaines personnes, une température qui dépasse les 25 degrés est très désagréable voire insupportable. 

Conséquence : elles veulent fuir la lumière trop forte et la chaleur en fermant les volets, puis souffrent d'enfermement. Avec le soleil qui se lève très tôt l'été, parfois à 5h30 du matin, pour se coucher après 22h, ces mêmes personnes souffrent de ces journées trop longues. Résultat : avec la chaleur, elles ne trouvent pas le sommeil et sont atteintes d'un état de fatigue avancé, ce qui favorise considérablement la tendance à la dépression.

D'autres raisons à cela peuvent être liées au fait de ne pas pouvoir partir en vacances et de se sentir enfermé. D'après différentes études menées entre 2007 et 2012 par les scientifiques de l'université de Maryland à Baltimore, cet état de dépression estivale peut aussiêtre lié au fait d'être allergique au pollen.

D'autres personnes ne supportent pas transpirer, et plusieurs études ont montré que leur tempérament changeait considérablement l'été au moment où leur corps transpire. D'après une autre étude menée en 2011 sur 497 adolescents et leurs mères à l'Université de Tilburg aux Pays-Bas a également montré que les personnes dépressives l'été étaient souvent des jeunes car ils supportent mal le fait d'aller à l'école et de se concentrer sur ses cours alors qu'il fait beau et chaud dehors.

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Dans la majorité des cas, les dépressions saisonnières surviennent en automne et en hiver car les jours diminuent et l'ensoleillement est de plus en plus faible, ce qui limite l'exposition au soleil. La lumière naturelle joue un rôle essentiel dans la synthèse de certaines substances comme la mélatonine et la vitamine D, dont une carence est une des causes de dépression saisonnière.

Quand atteint de dépression estivale, notre corps est beaucoup plus dynamique que lors d'une dépression saisonnière où l'on se sent plutôt amorphe. Les idées suicidaires sont par ailleurs plus fréquentes lors des dépressions de l'été que dans les dépressions hivernales.

Le professeur Norman Rosenthal ajoute que les cas de dépression estivale sont plus fréquents dans les pays où il fait le plus chaud. Dans les pays proches de l'équateur par exemple, c'est la dépression estivale qui est la plus courante. A titre de comparaison, les Italiens souffrent davantage d'un blues de l'hiver, probablement parce que l'Italie connait des températures plus froides et des couchers de soleil plus tôt que beaucoup d'autres pays du Sud.

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