Ce ressentiment anti-occidental qui n’a cessé de polluer l’action de Christiane Taubira au gouvernement<!-- --> | Atlantico.fr
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La ministre s’était laissé ostensiblement filmer se rendant au travail à vélo, avec une complaisance qui rappelle la Deux-chevaux de Laurent Fabius. Elle a quitté le gouvernement, à vélo.
La ministre s’était laissé ostensiblement filmer se rendant au travail à vélo, avec une complaisance qui rappelle la Deux-chevaux de Laurent Fabius. Elle a quitté le gouvernement, à vélo.
©Reuters

Entreprise d'auto-culpabilisation

Contrairement à ses déclarations sur ses préoccupations « sociales », elle n’aura guère œuvré qu’en faveur des appartenances sociétales.

Marc Crapez

Marc Crapez

Marc Crapez est politologue et chroniqueur (voir son site).

Il est politologue associé à Sophiapol  (Paris - X). Il est l'auteur de La gauche réactionnaire (Berg International  Editeurs), Défense du bon sens (Editions du Rocher) et Un  besoin de certitudes (Michalon).

 

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La démission de Christiane Taubira souligne une singularité française. Nulle part ailleurs qu’en France, un ministre de la Justice ne serait resté en place après avoir désavoué une loi, en l’occurrence la déchéance de nationalité, qu’il est censé défendre !

La seconde remarque qui vient à l’esprit est qu’on ne voit pas très bien pourquoi elle met dans la balance le droit et l’éthique dans son tweet de démission. On en viendrait à s’interroger sur le côté prétentieux dont l’accuse Philippe Bilger. Et le fait qu’elle soit restée en place parce que le gouvernement avait peur de s’en séparer montre l’interférence de considérations électoralistes dans la conduite de l’Etat.

Car ce qui suscitait l’opposition tient largement à sa personne. Pas à la couleur de sa peau, puisque Rama Yade et d’autres personnalités en vue n’avaient jamais suscité de rejet. Contrairement à une Michelle Obama, Taubira ne s’est jamais départie des travers de son militantisme de jeunesse, qui sous-tendait un certain ressentiment anti-occidental issu du tiers-mondisme offensif des années 1960.

Contrairement à ses déclarations sur ses préoccupations « sociales », elle n’aura guère œuvré qu’en faveur des appartenances sociétales. Loi mémorielle contestée en ce qu’elle entrave la recherche la plus érudite sur les traites négrières. Mariage pour tous réclamé par des groupes de pressions qui n’émanent pas de tout l’éventail des catégories socio-professionnelles.

L’icône des bobos est intimidante. Il était reçu de s’extasier sur ses citations un peu téléphonées de tel ou tel écrivain. Il était blâmable de paraître au courant d’un démêlé judiciaire de son fils. L’hebdomadaire Marianne vient d’essuyer son courroux, et celui d’un autre organe de presse, pour avoir révélé que la ministre occupait un logement à tarif préférentiel. Sur LCP, invité à commenter la démission, le modéré Georges Fenec a tôt fait, pour un brin d’ironie, de se voir accuser de propos « insultant ».

La ministre, qui avait la réputation d’être cassante avec ses collaborateurs, s’était laissé ostensiblement filmer se rendant au travail à vélo, avec une complaisance qui rappelle la Deux-chevaux de Laurent Fabius, 30 ans auparavant. Cette simplicité affichée, conjuguée à un verbe haut, n’est pas sans rappeler les manières plus ou moins populistes de leaders politiques qu’elle a côtoyés, comme Tapie et Montebourg, autre démissionnaire avec fracas.

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