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Le cancer ennemi n°1 des Chinois
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EDITORIAL

Cette maladie semble très développée en Chine, mais les sources et les chiffres précis sont rares dans les médias

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Le cancer serait le tueur n°1 en Chine, cela semble un fait avéré, et il y a des raisons précises qui expliqueraient ce phénomène. Mais il règne un certain flou dans la manière dont les médias en parlent, on trouve raremement des sources et des chiffres précis.

"En Chine, le nombre des cancers explose" (accès payant) titre un article "correspondance spéciale" paru dans le quotidien La Croix, hier vendredi avant d'ajouter "En trente ans, le taux de mortalité par cancer a augmenté de 80 %, selon des chiffres du ministère de la santé publiés à l'occasion du congrès mondial contre le cancer qui s'était tenu à Shenzhen (sud du pays) en août 2010".

Mais sur le site Aujourd'hui la Chine, on lisait le 27 juillet 2007 : "Une étude du ministère de la Santé et du ministère de la Science et des Technologies montre que le taux de mortalité du cancer a augmenté de 80% en Chine ces trente dernières années." On peut légitimement se demander s'il ne s'agit pas de la même étude. Et du coup l'information ne semble pas très fraîche.

Quoiqu'il en soit, La Croix ajoute "Depuis quelques années, le cancer est la première cause de mortalité du pays. « Dans les grandes villes, le nombre de malades est à peu près similaire à celui des pays développés, explique Chen Wanqing, cancérologue et directeur de l'Institut chinois de recherche pour la prévention et le traitement du cancer. Mais plus de gens meurent, car beaucoup n'ont pas le réflexe d'aller se faire dépister. Et la plupart de ceux qui arrivent à l'hôpital sont déjà en phase terminale."

Sur les causes de ces cancers plusieurs explications sont mises en avant. La Croix évoque la pollution de l'air provoquée "par l'utilisation massive de charbon et l'explosion du nombre de véhicules individuels." avant de citer le professeur Zhang Guangchao. "« Les Chinois mangeaient plus de céréales et moins de viande. Notre alimentation comporte plus de graisses, de sucres et moins défibres. Et puis, les citadins font de moins en moins d'exercice »."

En 2008, Aujourd'hui La Chine mettait en avant le tabac "désigné facteur numéro un du cancer. La Chine est le plus grand producteur et consommateur de tabac, avec 350 millions de fumeurs et plus de 500 millions de victimes du tabagisme passif. Une manne financière dont le gouvernement chinois ne voudrait pas se priver. L'année dernière, il a empoché 38,8 milliards de yuan de taxes sur le tabac, soit une augmentation de 20% en cinq ans."

En mai 2011, le Earth Policy Institute souligne que la campagne n'est pas épargnée "Dans les zones rurales, les cancers du foie, du poumon et de l’estomac comptent chacun pour près de 20 pour cent de la mortalité par cancer. Le cancer du foie est trois fois plus susceptible de tuer un paysan chinois que le citoyen moyen mondial ; et les chinois des régions rurales ont le double du taux de mortalité mondial par cancer de l’estomac. Ces cancers sont liés à l’eau polluée par des produits chimiques et des eaux usées, ainsi que d’autres contaminants de l’environnement."

Et ce dernier article a l'avantage d'être accompagné d'un tableau présentant les "Principales causes des décés en Chine urbaine et rurale en 2009".

Les raisons d'être optimiste sont rares. On trouve quand même une étude réalisée par des chercheurs de l'Université d'Etat dans l'Oregon citée en février 2011, et publiée dans la revue Environmental Health Perspectives selon laquelle "les mesures antipollution mises en place durant les Jeux olympiques de 2008 à Pékin, pourraient réduire de moitié le risque de cancer du poumon des habitants. 10.000 cas de cancer du poumon en moins à Pékin."

Il y a aussi certains chiffres officiels chinois optimistes pour certains cancers cités en avril 2011 : "Selon les dernières études du Bureau de Contrôle et de la Prévention des maladies, placé sous l’autorité du ministère de la Santé, le cancer du sein touche 43 femmes pour 100 000 en Chine – une incidence bien inférieure à celle relevée dans les pays développés, comme aux Etats-Unis où elle atteint les 100 pour 100 000."

Mais cet optimisme est nuancé par une remarque inquiétante "La Fondation contre le Cancer a montré dans une étude que l’âge moyen des patientes atteintes du cancer du sein en Chine est compris entre 40 et 49 ans, soit 10 ans de moins que dans les pays occidentaux. L’étude est basée sur plus de 4200 patientes de la partie continentale de la Chine soignées entre 1999 et 2008."

Bref, on ne trouve pas facilement des informations fiables sur le cancer en Chine dans les médias occidentaux.

En Chine, le nombre des cancers explose
En Chine, le nombre des cancer

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