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Les buralistes jouent leur va-tout pour être mieux rémunérés
par la Française des Jeux
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Vendredi 13

Comme chaque Vendredi 13, les jeux d'argent vont encore une fois attirer des millions de joueurs auojurd'hui. Si ceux-ci peuvent gagner beaucoup d'argent, qu'en est-il de ceux qui fournissent les petits tickets miracles ? La fédération des buralistes menace de boycotter ces jeux si la rémunération des détaillants n'est pas rehaussée...

Pascal Montredon

Pascal Montredon

Pascal Montredon est, depuis 2008, président de la confédération nationale des buralistes.

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Bingo, Loto, EuroMillions, Keno et consorts… Nul doute que ces noms vont résonner dans tous les esprits en cette journée du vendredi 13 où chacun pense à tenter sa chance. Ils résonnent aussi lorsque la Confédération des buralistes brandit la menace d’un boycott des jeux -du jamais vu de mémoire de buralistes- si la rémunération des détaillants sur la vente de ces tirages et autres grattages n’est pas revalorisée, à hauteur d’un point supplémentaire. Cela la verrait passer de 5 à 6%, alors qu'elle est inchangée depuis 1976. Soit plus de 35 ans. De quoi ramener un peu d’équité dans une relation entre deux acteurs à la fois si proche, et si éloignés.

Afin de comprendre ce qui pousse une organisation professionnelle de commerçants responsables à en venir à une telle réaction pour porter ce qu’elle juge une légitime demande, il faut plonger dans le quotidien d’un buraliste, ces dernières années. Il faut « passer derrière le comptoir », comme on l’évoque dans notre jargon populaire.

Il faut comprendre, d’abord, que les 27.000 buralistes réalisent 76% du chiffre d’affaires de la FDJ (la Française des jeux). Ce n’est pas rien. Et si l’opérateur connaît la croissance, les acteurs qui en sont à l’origine n’ont le sentiment d’en retirer que les miettes.

Car vendre des jeux, c’est plus de risques. Insécurité permanente, frais en hausse permanente, comme pour tous les Français d’ailleurs.

Vendre des jeux, c’est plus de charges. En témoigne un temps passé sur cette activité qui a été multiplié par 2 ou 3 en quelques années.

Vendre des jeux, c’est plus de responsabilités, alors qu’il nous incombe de faire respecter l’interdiction de vente aux mineurs ou appliquer une politique de jeux responsable vis-à-vis des joueurs.

La voilà, la réalité de nos petits commerces de proximité qui croulent littéralement sous le poids d’un travail à la saveur parfois forcée. Et nous l’acceptons, tant ce n’est pas le travail qui nous fait peur, ça non. Au contraire, c’est notre raison d’être, nous qui nous servons nos clients de 6 à 20 heures, bien souvent 6 à 7 jours sur 7. Mais pas à n’importe quel prix. Or, le compte n’y est pas.

Ainsi naît la colère des buralistes dont je ne suis que le porte-parole, et le témoin quotidien. Celle de toute une profession qui se sent écartée, ignorée, et certainement plus assez respectée par un partenaire qu’elle a contribué à placer comme l’un des plus grands opérateurs mondial de loterie.

Il en ressort un malaise mesurable, lorsque 15.000 « pétitions-mandats », remplies, tamponnées, signées par une majorité de détaillants nous parviennent. Comme de véritables mandats pour négocier.

Un malaise palpable, lorsqu’en quelques jours, un millier de témoignages nous sont adressés pour dénoncer l’hérésie d’un nouveau jeu, le Bingo. Comme l’expression d’un « ras le bol », après des journées passées face à des clients mécontents, insatisfaits, et parfois même suspicieux. En raison d’un jeu incompréhensible, c’est beaucoup, c’est trop.

Cette demande de réévaluation de notre rémunération, cela fait de longs mois qu’elle est exprimée par la Confédération des buralistes. Elle nous a déjà valu dialogue, puis rupture de discussions avec la FDJ. C’est ainsi qu’avec nos mots de buralistes, je vous le dis, nous en avons marre de pédaler, après tout, nous ne sommes pas des coureurs cyclistes.

Avec notre cœur de buraliste, attaché à notre métier, attaché à nos 10 millions de clients quotidiens, nous avons la volonté de faire toujours mieux notre travail. Au service de nos territoires, de nos quartiers.

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