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Après les bobos, place aux bubus (juste un poil différent)
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30 ans après Brassens...

Trente ans jour pour jour après la mort de Georges Brassens, la moustache est à la mode chez les hommes. Elle est aujourd'hui portée fièrement par les trentenaires urbains branchés. Le poil, ce symbole social.

Sabrina Pelissier

Sabrina Pelissier

Chargée d'études et de prospective tendances au sein de l'agence Martine Leherpeur

Co-fondatrice et rédactrice mode pour le magazine en ligne 

De jeunes gens modernes

 

 

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Le 29 octobre résonne comme la triste date d’anniversaire de la mort d’un bel artiste : Georges Brassens.  Mais c’est aussi pour nous l’occasion de faire un hommage à son style, car 30 ans après sa mort, le poète à la moustache serait toujours à la pointe. De la petite ligne de poils sous le nez de Marc Lièvremont, à la barbe touffue d’Ashton Kutcher en passant par la barbe de 3 jours de DSK, tous ont l’air de troquer le rasoir pour les ciseaux.

Chez Brassens, la touffe velue sous son nez ponctuait une attitude de rébellion. Mais qu’est-ce qui pousse l’homme de notre décennie à refaire pousser du poil sur son visage ?

Le poil masculin : un retour de la virilité

En premier lieu, le poil signerait peut-être un retour volontaire à la virilité. Alors que l’homme des années 2000 était imberbe et « métro-sexuel », l’homme de notre décennie retrouve pleinement sa force et arbore fièrement moustaches et barbes en guise de d’étendard.

En deuxième lieu, notre homme, en période de crise, a besoin de marquer ses épaules et son assurance et le moins que l’on puisse dire, c’est que le poil impose. La moustache, notamment, est un symbole de puissance. Dans les mémoires collectives, la moustache rappelle l’autorité du gendarme et pour cause : le port de la moustache était obligatoire dans les gendarmeries de 1914 à 1933.

Enfin, la barbe ou la moustache, c’est une récréation stylistique qui permet à l’homme, avec plus ou moins d’excentricité d’apporter une touche d’originalité à son look.  Portée par certains comme un bijou, c’est une véritable coquetterie qu’il faut entretenir avec soin et qui remet à la mode le métier de barbier dans les quartiers branchés.

Deux grandes écoles de poil

Dans la cour du poil, il existe deux grandes écoles.  Tout d’abord, celle de la moustache qui depuis quelques années maintenant retrouve ses lettres de noblesse. Portées par des icônes du cinéma comme Brad Pitt, Johnny Depp, elle est redevenue une signature d’élégance. Mais si la moustache de Brassens était rustique et touffue, celle de notre homme est bien plus sophistiquée : la Clark Gable, la « Brosse », la « Hongroise »… il existe un nombre incalculable de styles mais celle-ci doit être taillée à la perfection pour signifier une vraie allure de gentleman.

La deuxième école, qui est en plein développement est celle de la barbe dense. Cette récente lubie du trentenaire devient plus que significative, pour preuve, les bars branchés de la capitale ressemblent depuis peu à des bars à « bear » avec partout ces nouveaux velus qui arborent une barbe de plus en plus longue. Cette tendance est née dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn où les « hypsters » habitants du quartier, se seraient inspirés des barbes de leurs voisins : les juifs hassidiques. Portée par des icones comme l’artiste Dash Snow (1981-2009) et son frère Maxwell Snow cette tendance se diffuse très largement dans toutes les capitales de mode.

Plus qu’un simple choix stylistique, la barbe ne serait-elle pas un signe de reconnaissance d’une nouvelle caste ? A Paris, le magazine Jalouse a sorti pour les définir, le terme de « bubu » qui serait la contraction de Bobo + barbu et qui placerait donc ce dernier comme LE nouveau consommateur trentenaire, grand remplaçant des ses ancêtres : les bobos.

Sociologie du bubu

Qu’est-ce qui caractérise notre homme à part la barbe ? Il travaille dans un milieu créatif  comme le design, le graphisme, l’art, la mode. Il a un grand attachement aux traditions : il s’intéresse à la pèche, à la cuisine, aux arts de la table… ; et une vraie culture du passé :  il  connaît la filmographie de Steve McQueen, il est un grand dénicheur de vintage et rêve d’une DS (originale) ou d’une Ford Mustang. Comme le Bobo, il est un consommateur conscient mais lui, accorde une importance particulière à la valorisation des métiers, il est particulièrement sensible aux « Made In » (France, Savile Row, Scandinavia…) et à l’artisanat. Ne vivant évidemment pas que dans le passé, les nouveaux médias font partie de sa culture, et il est aussi collectionneur d’objets hight tech : Ipad, MacBook…

Du coup cette saison, le barbu est partout, Pio Marmai en couverture de L’Officiel, dans le dernier défilé Jean Paul Gaultier, sur la campagne Paul Smith…Alors de Brassens au néo velu, le poil marque la personnalité de l’homme. Bien des femmes vous le diront ! Gare aux [barbus] !

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