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Bonnes résolutions : ce professeur de Stanford a développé une méthode imparable pour réussir à se créer de nouvelles bonnes habitudes
©Reuters

Doucement mais sûrement

Et le secret est de ne pas vouloir brûler les étapes !

Ah, le début d'une nouvelle année et ses bonnes résolutions !... Et souvent, on ne les tient pas, ces bonnes résolutions…

Et il n'y a là pas de mystère, selon B.J. Fogg, psychologue à Stanford qui étudie les changements de comportements depuis plus de 20 ans.

En effet, selon lui, il y a deux méthodes pour changer de comportements, et la plus répandue est la plus néfaste. La plus répandue est de considérer que la bonne habitude qu'on veut prendre est une corvée, et se forcer à la faire. Forcément qu'on n'y arrive pas longtemps : personne n'a envie de faire quelque chose qui ne lui plaît pas, c'est un truisme. L'autre méthode consiste à trouver du plaisir dans la nouvelle habitude qu'on veut prendre. Et si on y trouvera du plaisir, on s'y mettra plus souvent.

Prendre plaisir à nos bonnes habitudes

Fogg n'est pas le premier à avoir eu cette idée. D'un certain point de vue, on la retrouve même chez Aristote. Plus récemment, la fameuse "méthode Carr", du nom d'Allen Carr, dont le livre pour arrêter de fumer est le plus vendu au monde du genre, repose sur la même idée. Un fumeur qui considère la cigarette comme un plaisir dont il doit se priver ne durera pas longtemps ; l'objectif de la méthode Carr est de nous aider à re-conceptualiser la cigarette comme quelque chose de néfaste, dont nous n'aurons plus envie. On trouve le même principe dans certaines méthodes par hypnose ; certaines méthodes d'hypnose pour arrêter de fumer cherchent à associer directement dans le subconscient la cigarette à des notions de dégoût. Plus subtilement, de nombreux addictologues constatent que la cigarette, puisque c'est du poison, est dégoûtante—personne n'a jamais apprécié sa première cigarette—et que ce n'est que le mécanisme addictif qui nous fait enfouir cette sensation de dégoût, et certaines méthodes d'hypnoses visent à permettre de retrouver cette sensation naturelle.

L'exemple de la cigarette est peut-être le plus frappant, mais on le voit appliqué dans de nombreux autres cas. Une autre résolution de Nouvel An classique est de faire plus de sport, et nous voyons tous autour de nous (peut-être même en avons-nous fait l'expérience) que ceux qui prennent plaisir à l'exercice physique font naturellement plus de sport que ceux qui détestent ça et s'y astreignent.

Les bonnes habitudes par petits pas

Donc l'idée de Fogg n'a rien de nouveau. Ce qu'il y a de nouveau, explique le site Quartz, est qu'il a mis au point une méthode (originalement appelée la Méthode Fogg) qui facilite le processus par lequel nous prenons plaisir à une mauvaise habitude. L'idée est de décomposer le processus et de le faciliter en y arrivant par étapes—parfois de toutes petites étapes.

La méthode Fogg a ainsi trois étapes simples.

La première étape est de se fixer un objectif spécifique, comme : perdre 10% de son poids, ou manger plus de légumes.

La deuxième étape, qui est clé, est d'identifier des comportements qu'il appelle des "petites habitudes" qui nous permettent d'entrer sur le chemin de notre objectif. C'est parce que l'habitude est petite au début qu'on peut y prendre plaisir. Non, vous n'allez pas passer d'aucune activité physique à courir 5 kilomètres par jour, n'essayez pas. Fogg précise dans une interview avec NPR qu'il faut de l'introspection et de la réflexion pour réussir cette étape. Par exemple, il sera peut-être plus plaisant de faire du jogging en promenant son chien que de se forcer d'aller à un cour de fitness.

Enfin, troisième et dernière étape : trouvez un déclencheur, une habitude que vous avez déjà que vous pouvez lier à la nouvelle habitude que vous voulez mettre en place. Par exemple, sur son site, il propose "faire une pompe après chaque utilisation de ses toilettes", ou encore "mettre une pomme sur sa cafetière en faisant le café le matin." Non, pas manger la pomme.

C'est le concept de la "petite habitude". Rome ne s'est pas construite en un jour. Prenons l'exemple de quelqu'un qui veut se mettre au sport. Une "petite habitude" pourrait être, tout simplement, de mettre des baskets après avoir lancé le lave-vaisselle le soir. C'est tout. Sauf qu'au fil du temps, on se mettra à marcher avec les baskets. Et éventuellement à courir. A chaque fois, sans difficulté, en y prenant du plaisir.

Ca peut sembler bête. Mais le professeur Fogg offre un programme de "petites habitudes" en ligne, gratuitement, où il propose des "petites habitudes" à former. Plus de 28 000 personnes ont fini le programme de cinq jours gratuit, et selon les sondages de sortie, 80 à 90% de ceux qui ont accompli le programme en ressortent une confiance dans leur capacité à changer leurs habitudes, et plus de deux tiers déclarent avoir découvert d'autres améliorations imprévues.

De toute manière, qu'avez-vous à y perdre ? 

Cet article a été initialement publié le 2 janvier 2018 sur le site d'Atlantico

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