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Big One : pourquoi le séisme prévu en Californie sera vraiment digne d'un film catastrophe (mais pas de San-Andreas, le dernier en date)
©Warner Bros

Pus vrai que nature

Le film hollywoodien San Andreas, sorti la semaine dernière en France, dépeint la Californie dévastée par un tremblement de terre géant. Un évènement probable et ravageur mais qui ne se déroulera pas de la manière vue dans le long métrage.

Hollywood adore l'Apocalypse. Grâce aux effets spéciaux, les films catastrophes rivalisent toujours plus de destructions spectaculaires ou d'évènements hors du commun. Sorti en 2004, "Le Jour d'après" mettait en scène la destruction du monde après un changement climatique brusque. Le film de Brad Peyton, "San Andreas", sorti le 27 mai dernier, reprend la thématique du monde dévasté mais en le situant, cette fois, en Californie. Sans prévenir, la faille de San Andreas finit par lâcher et déclenche le très redouté Big One, c’est-à-dire un tremblement de terre de niveau 9 sur l'échelle de Richter qui en compte 10. Considéré comme "dévastateur," un tremblement de terre d'une telle puissance serait une véritable catastrophe. C'est, par exemple, un séisme de magnitude 9,4 à l'origine du tsunami de 2004 en Asie du sud-est. Ou encore c'est un séisme de niveau 9 qui a déclenché la catastrophe de Fukushima au Japon. Et le véritable problème des Californiens, c'est que ce Big One finira par arriver, un jour ou l'autre. Et peut-être plus vite qu'on ne le pense.


La faille vue du ciel

Comme tout bon film hollywoodien, San Andreas en rajoute un peu sur les effets visuels. On voit par exemple un tsunami géant déferler sur les côtes américaines comme ce fût le cas au Japon, ou encore le sol s'ouvrir en deux laissant un fossé béant sur des centaines de kilomètres. Si les dégâts du Big One s'annoncent effectivement terribles et comparables à ceux vus dans le film, certains évènements de l'histoire n'auront pas lieu car ils sont physiquement impossibles, préviennent les experts.

A commencer par cette ouverture dans le sol. Pour le comprendre, il faut d'abord remettre la faille de San Andreas à sa place. Située le long de la côte californienne, elle sépare la plaque du Pacifique de la plaque américaine, à l'intérieur des terres. Longue de 1300 kilomètres de long,  elle est divisée en plusieurs secteurs. Le plus célèbre est la section nord. C'est elle qui a provoqué le séisme de 1906, d'une magnitude  de 8,2 et qui a détruit San Francisco le 18 avril de cette année. Un tel séisme se déroulant environ tous les cent ans, il y a 62% de chances pour qu'un nouveau se produise avant 2032… D'ailleurs, une série de petits séismes ont été ressenti en mars 2014 et pourrait être le signe de l'arrivée d'un monstre tellurique.


Pas de Big Wave pour le Big One

La raison de cette puissance est toute l'énergie accumulée par la friction entre les deux plaques. Chacune se déplace (comme toutes les plaques tectoniques) dans le sens contraire de l'autre le contact retient le déplacement. Lorsque l'énergie sera trop importante, les plaques vont lâcher et le tremblement de terre sera gigantesque. Cette friction est la raison pour laquelle la création d'un fossé tout le long de la faille est impossible. "Si la faille pouvait s'ouvrir comme cela, cela signifierait qu'il n'y a pas de friction et sans friction, pas de séisme" tranche la sismologue Lucy Jones, dans Inquisitr. De la même façon, un tsunami n'est pas possible puisque l'épicentre devrait alors être au milieu de la mer pour provoquer une gigantesque vague. C'est l'intensité de l'énergie et les vibrations qu'elle provoquent qui vont créer l'apport de l'eau. Or, l'épicentre est en pleine terre.

Pour autant, les dégâts seront phénoménaux. Surtout qu'un séisme n'arrive jamais seul. Non seulement les répliques, même plus faibles, risquent d'être destructrices, mais un séisme de force moyenne à Las Vegas pourra même entraîner un Big One à San Francisco. Lorsqu'il se déclenchera, ce dernier sera suffisamment puissant pour envoyer valser des objets de plusieurs centaines de kilos, rien que par ses vibrations. Les gratte-ciels, secoués comme jamais, s'écrouleront dans leur majorité. Des incendies se déclencheront en pagaille provoquant des milliers de morts supplémentaires, d'autant plus que les pénuries d'eau sont catastrophiques dans cette région très aride. "Mis à part les destructions, les conséquences les plus dramatiques seront les coupures des lignes de vie : l’apport en eau, en énergie, les voies de chemin de fer et les autoroutes" explique ainsi Gilles Peltzer, professeur en géologie à UCLA (University of California, Los Angeles), interrogé par le site Franceusamedia.com.


Pas de Big Faille non plus

Le US Geological Survey, l'agence américaine chargée de la surveillance des activités telluriques, estime que le Big One ferait plus 2 000 victimes et coûterait au moins  300 millions de dollars. Et il s'agit véritablement de la fourchette basse. D'autre spécialistes annoncent plutôt 20 000 morts et près de 250 milliards de dollars de dégâts. La police serait évidemment totalement débordée et les secours dépassés par le nombre de blessés, la destruction partielle des hôpitaux et l'absence d'électricité pendant plusieurs jours. Ironie du sort, la faille passe par Hollywood et le séisme détruirait les studios mythiques qui avaient déjà imaginé, en 1974, la fin de Los Angeles dans le film "Earthquake". Et cette fois, pas besoin d'effets spéciaux. Le Big One arrive et il vaudra probablement le pire des films catastrophes.


Prend ça Hollywood

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