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Aura-t-on une directive européenne sur la lutte contre le gaspillage alimentaire ?
©wikipédia

Agriculture

Un conseiller municipal de Courbevoie, Arash Derambarsh, est en passe d’obtenir une directive européenne sur la lutte contre le gaspillage alimentaire, à travers une pétition. Explications et décryptage.

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Lire aussi la tribune signée Arash Derambarsh sur WikiAgri

Depuis 2012, il existe un  « droit d’initiative politique à un rassemblement d’au moins un million de citoyens de l’Union européenne, venant d’au moins un quart des pays-membres». Ainsi, une pétition dûment signée par ce million de citoyens européens de différents horizons amène la Commission européenne à rédiger « de nouvelles propositions d’actes juridiques de l’Union ». C’est dans cet esprit que Arash Derambarsh a lancé une pétition en ligne qui, à l’heure où ces lignes sont écrites, a dépassé les 900 000 signatures.

Son idée, il l’a expliquée dans une tribune qu’il a signée sur WikiAgri. Le 3 février 2016 pour être précis, la France a voté une loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire sur son territoire. Elle impose ou incite les supermarchés à « donner, soir après soir, tous leurs invendus consommables à l’association de leur choix ». Arash Derambarsh a ainsi chiffré que « chaque supermarché gâche chaque jour plus de 50 kg de nourriture consommable ». Toujours dans cette tribune, il précise les conditions qui autorisent désormais les associations en faveur des démunis à s’adresser aux enseignes des supermarchés pour récupérer les invendus, il y a même une amende de 3 750 € qui est prévue en cas de refus.

Etant à l’origine de cette loi française, Arash Derambarsh veut donc aller plus loin. Une directive européenne harmoniserait ainsi la mesure adoptée en France avec l’ensemble de l’Union européenne. Ce qui signifierait à la fois une envergure géographique sur un immense territoire... Mais aussi de très grandes difficultés pour revenir en arrière si jamais l’envie naissait sous l’impulsion d’un lobby ou un autre. La loi française n’aurait donc été que le déclenchement d’un cercle vertueux, également une réponse concrète aux difficultés rencontrées par les associations pour s’approvisionner, et par extension une réponse à la faim et à la malnutrition, y compris dans nos contrées, où l’on croise si souvent des SDF.

La Croix Rouge française, Action contre la Faim, et différents parrains de plusieurs pays européens sont cités dans le texte de la pétition. C’est ainsi que l’on retrouve quelques « people » associés à la démarche, comme l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz, ou encore le présentateur télé Nikos Aliagas, engagé pour obtenir des signatures venant de Grèce.

Selon Arash Derambarsh, le problème du gaspillage alimentaire est mondial. « Nous constatons que ce sont 1,3 milliard de tonnes de nourriture qui sont jetées ou perdues chaque année. Ce qui correspond à un tiers des aliments produits sur la planète ! », écrivait-il le 3 février dernier sur le blog qu’il tient sur Huffington Post. Au niveau européen, il estime à 100 millions d’Européens ceux qui « vivent dans une situation de malnutrition ».

A travers son combat contre le gaspillage alimentaire, Arash Derambarsh défend aussi une vision sur l’amont, l’agriculture française. Selon lui, il faut reconnecter l’acte de production avec une utilité pour les citoyens. Quand l’agriculteur se sent « inutile », il perd foi en son métier, d’où un malaise qui peut aller jusqu’au suicide. Et tout est lié, de la production initiale jusqu’au gaspillage éventuel qui en découle. Une opinion qui se défend, avec bien d’autres développements que l’on trouve facilement sur le net lors de ses multiples interventions, et qui en fait un acteur à écouter, y compris si l’on est en désaccord avec une partie de son analyse, car celle-ci a au moins le mérite d’avoir été réfléchie dans une vue globale, dépassant largement le cadre agricolo-agricole. 

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