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Pour le gouvernement Obama, ce sanctuaire va également permettre d'influencer les autres pays à redoubler d'efforts pour préserver le milieu marin
Pour le gouvernement Obama, ce sanctuaire va également permettre d'influencer les autres pays à redoubler d'efforts pour préserver le milieu marin
©Flickr

Un geste pour la Terre

Toute pêche commerciale et extraction de ressources tropicales y ont été interdites pour préserver l'une des réserves marines les plus riches de l'océan Pacifique.

Il aura fallu attendre quelques mois. Pour clôturer le sommet de l'ONU sur le climat tenu la semaine dernière, Barack Obama a annoncé l'augmentation d'un ensemble de zones protégées dans l'océan Pacifique. Une volonté d'étendre les aires marines protégées dont avait déjà fait mention le président américain en juin dernier. La promesse a donc été tenue. Le Monument national marin des îles lointaines du Pacifique se voit désormais multiplié par six afin de protéger les écosystèmes de l'exploitation humaine et du réchauffement climatique.

Au total, 7 îles de l'océan Pacifique, dont l'atoll Johnston, l'atoll Wake et l'atoll Jarvis, qui sont très riches en faunes et en flores diverses et variées, englobent désormais ce sanctuaire. Initialement, le territoire du Pacific Remote Islands Marine National Monument, où la pêche industrielle est interdite, avait été créé en 2009 par le président George Bush. Alors que le sanctuaire avoisinait les 225 000 kilomètres carrés à l'époque, il s'étend désormais sur une surface d'environ 1,2 million de kilomètres carrés autour de ces îles lointaines de l'océan Pacifique. Cet agrandissement fait de cet ensemble le plus grand sanctuaire marin de la Terre. Equivalent à la taille de la France, il protége des milliers d'espèces marines diverses et variées.

sanctuaire marin Atlantico

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D'après Elliott Norse, fondateur de l'Institut de conservation marine et l'un des principaux initiateurs du plan Obama, ce sanctuaire agrandi permettra essentiellement "de protéger une variété d'espèces d'oiseaux de mer, y compris les sternes fuligineuses et les tropicaux rouges de Virginie, dont le rayon pour chasser leur nourriture s'étend bien au-delà des limites des sanctuaires précédents. Nous commençons à mieux comprendre comment fonctionne cet écosystème, et nous devons protéger ces oiseaux de mer où ils se nourrissent, et pas seulement où ils nichent".

Ci-dessous des Fous bruns. 

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Ci-dessous des sternes blanches. 

Ci-dessous des oiseaux de mer en recherche de nourriture. 

Le sanctuaire regorge également d'une grande variété de coraux. Sur l'île Baker, le corail Corne de cerf domine les récifs de l'Est. Des coraux cerveau de Neptune se trouvent plus en profondeur. L'île Jarvis, elle, est dominée par les coraux roses. Le récif Kingman, quant à lui, héberge quelques-uns des plus vieux coraux jamais observés, dont certains âgés de 5 000 ans. Il contient des coraux pierreux, des champignons ou encore des anémones.

Ci-dessous un oursin-crayon sur le récif Kingman. 

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Ci-dessous les fonds marins de l'île Jarvis. 

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Ci-dessous des palourdes géantes, dans le récif Kingman. 

L'île de Jarvis et l'atoll Palmyra regorgent de gros poissons tels que des requins, des mérous ou encore des oiseaux perroquets.  Le récif de Kingmann héberge des requins, des raies, des mérous, des anguilles, des poissons chèvres, des napoléons, des rougets, des chirurgiens, des thons, des perroquets…

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Ci-dessous, un requin bordé dans les profondeurs de l'atoll Palmyra. 

Ci-dessous une baliste à tête jaune. 

Du côté des invertébrés, l'île Baker héberge un grand nombre de crabes ermites qui se réfugient dans les coquilles abandonnées des escargots de mer. L'île Howland compte beaucoup de bernard-l'hermite fraise ou Coenobita perlatus. Par ailleurs, le récif Kingman contient parmi la plus grande quantité de palourdes géantes du Pacifique.

Ci-dessous un crabe ermite de l'île Howland. 

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Enfin, le sanctuaire héberge également des animaux marins comme des tortues vertes ou imbriquées, des phoques moine d'Hawaï, des baleines à bosse et à tête de melon ou encore des dauphins à nez de bouteille.  

Ci-dessous une tortue embriquée. 

Ci-dessous des baleines à tête de melon. 

Ci-dessous des dauphins migrateurs. 

Ce territoire équivaut à deux fois la taille de la France. "Nous parlons d'une zone dans l'océan qui est près de deux fois la taille du Texas et qui sera protégée à jamais de la pêche commerciale et de toute autre activité d'extraction de ressources, comme l'exploitation minière en eaux profondes", a souligné le secrétaire d'Etat John Kerry. Les pêches traditionnelle et sportive continueront toutefois d'être autorisées.

En 1906, le président républicain Théodore Roosevelt a été le premier à faire passer une loi sur la préservation des antiquités américaines, ce qui a permis à l'exécutif de continuer à protéger les sites classés historiques ainsi que les terres sauvages. En 1909, il avait été le premier à établir un sanctuaire pour oiseaux sur certaines de ces îles. Bill Clinton, lui, avait créé une réserve dans le secteur, en 2000.

"Etendre le Monument protègera davantage les récifs coralliens profonds, les monts sous-marins et les écosystèmes marins uniques de cette partie du monde, qui compte également parmi les régions les plus vulnérables face à l'impact du changement climatique et à l'acidification des océans", a expliqué la maison blanche dans un communiqué.

D'après la communauté scientifique, la santé des océans, qui couvre 72% de la planète et de leur écosystème s'est dégradée de manière spectaculaire en 70 ans. Parmi les pays les plus touchés par le réchauffement climatique, figurent la République des Kiribati, l'archipel polynésien des Tuvalu et les Maldives, qui pourraient totalement disparaître avec la montée des eaux. Par ailleurs, selon la fondation écologiste The Pew Charitable Trusts, 20% des réserves de poissons sont pêchées illégalement chaque année, ayant pour conséquence d'accélérer la disparition de certaines espèces.

La hausse du niveau des océans et de la température "peuvent affecter les récifs coralliens et forcer certaines espèces à migrer. De plus, la pollution au carbone est absorbée par les océans, entraînant leur acidification, ce qui peut être dommageable pour les lits de coquillages et les récifs, et altérer des écosystèmes marins entiers", a poursuivi la présidence américaine dans un communiqué.

Pour le scientifique Elliott Norse, cette mesure entreprise par Obama reste néanmoins minime face à la gravité du problème climatique. Mais elle pourrait avoir un impact similaire à la création du parc national de Yellowstone en 1872, situé dans le nord-ouest des Etats-Unis. En effet, il constitue aujourd'hui l'un des derniers écosystèmes intacts des zones tempérées. Un constat que partage John Kerry : "Nous devons faire davantage ailleurs, mais il s'agit d'un début formidable", s'est-il félicité. Pour le gouvernement Obama, ce sanctuaire va également permettre d'influencer les autres pays à redoubler d'efforts pour préserver le milieu marin. L'acteur hollywoodien Leonardo DiCaprio, qui a pris la parole lors de l'assemblée générale de l'ONU, a promis à ce sujet 7 millions de dollars sur deux ans pour la protection des océans.

La France, quant à elle, a annoncé lors du sommet sur le climat qu'elle allait verser 1 milliard de dollars au cours des prochaines années pour alimenter le Fonds vert des Nations Unies, destiné à aider les pays vulnérables à s'adapter aux effets du réchauffement. Elle est également à l'origine d'un territoire de protection marine, le sanctuaire Pelagos. Ce territoire, qui s'étend sur 87 500 kilomètres carrés atour de la Corse, résulte d'un accord signé avec l'Italie et Monaco pour la protection des mammifères marins de la Méditerranée. 
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