70% des Français estiment que le gouvernement parle trop de la moralisation de la vie publique et esquive les vrais problèmes du pays <!-- --> | Atlantico.fr
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Avec l'affaire Cahuzac, François Hollande et le gouvernement ont engagé des processus de moralisation de la vie publique. Les Français ne jugent pas que ce soient une priorité
Avec l'affaire Cahuzac, François Hollande et le gouvernement ont engagé des processus de moralisation de la vie publique. Les Français ne jugent pas que ce soient une priorité
©Reuters

Sondage

Alors que le débat sur la moralisation de la vie politique bat son plein en France, une étude réalisée par l'Ifop pour Atlantico révèle que seuls 30% des Français estiment qu'il est justifié que les responsables politiques en parlent autant.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Question : Avec laquelle des deux opinions suivantes êtes-vous le plus d'accord... ?

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Ce sondage est intéressant car il met en lumière le fort décalage entre l’agenda politico-médiatique et les priorités des Français. Le sujet de la moralisation de la vie politique bénéficie d’une couverture médiatique exceptionnelle. Entre les réactions des responsables politiques, leurs déclarations de patrimoines ou leur proposition sur ce qu’il conviendrait de faire, il y a une réelle saturation de l’espace médiatique. Or dans notre sondage Ifop pour Atlantico, on constate qu’une très large majorité des Français (70 %) estime que les responsables politiques parlent trop de la moralisation de la vie politique et pas assez de la lutte contre le chômage et de la défense du pouvoir d’achat. Cela ne veut pas dire que les Français n’ont pas été choqués par l’affaire Cahuzac. C’est juste que le traitement accordé à ces thématiques est disproportionné par rapport aux attentes de nos concitoyens (30% seulement estiment qu’il est justifié qu’on parle autant des récentes affaires et de la moralisation).

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Le constat de cette disproportion dans l’attention portée aux différents sujets, est partagé par toutes les catégories et toutes les tranches d’âge. Il y a malgré cela quelques différences. 75% des ouvriers notamment estiment qu’on parle trop de la moralisation de la vie politique contre uniquement 61% des professions libérales. Cette différence de 14 points est significative. Le milieu ouvrier a des préoccupations plus fortes concernant le pouvoir d’achat. Il attend beaucoup des politiques.  Cela étant dit, même chez les CSP+ on estime très majoritairement qu’on parle beaucoup trop des récentes affaires.

On constate également qu’il y a des différences selon l’orientation politique. Ainsi, 79% des sympathisants UMP estiment qu’on parle trop des « affaires ». C’est intéressant parce qu’on a vu récemment que les principaux leaders de l’UMP étaient positionnés sur ce sujet soit pour tacler ou attaquer le gouvernement, demander la démission de Pierre Moscovici ou mettre en cause l’autorité et le professionnalisme de l’équipe gouvernementale. D’autres en ont profité pour dévoiler leurs patrimoines ou pour faire des propositions concrètes au sujet de la moralisation de la vie politique. Et pourtant, c’est à l’UMP en premier lieu qu’on estime que c’est un sujet dont on parle trop…La critique portée par l’électeur de droite est aussi dirigée contre certains élus UMP qui se sont embarqués dans cette affaire et qui nourrissent la polémique. On peut penser que ces sympathisants préfèreraient que leur parti attaque le gouvernement sur son absence de résultats économiques plutôt que sur ce sujet. Il y a clairement un effet d’overdose sur ce sujet.

L’autre élément intéressant concerne la réponse des sympathisants socialistes. 54% sont en phase avec ce que pense la majorité des Français (on parle trop des affaires) mais 46% pensent que c’est justifié qu’on en parle autant. Il y a deux niveaux de lectures à cela : certains sympathisants défendent l’attitude et le choix du gouvernement.  Et puis,  si on va plus loin, l’autre explication c’est que les électeurs de gauche sont en attente d’explications et peut-être d’une initiative forte de la part de leurs représentants politiques. Il faut que la gauche s’explique et qu’elle fasse en sorte que ce type de pratique (fraude fiscale,…) ou d’affaire ne se reproduise plus et qu’il y ait un engagement réel pour combattre les paradis fiscaux et les fraudes.

Méthodologie

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

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Précision relative aux marges d'erreur

La théorie statistique permet de mesurer l’incertitude à attacher à chaque résultat d’une enquête. Cette incertitude s’exprime par un intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver. Cette incertitude, communément appelée "marge d’erreur", varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé comme le montre le tableau ci-dessous :

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Exemple de lecture du tableau : dans le cas d’un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10%, la marge d’erreur est égale à 1,8. Le vrai pourcentage est donc compris entre 8,2% et 11,8%

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