7 raisons pour lesquelles il fait actuellement meilleur d'être Français que ressortissant d’un autre pays européen <!-- --> | Atlantico.fr
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La Tour Eiffel aux couleurs de l'Europe.
La Tour Eiffel aux couleurs de l'Europe.
©AFP / Stéphane de Sakutin

Position idéale de la France

Après la pandémie de Covid-19, la crise énergétique et la réforme des retraites suscitent beaucoup d'inquiétude chez les Français. Certains indicateurs démontrent néanmoins que la France est bien mieux classée que certains de ses voisins européens.

Eric Dor

Eric Dor

Eric Dor est docteur en sciences économiques. Il est directeur des études économiques à l'IESEG School of Management qui a des campus à Paris et Lille. Ses travaux portent sur la macroéconomie monétaire et financière, ainsi que sur l'analyse conjoncturelle et l'économie internationale

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Michel Ruimy

Michel Ruimy

Michel Ruimy est professeur affilié à l’ESCP, où il enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux.

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À l’occasion des vacances d’été, Atlantico republie une sélection des meilleurs articles de l’année 

Heureux comme un Français en France ? 3 années de crises, dans quel état se trouve la France ? Comparée à ses partenaires européens, la situation n’est pas si mal. Toutefois, elle peut mieux faire. Retour sur certains indicateurs.

1)L'INEGALITE DES REVENUS DISPONIBLES

Eric Dor : L'inégaité des revenus disponibles, donc après paiement des impôts et cotisations et réception des prestations sociales, est moindre en France qu'en Allemagne, qu'en Italie et qu'en Espagne.

En Europe la France a une position moyenne en termes d'inégalités des revenus disponibles, donc après paiement des impôts et cotisations et réception des prestations sociales. Mais elle est moins inégalitaire que les autres grands pays comme l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne.  

Michel Ruimy : Jusqu’à présent, la réponse aux conséquences économiques des crises sanitaire et géopolitique a surtout visé notamment à préserver, à court terme, les revenus d’activité afin d’éviter que ne se creusent les inégalités avant redistribution mais aussi le pouvoir d’achat des ménages.

2) LA TAXATION DES DEPOTS D'EPARGNE

Eric Dor : C'est en France que les ménages perdent le moins de pouvoir d'achat sur leurs comptes d'épargne.

Cela résulte des livret A, des livrets de développement durable et solidaire (LDDS) et des livrets d'épargne populaire (LEP).

3) L'AUGMENTATION DU POUVOIR D'ACHAT MOYEN PAR HABITANT EN FRANCE

Eric Dor : Depuis le début de l'euro, et jusqu'au 3ème trimestre 2022, le pouvoir d'achat moyen par habitant en France a mieux augmenté qu'en Allemagne, qu'en Espagne et qu'en Italie.

4) L'AUGMENTATION DU REVENU DISPONIBLE EN POUVOIR D'ACHAT PAR HABITANT

Eric Dor : Depuis le début de l'euro et jusqu'au 3ème trimestre 2022, le revenu disponible en pouvoir d'achat par habitant a mieux progressé en France qu'en Allemagne, qu'en Espagne et qu'en Italie, où il a même stagné.

Le revenu disponible ajusté comprend les prestations sociales en nature reçues.

Michel Ruimy : Même si certaines spécificités institutionnelles nationales peuvent biaiser ces comparaisons - certaines dépenses (éducation, santé…) pouvant être prises en charge plus ou moins largement par les administrations publiques en contrepartie d’un impôt acquitté par les ménages – et même si les inégalités avant redistribution y sont relativement plus faibles qu’ailleurs en Europe, les inégalités de revenu disponible sont, en France, plus faibles que dans une majorité de pays européens, quelles que soient les sources statistiques et l’indicateur choisis. (Le revenu disponible est net de cotisations sociales - après cotisations et réception de prestations sociales - et de la contribution sociale généralisée déductible c’est-à-dire le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner). Cette performance s’explique essentiellement par une redistribution plus élevée.

Toutefois, la progression du revenu disponible brut des ménages sur l’année n’a pas permis de compenser une inflation, certes inférieure à celle de ses partenaires européens grâce au déploiement des dispositifs publics (bouclier tarifaire énergétique, versements de prestations et de baisses de prélèvements…). Le pouvoir d’achat a finalement reculé mais moins que celui de presque tous les autres pays de l’Union européenne en raison du rebond des créations d’emplois depuis la crise du Covid-19.

5) SALAIRES BRUTS ET COTISATIONS SOCIALES DES ENTREPRISES EN PARTS DE LA VALEUR AJOUTEE

Eric Dor : Par contre la rémunération totale des travailleurs, y compris les cotisations sociales des employeurs, représente une part de leur valeur ajoutée nette dégagée sur le territoire de la France, qui est supérieure à celle de presque tous les pays de l'UE.

Evidemment c'est pour le total des entreprises, et certaines entreprises peuvent se distinguer des autres.

Mais avoir conscience de ces réalités globales permet d'éviter des confusions.

6)TEMPS PASSE A LA RETRAITE

Michel Ruimy : Concernant la retraite, passage radical dans l’histoire de vie de chacun, les Français sont actuellement ceux qui passent le plus de temps à la retraite parmi tous les pays de l’OCDE (En moyenne, 25 ans) à comparer à la Corée du Sud (En moyenne, 15 ans).

Cependant, si les chiffres 2019 (avant crise sanitaire) placent la France en tête des populations européennes pour l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans (10-12 ans) et sans incapacité sévère (15-18 ans), les situations individuelles sont différentes selon les circonstances économiques et l’état de santé.

7) PROTECTION FACE A LA CRISE ENERGETIQUE (PRIX DE L'ELECTRICITE MOYEN AU KW/H, EFFICACITE DU BOUCLIER TARIFAIRE)

CONCLUSION 

Michel Ruimy : En définitive, des résultats partiels satisfaisants. Mais les dépenses sociales relèvent bien souvent d’une logique « curative ». Cette nécessité de court terme ne doit pas éclipser le besoin d’une logique plus émancipatrice d’investissement social sur le long terme car, malgré un système de redistribution relativement efficace, les 10% des Français les plus riches possèdent, à eux seuls, plus du quart des revenus, soit dix fois plus que les 10% les plus pauvres. De même si le taux de chômage est au plus bas depuis longtemps, la dette fait peur… Dans un contexte économique mondial chamboulé par la guerre, la France va devoir, à l’avenir, manœuvrer avec des vents contraires.

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