50 000 tremblements de terre en 3 semaines : mais que se passe-t-il en Islande ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des panaches blancs de cendres et de vapeur s'échappent du cratère du volcan Grimsvotn en 2011, en Islande.
Des panaches blancs de cendres et de vapeur s'échappent du cratère du volcan Grimsvotn en 2011, en Islande.
©Bjorn Oddsson / AFP

Mer de lave sous glaciaire

Un fort séisme en Islande a été suivi par des milliers de secousses qui pourraient indiquer la montée de magma vers la surface. Une éruption est-elle envisagée ?

Anne Fornier

Anne Fornier

Anne Fornier est humaniste, géographe et volcanologue, engagée sur les problématiques de résilience en terres volcaniques.

Fondatrice de La Fondation Volcano Active, une fondation internationale à but non lucratif dont l'objectif principal est de soutenir la recherche scientifique, le développement et la diffusion des résultats sur l'activité des volcans et leurs risques à l'échelle mondiale, l'atténuation des risques volcaniques et le soutien à l'accroissement de leurs connaissances par le biais de projets sociaux.

Membre fondateur de la coopérative The End, dont l'objectif est la diffusion et la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies dans les PME et les organismes officiels.

Maîtrise de recherche en géographie physique et analyse des risques volcaniques sous la Direction de Gérard Mottet, Directeur du Laboratoire de Géographie Physique Université Jean-Moulin Lyon III et sous la direction du climatologue Marcel Leroux, directeur du Laboratoire de Climatologie, Risques et Environnement, Théorie sur la dynamique du temps et du climat, AMP, Université Jean-Moulin Lyon III. 

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Atlantico : 18 000 tremblements de terre ont été observés en quelques semaines en Islande. Est-ce le signe d'une éruption prochaine ?

Anne Fornier : Les Terres Islandaises surnommées Terres de feu et de Glaces sont presque intégralement volcaniques de par leur situation géographique unique. Effectivement, l'Islande est non seulement située sur une dorsale océanique, c'est-à-dire sur une chaîne de montagnes sous-marines formées le long des zones de divergence des plaques tectoniques, mais elle combine également un volcanisme de point chaud (effusif). Cela explique la présence de plus de 180 volcans, en activité ou non, soit environ 30 systèmes volcaniques actifs sous l'île. De ce fait, l'Islande s'agrandit et produit deux fois plus de lave que sur l'île d'Hawaï. 

L'éruption la plus récente connue en Islande s'est produite en 2014 dans la partie dite des Hautes Terres avec le volcan Grímsfjall. Puis en 2010 le célèbre Eyjafjallajökull, a bloqué le trafic aérien européen.

On ne parle là que des événements « connus », car plusieurs éruptions volcaniques sous-glaciaires présumées ont eu lieu à différents endroits du pays sans pour autant qu’elles aient brisé la glace. 

Le volcan Grímsvötn entre en éruption en moyenne tous les 5 à 10 ans. Les données de déformation indiquent une accumulation progressive de nouveau magma en profondeur et une augmentation de la pression. 

Chaque volcan a ses propres caractéristiques et de ce fait ses propres risques. Il serait illusoire de croire que tous les volcans sont identiques.  

Depuis quelques mois, l'Islande enregistre de nombreux séismes et une déformation du sol par soulèvement d'environ 12 cm dans la partie sud-ouest et une augmentation de la teneur en dioxyde de soufre indiquant la présence du magma à faible profondeur au niveau du volcan Grímsvötn. 

Comment réagissent les autorités ?

À la mi-juin 2020, l'ensemble des acteurs Islandais sous forme d'un conseil consultatif scientifique se sont réunis pour faire un point sur les deux situations. Certaines analyses rendues difficiles par la présence du covid se feront les mois de juillet et août. 

En effet, le magma s'est rapproché de la surface de la terre se situant désormais à moins de 1 kilomètre sur la partie sud-est.  

Les scientifiques ne comprennent pas pourquoi la lave n’arrive pas à faire surface. Les routes ont été fermées et l’attente est palpable. Le conseil des ministres s’est réuni et a déclaré une possibilité d'éruption sous-marine.  La quantité de magma est en constante augmentation, estimée à 10-20 millions de mètres cubes dans la brèche ouverte. Cela signifie que la situation peut évoluer très rapidement.

Anne Fornier est géographe et volcanologue. Elle est engagée sur les problématiques de résilience en terres volcaniques.

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