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5 façons dont la pression médiatique tue bien plus largement que la téléréalité
©Reuters

Le risque 0 n'existe pas

Argentine, lundi 9 mars 2015 : deux hélicoptères se percutent dans le cadre du tournage d’une émission d'aventures de TF1. Dix personnes trouvent la mort, dont trois sportifs français de renom. Une tragédie qui suscite un emballement médiatique exploité à fond par toute la presse. Et pourtant, la société du spectacle dans laquelle nous vivons produit bien d’autres drames auxquels nous devrions donner un éclairage plus important.

Guillaume routier

Guillaume routier

Guillaume Routier est sociologue du sport et maître de conférences à l'Université de Lyon 1. Ses travaux portent, pour l’essentiel, sur les dynamiques (tant individuelles que collectives) entraînant des individus dans des engagements sportifs susceptibles de nuire à leur intégrité physique.

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Dan Véléa

Dan Véléa

Le Docteur Dan Véléa est psychiatre addictologue à Paris.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les addictions, dont Toxicomanie et conduites addictives (Heures-de-France). Avec Michel Hautefeuille, il a co-écrit Les addictions à Internet (Payot) et Les drogues de synthèse (PUF, Que sais-je ?, Paris, 2002).

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Michaël Dandrieux

Michaël Dandrieux

Michaël V. Dandrieux, Ph.D, est sociologue. Il appartient à la tradition de la sociologie de l’imaginaire. Il est le co-fondateur de la société d'études Eranos où il a en charge le développement des activités d'études des mutations sociétales. Il est directeur du Lab de l'agence digitale Hands et directeur éditorial des Cahiers européens de l'imaginaire. En 2016, il a publié Le rêve et la métaphore (CNRS éditions). 

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David  Picovski

David Picovski

David Picovski est chirurgien plastique et esthétique à Paris, qualifié par l’Ordre des Médecins. Plus d'informations sur son site Internet : http://docteur-picovski.com/

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Catherine Grangeard

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard est psychanalyste. Elle est l'auteur du livre Comprendre l'obésité chez Albin Michel, et de Obésité, le poids des mots, les maux du poids chez Calmann-Lévy.

Elle est membre du Think Tank ObésitéS, premier groupe de réflexion français sur la question du surpoids. 

Co-auteur du livre "La femme qui voit de l'autre côté du miroir" chez Eyrolles. 

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Parce qu’il faut être performant : la drogue au travail

Pour la première fois, en 2010, l’INPES publiait un baromètre visant à mesurer l’ampleur d’un phénomène en plein expansion : la consommation de drogue au travail. Face à des managers de plus en plus exigeants, au stress, et à la peur du licenciement, les salariés ont de plus en plus recours aux "stupéfiants" pour tenir.

Dr. Dan Velea : Ce phénomène de l’usage des drogues dans le monde du travail est ancien. Avant, il y avait des gens qui avaient recours aux drogues car cela leur permettait de se détendre, le weekend pour faire la fête, alors que d’autres en prenaient régulièrement car ils étaient accros et ressentaient le manque. Ce à quoi on assiste depuis une dizaine d’années, c’est l’utilisation de la drogue seulement dans une visée de performance pour, par exemple être plus efficace, mieux surmonter les difficultés qui apparaissent, ou les contraintes liées à un mauvais management. C’est un phénomène très inquiétant, et que l'on constate également chez les étudiants, et en réalité aussi chez bien d'autres personnes qui recherchent la drogue comme anxiolytique contre les situations de stress. Cela peut concerner les stupéfiants classiques psychotropes très actifs comme la cocaïne, l’ecstasy ou les amphétamines, mais aussi les substances plutôt apaisantes comme les opiacés ou le cannabis.

Pour ce qui est des substances légales, l’utilisation des médicaments est quelque chose de classique. Les salariés qui ont du mal à gérer une masse de travail énorme ou des chefs incompétents se font prescrire des médicaments de type benzodiazépines ou sédatifs, même si on les prévient du risque d’accoutumance. Beaucoup de salariés ont également recours à l’automédication parce qu’ils ont entendu parler d’une substance, ou que leur entourage consomme, et qu’ils utiliseront comme sédatif. Il y a également une utilisation énorme des antidépresseurs qui calment, entourés d’un mythe selon lequel ils permettraient de stimuler et d’aider à la performance.

Le passage de la sphère récréative à celle du travail est le commun de toutes les substances psychoactives : on passe de l’usage récréatif en soirée à un usage sédatif pour les situations difficiles. Petit à petit l’accoutumance s’installe, de façon neurobiochimique, puis les gens se disent que la prise augmente la capacité de travail, la résistance, et la boucle est bouclée, les gens sont pris dans un piège.

Dans les entreprises privées on assiste souvent à une mauvaise gestion du personnel ou des plannings, beaucoup de pressions et des annonces qui font peur. Les gens font face à un stress insurmontable. Tout ce modèle organisationnel est à revoir, en sachant que le "management par le stress" s’est avéré un échec total dans les pays anglo-saxons, alors qu’on l’applique aujourd’hui, avec les mêmes résultats catastrophiques.

Parce qu’il faut être mince : l’anorexie et les troubles du comportement alimentaire

Selon les chiffres de la Fondation de France, environ 15.000 personnes décèdent chaque année en France des suites de troubles du comportement alimentaire, principalement l’anorexie et la boulimie. Il s’agit aujourd’hui de la première cause de mortalité psychiatrique dans le pays. Des troubles qui concernent, chaque année, plusieurs dizaines de milliers d’individus, en grande majorité des adolescentes. Une fléau pourtant entretenu par les représentations médiatiques d’un corps fantasmé.

Catherine Grangeard : Je nuancerais en disant qu’aujourd’hui un des maux principaux est plutôt l’obésité, car cette dernière a pris le pas sur l’anorexie, et on a plus d’adolescents qui en souffrent depuis une dizaine d’années. Cependant, il y a toujours un idéal, inaccessible, celui d’avoir un corps comme ceux des magazines, qui présentent des corps retouchés. Beaucoup de gens se mettent donc au régime, même à partir de 10 ans, pour ressembler à telle ou telle starlette. Bien entendu ces objectifs sont souvent intenables et cela donne lieu à une explosion de troubles du comportement alimentaire (TCA) parce qu’on ne peut pas avoir un corps pour lequel on n'est pas programmé. Contraindre pour ressembler à une starlette amène à des moments où l’individu ne mange rien, et ensuite il compensera, par des crises de boulimie par exemple. L’anorexie au sens propre, c’est-à-dire celui d’anorexie mentale, n’est pas vraiment cela : elle désigne le fait qu’à un moment donné, la personne ne peut plus manger. Au démarrage cela a pu commencer par un régime, pour ressembler à une star, mais après elle n’y arrive plus et même l’idée de manger un haricot vert est complètement inacceptable, elle mâche le haricot sans parvenir à l’avaler.

Toutes les modes que l’on voit actuellement sont très dangereuses, à l’exemple de celle du "thigh gap", c'est-à-dire l’obsession des jeunes filles d’avoir un espacement entre les cuisses. Cette mode a été remplacée par une autre. Je pense à celle du coton par exemple. Il y a quelques mois : les jeunes filles mangeaient du coton pour qu’il gonfle dans l’estomac et provoque la satiété, sauf que ce n’était pas comestible. Là, il y a quelque chose qui est de l’ordre de l’excès, l’envie d’avoir une bonne estime de soi pour ressembler à ce qui est défini par une société comme beau à un moment donné va donner envie de faire quelques efforts, sauf que ces efforts ne seront plus stoppés au bout d’un moment. C’est un basculement qui peut déboucher sur l’anorexie mentale, ou d’autres TCA, à cause d’une simple mode. Pour accéder à une idée, on débouche sur une maltraitance terrible du corps à une période, où, en général, la personne se construit, car cela concerne surtout des jeunes. Certaines personnes tomberont dans la pathologie, mais elles auraient pu éviter cela si la mode n’avait pas été l’élément déclencheur. Pour les autres cela restera de l’ordre du régime, même s’il est excessif, comme ce très fameux régime à partir de viande. A cause de l’idéal vendu par les régimes, qui bénéficient des pubs et du marketing, les gens risquent de faire des choses qui auront des conséquences pathologiques.

L’enjeu de société a des répercussions cliniques, c’est l’imbrication de l’individu et de la société qui est à comprendre. Il faut comprendre la raison qui pousse les gens à vouloir maigrir : sont-ils réellement mal dans leur corps ou veulent-ils juste avoir un creux entre les cuisses comme dans la photo retouchée de tel mannequin anorexique  qui est devenue l’idéal à atteindre grâce aux médias ? Tout à coup quelque chose est monté en épingle et devient l’idéal, alors que parfois cela n’est pas forcément naturel. Le social peut fabriquer la pathologie clinique, le corps est une fabrication.

Parce qu’il faut être beau : la chirurgie esthétique

La société pousse à être mince, mais également beau. Et pour cela il y a la technique : le recours à la bonne vieille chirurgie esthétique. Elle peut coûter cher, mais il en existe une version low-cost pour ceux qui n’ont pas peur d’y laisser un bout d’eux-mêmes.

Dr. David Picovski : Il n'y a pas de dérives de la spécialité "chirurgie esthétique" mais dérives dans la façon dont certains la conçoivent.

Peut-on imaginer qu'un professeur en médecine enseignant cette spécialité dise à ses étudiants: "Allez-y, opérez à tour de bras, sans limites. S'il y a de la casse, tant pis, ce n'est que de la chirurgie esthétique, etc, etc…" Sachez qu'il faut 13 ans pour former un chirurgien esthétique et que la profession n'a rien à voir avec celle de l'esthéticienne, profession très respectable et utile par ailleurs.

Mais c'est vrai que dans l'esprit du public, tout ce qui concerne l' « esthétique » est souvent considéré comme superficiel donc pas grave. Et s'il y a dérive, c'est dans l'esprit de certains qui assimilent une intervention de chirurgie plastique à un rendez-vous chez le coiffeur ou la pédicure.

Une opération, qu'elle concerne le coeur, l'abdomen ou les seins est une chose très sérieuse, qui nécessite des examens préalables, une consultation d'anesthésiste et des soins post-opératoires. S'il y a "dérives", elles sont le fait de professionnels qui s'écartent du précepte essentiel en médecine de "ne pas nuire". Certains de ceux-là n'ont pas le diplôme officiel de spécialiste en chirurgie plastique et réparatrice. Et un premier moyen de se prémunir contre ces faussaires ou charlatans est de consulter la liste des chirurgiens esthétiques établie par le conseil de l'ordre des médecins.

Il est vrai également qu'il y a de plus en plus de personnes qui veulent avoir recours à la chirurgie esthétique. On peut même penser que l'expérience acquise par un chirurgien pratiquant beaucoup est un avantage. Le seul problème qu'on pourrait y voir, c'est le bien-fondé de toutes ces opérations à visée esthétique.

Autrement dit, les opérations qui visent à améliorer l'aspect physique des patients sont-elles toutes indiquées mais si elles ne sont pas indispensables? On a tous en mémoire les visages dévastés de stars autrefois belles. Est-ce leur faute? Ont-elles trop demandé à leur chirurgien? Celui-ci,heureux d'opérer une star, a-t-il oublié sa prudence, sa science et le serment d'Hippocrate?

Et pour les petits revenus, pour les patients qui n'ont pas les moyens de payer une opération? Il leur reste le voyage tout compris vers des pays souvent exotiques, où des cliniques construites autour a piscine, proposent des forfaits "seins, liposuccion et lèvres" pour pas cher ou moins cher. Ceci est une vraie dérive où l'on confond commerce et médecine.

Bien sûr qu'il y a des ratés en chirurgie esthétique comme en chirurgie non esthétique. Mais ils sont plus médiatisés du fait que même s'il faut souffrir pour être belle, on ne doit pas pour autant en mourir.

Parce qu’il faut vivre et être "cool" : l’usage immodéré des réseaux sociaux

Il y a quatre ans, en 2011, 9% des jeunes affirmaient avoir été victimes de harcèlement par internet ou par SMS, un chiffre qui, depuis, a sûrement du augmenté tant l’importance des réseaux sociaux grandit de jours en jours. Après plusieurs cas ayant débouché sur des suicides en France, il est important de se poser la question de la raison qui pousse à étaler sa vie sur le web.

Michaël Dandrieux : Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a pu avoir pendant longtemps l’idée que la construction de la personne était l’œuvre de la personne elle-même. On pouvait se construire un masque et que ce masque allait être la personne que l’on souhaitait être et la proposer au monde social qui allait la valider ou l’invalider. On était maître de cette image-là, de la construction de l’individu. Il s’est passé quelque chose de très intéressant entre 2002 et 2005, au moment où est apparu le réseau social MySpace : sur MySpace on pouvait être exactement qui on voulait, mettre les masques qu’on souhaitait. La plupart des gens y avaient des pseudonymes et des photos qui ne les représentaient pas. Lorsque la transition s’est faite sur Facebook, les gens ont commencé à rentrer avec des pseudos et des fausses photos, puis Facebook a inventé le tagging (l’identification), avec cela on ne pouvait plus être la personne que l’on souhaitait être mais on devenait cette-dernière assortie d’un assemblage soumis au contrôle social, d’autres personnes disaient qu’on était telle personne dans telle condition de réponse. Il a fallu réapprendre sur internet ce qui a toujours été le cas dans la vie sociale réelle, le fait d’être la somme de ce qu’on voulait être et la pression que le regard social faisait peser sur nous. Du coup, cette pression s’est accentuée car on a compris que chacune de nos relations avaient un impact quasi-immédiat sur le monde et que ce qu’on a voulu faire est comptabiliser, ou rationnaliser, cet impact social, par la question des retours, des "likes" etc. En rationnalisant cela, est revenu ce vieux fantasme de la modernité : le mieux, avoir le plus gros chiffre possible quels que soient les moyens, en oubliant la mesure aller dans une forme d’extrême.

Cela donne tous ces profils sur Youtube à l’image, par exemple, de celui de Jess Greenberg. C’est un cas très intéressant car c’est une jeune fille dont internet a vu le corps se transformer car elle a passé son adolescence a chanter des chansons dans ses vidéos avec pour cadre d’expression sa guitare, sa voix, sa poitrine et ses cheveux. Indépendamment des chansons qu’elle chantait, de ses reprises et de la qualité de sa voix, elle a construit une identité essentiellement sur son corps et sa poitrine, de manière quasi-obsessive. C’est extraordinaire car une grande partie des commentaires de la vidéos sont faits sur elle et n’ont rien à voir avec la chanson : son identité est basée sur cette structure extrême qui fait que l’acte qui la fait chanter n’est pas vraiment la relation qu’elle entretient avec son public, mais les gens qui se préoccupent de la beauté de son corps.

Le premier enjeu dans cette histoire-là est, bien-sûr, celui de l’éducation. Le problème est que l’éducation verticale est tombée en désuétude, la figure du maître ou de l’expert peut trouver des refus de la part des gens à qui il voulait apprendre des choses, de plus on ne sait pas vraiment ce qu’est, et comment fonctionnent, les réseaux comme Facebook ou Instagram. Pour nous les sociologues, ces réseaux représentent des modes de relation très archaïques qui sont réactualisés par l’époque. Le problème est que cette éducation ne peut se faire que du groupe sur lui-même. Ces façons de jouer avec nos idées ne sont, à l’heure actuelle, que des expérimentations, il s’agit d’une seconde jeunesse du corps social dont on ne connaît pas encore les limites, on les cherche.

Parce qu’il faut vivre des trucs de dingues : les sports et activités à risque

Chaque hiver, des skieurs ayant fait du hors-piste trouve la mort dans des avalanches. Or, les risques sont bien connus et diffusés, mais le goût du risque l’emporte.

Guillaume Routier : Nous recherchons une "déroutinisation" de notre existence. Cette recherche passe, pour certains, par une confrontation au danger. Nous vivons dans une société du "tout sécurité", où tout est policé et fait pour que l'on se confronte le moins possible au danger, ou en tout cas pour que les conséquences de l'exposition à ce danger n'aient justement pas de conséquences.

Face à cette vie sans piment, on constate deux attitudes : certains satisferont ce besoin de mouvement dans des activités encadrées comme le canyoning par exemple, quand d'autres iront se confronter au danger d'une manière beaucoup plus directe et autonome en termes de gestion des conditions de sécurité.

Sont surtout concernés des hommes de moins de 30 ans. Des études ont montré qu'il s'agissait surtout d'hommes blancs plutôt que de populations noires ou asiatiques, et qu'ils avaient des niveaux de revenus moyens, voire élevés. Les sports concernés sont très outillés, comme le base jump, le parachutisme ou l’alpinisme, et les études tendent à montrer que les classes sociales les plus élevées sont attirées par la maîtrise d'un matériel.

L'anthropologue et sociologue David Le Breton a mis en avant le besoin de se confronter à la mort pour savoir qui on est. Ceci dit, ce n'est pas une fin en soi pour ceux qui recherchent des sensations fortes, mais plus un moyen de jouir d'une liberté. Voir ces pratiquants ainsi exposer leur liberté, cela peut déranger au niveau collectif.

L'être humain est nombriliste, il a besoin de reconnaissance et d'estime de soi. Dans un monde où tout passe par la représentation et la mise en scène de soi, le fait de s'exposer ainsi dans des situations périlleuses témoigne d'une course au "toujours plus". On ne veut plus seulement montrer qu'on a les plus belles vacances, on veut montrer de quoi on est capable. On arrive alors sur un terrain très dangereux, car à la différence des professionnels des sports extrêmes, des jeunes gens se mettent en danger d'une manière presque inconsciente. Je ne mettrais donc pas sur le même plan les jeunes Russes qui escaladent des buildings et les sportifs aguerris qui pratiquent le base jump ou l'alpinisme.

>>> A lire également sur Atlantico : Obsédés par le principe de précaution mais addicts aux activités à haut risque : c’est quoi notre problème ?

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