"Opulor" de Franck Soleillant : l’écologiste des villes dans l’enfer vert<!-- --> | Atlantico.fr
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"Opulor" de Franck Soleillant a été publié aux éditions L'Harmattan.
"Opulor" de Franck Soleillant a été publié aux éditions L'Harmattan.
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"Opulor" de Franck Soleillant a été publié aux éditions L'Harmattan.

Didier Cossart pour Culture Tops

Didier Cossart est chroniqueur pour Culture Tops

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"Opulor" de Franck Soleillant 

L’Harmattan, parution 11 février 2021 - 207 pages - 20€

Recommandation

A la rigueurA la rigueur

Thème

Evelyne, célibataire parisienne de 40 ans, dirige l’Association Mondiale de la Protection des Animaux. A l’exemple de WWF avec son Panda, afin d’améliorer la visibilité de l’association il lui faut un logo avec un animal dessus et si possible un animal rare et particulier qui marque les esprits. Le comité de direction s’accorde sur le choix de l’Opulor. Sauf qu’il n’existe pas de bonnes photos de lui et qu’il vit caché au fin fond de la forêt camerounaise. Voici notre Comité transformé en Indiana Jones d’opérette, plongé dans la moiteur de la forêt équatoriale à la recherche de l’animal. L’animal de par sa rareté est aussi convoité par les mafias locales qui transforment en braconniers primitifs des misérables enlevés de la rue, comme Thomas le charbonnier, pour qui sa chasse devient une question de vie ou de mort. Il ne faudrait pas que les écolos des villes croisent la piste des chasseurs hallucinés nourris au Corned-Beef et dressés à coup de crosses de fusils.

Points forts

Avec des mots précis Franck Soleillant nous enveloppe dans l’odeur, le bruit, la moiteur, la diversité de la faune et de la flore, l’exhubérance de la vie camerounaise.Il dresse un bon portrait de nos écolos des villes un peu tristounets et coincés dans leurs certitudes en comparaison de la joie et du délire de vivre qui règne au cameroun. La progression apocalyptique des braconniers dans la jungle est bien partagée.     

Points faibles

Le style d’écriture est celui d’un récit d’aventures, descriptif et efficace mais sans beaucoup de profondeur. La chute tombe à plat dans un mauvais pathos. 

En deux mots ...

Quel est le plus coupable? Le misérable qui doit braconner le Pangolin pour survivre ou le riche qui mange le Pangolin? Mais sans doute la question ne se poserait pas si la multitude d’ONG comme l’Association Mondiale de la Protection des “Animaux” s’occupait plutôt de la Protection des “Humains” miséreux là où le Pangolin tente de survivre. C’est un livre court qui se lit facilement en apportant une réflexion sur ce sujet d’actualité.

Un extrait

“ Pendant ce long cheminement dans la brousse, Thomas observait. Peu de relations se nouaient entre les braconniers. Ils n’échangeaient rien, pas même les politesses d’usage. Les braconniers étaient des êtres de soumission et vivaient dans une peur permanente. La peur de Pitbull qui vidait son chargeur à la moindre entorse au règlement. La peur de la brousse et son cortège d’animaux et d’insectes hostiles. La peur des gardes-chasse qui vous tiraient dessus comme des lapins. La peur de l’armée, et la peur d’autres braconniers, prêts à en découdre pour agrandir encore leur territoire de chasse, compenser au passage la raréfaction de la faune. Les braconniers vivaient le paradoxe de traquer et d’être tout autant traqués. Ils étaient bien plus exposés que le gibier qu’ils étaient venus tuer eux-mêmes.” (p.132)  

L'auteur

Franck Soleillant vagabonde sur les mers en écrivant. Dans ce premier roman, il nous invite à découvrir et aimer l’Afrique où il a vécu enfant.

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