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"Les grandes religions pour les nuls" : les exploits sexuels de Zeus
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Bonnes feuilles

Ce que l'on ne connaît pas peut nous faire peur : il est donc primordial de comprendre d'où vient la croyance de l'autre et selon quelles valeurs se structure son univers. Découvrez ici les trésors de spiritualité et de culture qui ont nourri les civilisations au cours de l'Histoire ! Extrait de "Les grandes religions pour les nuls", de Jean-Christophe Saladin, publié aux éditions First (2/2).

La religion des Grecs et des Romains nous est beaucoup plus familière car elle irrigue toute la littérature et les arts de l’Occident depuis la Renaissance. Nous lisons les histoires des dieux d’Homère et des héros de Sophocle sur les bancs de l’école. Nos musées sont remplis de tableaux montrant les amours de Jupiter. Or les Romains pensaient que leurs propres dieux étaient les mêmes que ceux des Grecs, sous des noms différents (sauf Apollon qui garde le même nom dans les deux langues). Voici donc un aperçu de la religion "gréco-romaine".

La divine tribu des Olympiens

À l’origine se trouvent les divinités infernales du monde souterrain (Chaos, Érèbe, Nuit). Des amours de Gaïa (la Terre) et Ouranos (le Ciel) naissent les géants : Cyclopes, Titans et Cronos. Mais Ouranos continue à féconder Gaïa, tout en empêchant ses enfants de naître. Pour se libérer, elle fabrique une serpe et la donne à Cronos qui va s’en servir pour châtrer son père. Le sang et le sperme d’Ouranos tombent dans la mer et donnent naissance à divers monstres et nymphes ainsi qu’à Aphrodite.

Cronos, à son tour, fait des enfants à sa sœur Rhéa, mais il les dévore dès leur naissance, par crainte qu’ils ne lui fassent subir ce qu’il a lui-même infligé à son père. Rhéa invente alors une ruse et, lorsqu’elle accouche de son fils Zeus, elle emmaillote une grosse pierre qu’elle fait avaler à Cronos comme si c’était le nouveau-né. Cronos vomit alors tous ses enfants, qui accordent la royauté à Zeus pour le remercier.

Les Olympiens sont les dieux de la famille de Zeus - sa femme et ses enfants légitimes. On les nommait ainsi parce qu’ils étaient censés habiter sur le mont Olympe, une haute montagne du nord de la Grèce. Ils gouvernent chacun un domaine particulier, mais leurs fonctions varient selon les sanctuaires. De plus, ils sont très ambivalents et châtient sévèrement quiconque leur manque de respect. Ils exigent de leurs prêtres et prêtresses des fêtes avec des processions, ainsi que des offrandes de plantes et des sacrifices d’animaux. Chaque cité se place sous la protection d’un dieu principal qui l’enrichit grâce aux offrandes des fidèles et des pèlerins.

Les aventures des dieux entre eux et parmi les hommes ont été célébrées par les artistes du bassin méditerranéen pendant deux millénaires : dans des épopées (L’Iliade et L’Odyssée L’Énéide), des pièces de théâtre (tragédies et comédies), des poésies, des romans, des peintures, des sculptures et des monuments (dans les temples, les palais et les édifices publics), sur les vases et d’innombrables figurines.

Les juifs étaient horrifiés par l'inventivité de la mythologie gréco-romaine et sa sexualité omniprésente. Les chrétiens leur emboîteront le pas, si bien que toute la culture « païenne » sera finalement bannie de l’Empire romain au cours des règnes des successeurs de Constantin (272-337, voir p. 110), sous le prétexte d’être une invention diabolique. Il faudra attendre la « révolution humaniste » des XV et XVI siècles pour que l’immense littérature et les arts plastiques gréco-latins retrouvent droit de cité dans l’imaginaire européen.

Les amours de Zeus

Zeus est resté le dieu de la sexualité masculine débridée. D’innombrables récits racontent comment il a séduit femmes et hommes, malgré la jalousie maladive de sa sœur-épouse Héra. Parmi ses conquêtes les plus célèbres, qui ins- pirèrent d’innombrables peintres et sculpteurs jusqu’à nos jours (Picasso et Miro), citons :

✓ la nymphe Métis, mère d’Athéna ;

✓ Léto (Latone), déesse de Délos, mère d’Apol- lon et d’Artémis ;

✓ Sémélé, princesse thébaine, mère de Dionysos ;

✓ Danaé, princesse argienne séduite par Zeus métamorphosé en pluie d’or, mère de Persée ;

✓ Europe, princesse syrienne séduite par Zeus métamorphosé en taureau ;

✓ Léda, princesse étolienne séduite par Zeus métamorphosé en cygne, mère de Castor et Pollux, d’Hélène et de Clytemnestre ;

✓ Io, prêtresse d’Héra, séduite par Zeus métamorphosé en taureau et métamorphosée en génisse par Héra ;

✓ Ganymède, prince troyen séduit par Zeus métamorphosé en aigle ;

✓ Callisto, nymphe séduite par Zeus méta- morphosé en Artémis, puis elle-même métamorphosée en ourse ;

✓ Alcmène, reine de Thèbes séduite par Zeus métamorphosé en Amphitryon, son mari, mère d’Héraclès.

Extrait de "Les grandes religions pour les nuls", de Jean-Christophe Saladin, publié aux éditions First, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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