"Les "anonymes" de la Résistance en France, 1940-1942. Motivations et engagements de la première heure" de Limore Yagil : la Résistance avait commencé bien avant l’appel du 18 juin, une salutaire analyse pour l’honneur des Français<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Les "anonymes" de la Résistance en France, 1940-1942. Motivations et engagements de la première heure" de Limore Yagil : la Résistance avait commencé bien avant l’appel du 18 juin, une salutaire analyse pour l’honneur des Français
©

Atlanti Culture

Gilles Antonowicz pour Culture-Tops

Gilles Antonowicz pour Culture-Tops

Gilles Antonowicz  est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

Les « anonymes » de la Résistance en France, 1940-1942. Motivations et engagements de la première heure

De Limore Yagil
SPM, 460 pages

RECOMMANDATION
Bon


THÈME
Une salutaire remise en cause de la doxa (issue du film Le Chagrin et la Pitié et du livre de Robert Paxton La France de Vichy) prétendant depuis bientôt cinquante ans que la France et les Français se seraient vautrés dans la défaite et la collaboration.  En recensant les engagements de la première heure, Limore Yagil démontre que l’esprit de résistance était largement partagé dès 1940.

POINTS FORTS
Un livre qui sait mettre en évidence la diversité des formes que pouvaient prendre la résistance, la diversité des milieux où elles pouvaient se développer comme la diversité des motivations qui pouvaient y conduire.

La résistance ne s’est pas seulement incarnée à Londres dès le 18 juin 1940 ou dans les milieux communistes après le 22 juin 1941. Nombreux sont les Français à avoir pris des risques, transgressé la légalité, pratiqué la désobéissance civile sans avoir été pour autant membre d’un réseau ou proche idéologiquement d’un parti.

Limore Yagil décrit la résistance au quotidien, la résistance « spontanée » (aider un aviateur allié tombé du ciel, un prisonnier évadé, héberger des Juifs), la naissance des premiers réseaux, et ce, quelle que soit la place ou la fonction occupée par les personnes concernées, y compris dans le cas où elles étaient des fonctionnaires travaillant pour le gouvernement de Vichy (militaires, gendarmes, policiers, agents administratifs).

POINTS FAIBLES
Le livre a les défauts de ses qualités … Qui trop embrasse, parfois, mal étreint, et les portraits de certains de ces « anonymes » auraient mérité de plus longs développements.

EN DEUX MOTS
Une somme vivifiante, un travail de bénédictin, qui, loin d’être un livre de plus sur « la » Résistance, en élargit l’horizon.

UN EXTRAIT
« L’histoire des préfets reste à écrire. (…) Il ne s’agit pas de classer l’ensemble des préfets comme des résistants, mais de prendre en compte leur importante contribution au sauvetage des Juifs d’une part, et au développement des réseaux et organisations de la Résistance dans leur région, d’autre part. Dans leur grande majorité, les préfets savaient garder tant vis-à-vis des autorités vichyssoises que des autorités allemandes, une attitude de dignité et de fermeté patriotique, qui s’imposait. On leur a souvent fait le grief d’être restés à leurs postes, oubliant volontiers que le général de Gaulle lui-même leur a donné de Londres la consigne formelle de continuer à assumer leur tâche, par crainte que leur départ ne favorise leur remplacement par des collaborateurs sans scrupules ».

L'AUTEUR
Limore Yagil, historienne franco-israélienne spécialiste de la France sous l’Occupation a déjà,publié une dizaine d’ouvrages, dont le remarquable Chrétiens et Juifs sous Vichy (Cerf, 2005), la biographie de Jean Bichelonne (SPM, 2015) et Désobéir, des policiers et des gendarmes sous l’Occupation (Nouveau Monde, 2018)

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !