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"Le voleur de Plumes" : Qui a bien pu voler les plumes du grand cacatoès? L’ enquête minutieuse d’une folle histoire vraie
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Atlanti-Culture

Didier Cossart pour Culture Tops

Didier Cossart est chroniqueur pour Culture Tops

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Le voleur de Plumes

De Kirk Wallace Johnson
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Doug Headline - Editions Marchialy - (2018, septembre 2020 pour la traduction française) - 342 pages - 22€

Recommandation

BonBon

Thème

L’auteur nous raconte comment au 18ème et 19ème siècles de nombreux scientifiques explorateurs dont un certain Wallace sillonnèrent la planète et ses forêts inaccessibles pour y découvrir des espèces animales inconnues afin de d’améliorer nos connaissances sur la théorie de l’évolution. Des milliers d’oiseaux tous plus beaux les uns que les autres furent prélevés, étudiés puis stockés dans les armoires des grands Muséums. Dans le sillage des scientifiques naviguaient une multitude de chasseurs qui alimentaient l'industrie des chapeaux à plumes et autres tutus des danseuses de cabarets, jusqu’au début du 20ème siècle quand les oiseaux décimés devinrent rares et que des lois interdirent leur commerce. On pensait les beaux oiseaux sauvés mais c’était sans compter sur les pêcheurs à la mouche, nostalgiques des somptueuses mouches anciennes fabriquées à partir de plumes exceptionnelles. Parmi eux il y a Edwin, un virtuose du montage de mouches, qui n’a d’autre alternative pour se fournir en plumes rares que de cambrioler la réserve d’un Muséum. Commence alors pour l’auteur la traque obsessionnelle des plumes volées. 

Points forts

Le roman décrypte parfaitement la psychologie des collectionneurs qui sont prêts à tout pour posséder la pièce exceptionnelle, où l’on voit des personnes intelligentes et respectables bafouer les lois pour la préservation des espèces afin d'assouvir leur passion. Un deuxième thème questionne l’utilité d’avoir empaillé des millions d’animaux pour qu’ils finissent dans des armoires de Muséums sans qu'apparemment personne ne s’y intéresse vraiment. Un autre thème intéressant est celui de la responsabilité et de l'efficacité des réseaux sociaux et des plateformes de vente en ligne dans le pillage de notre planète.

A noter aussi la présentation du livre, sa souplesse et son format qui font qu’il est agréable à lire et à manipuler. 

Points faibles

C’est une histoire vraie qui décrit méticuleusement l’enquête de l’auteur, dans le mode du journalisme d’investigation. C’est tellement méticuleux qu’on s’y perd souvent dans le nom des protagonistes et des oiseaux, ainsi que dans le déroulement des faits. Il faut lire le livre d’une seule traite au risque de devoir souvent revenir en arrière pour se rafraîchir la mémoire.  

En deux mots ...

D’un côté il y a le petit monde des scientifiques qui s’agrippent à leurs oiseaux empaillés pour un jour sauver la planète, d’un autre côté il y a des collectionneurs compulsifs qui les volent afin de posséder la plume d’exception pour bien pêcher la truite. Au milieu, il y a la grande majorité des gens qui s’en moquent, car ne sachant pas à quoi ressemble une plume de corbeau indien, de cotinga bleu ou encore d’éperonnier maltais. Tout cela est bien déprimant...    

Un extrait

“ Je me rendis compte que la préservation de ces oiseaux représentait une vision optimiste de l’humanité: plusieurs générations successives de conservateurs les avaient protégés des insectes, de la lumière du soleil, des bombardiers allemands, des incendies et des vols, mues par la conviction que cette collection était d’une importance vitale pour la connaissance de l’humanité. Tous avaient compris que ces oiseaux contenaient des réponses à des questions que l’on avait même pas encore posées.

Afin que leur mission soit menée à bien, il fallait, pour une bonne part, que ceux qui venaient étudier la collection partagent les mêmes convictions. Edwin avait profité de la confiance qui lui avait été accordée pour préparer son larcin.”  (p.224)

L'auteur

Kirk Wallace Johnson n’est pas un écrivain professionnel mais avec ce premier livre il le deviendra sans doute. Avant d’écrire ce livre, dont il découvrit le thème par hasard, il s’occupait d’aider les suppléants irakiens de l’armée américaine à venir trouver refuge aux Etats-Unis.

Le clin d'œil d'un libraire

Librairie Fontaine à Apt. Elle inonde tout le Luberon de ses conseils de lecture sur la littérature contemporaine

De Cavaillon à Apt et au-delà, les amoureux du livre et des lectures insolites, Français ou non, résidents ou touristes, aiment à rencontrer un des 4 libraires de la librairie Fontaine. Une seule librairie pour les 12 000 habitants de la bonne ville d’Apt, mais en moyenne près de 150 livres sortent chaque jour des rayons d’un des fleurons de cette belle enseigne qui compte 7 points de vente en France. Sabine Didier, jeune libraire qui a roulé sa bosse de par le monde n’est pas peu fière de nous faire connaître son coup de cœur : « La vie des Reines »  de Joumana Haddad chez Actes Sud, un roman sur fond d’histoires vraies, les heurts et malheurs de quatre femmes en Irak et Syrie en guerre - 18 exemplaires vendus en 3 mois - record national. Sabine illumine ses clients tout comme la célèbre entreprise d’Apt, Blachère, N°1 de sa spécialité, illumine les Champs Elysées chaque Noël. En plein Colorado provençal, 25 000 références attendent les passionnés en quête d’émotions et d’exotisme chez Fontaine. Un détail attachant : dans une vie antérieure, Sabine, militante de la francophonie en Afrique, s’était consacrée, pour la cause, au « désherbage » de certaines bibliothèques pléthoriques de Provence. L’amour du livre mène a tout. Ah ! Si toutes les Sabine des librairies Fontaine pouvaient nous faire découvrir elles-mêmes leurs coups de cœur en direct ? 

Librairie Fontaine, 16 rue des marchands 84400Apt. 04 90 71 14 [email protected]

Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour Culture-Tops

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