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Maria Hummel a publié "Le Musée des femmes assassinées" aux éditions Actes Sud.
Maria Hummel a publié "Le Musée des femmes assassinées" aux éditions Actes Sud.
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Maria Hummel a publié "Le Musée des femmes assassinées" aux éditions Actes Sud.

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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"Le Musée des femmes assassinées" de Maria Hummel

Ed Actes noirs, Actes Sud janvier 2021 - Traduit de l'anglais par Thierry Arson - 401 pages - 22,8 €

Recommandation

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Thème

Kim Lord est une artiste "expressionniste" contemporaine, qui dédie son œuvre à des interpellations, notamment sur la condition féminine. Sa nouvelle exposition, au titre provocateur  “Natures mortes” est un événement que la fondation Le Rocque Museum de Los Angeles se prépare à présenter en grande pompe. Le thème : des portraits de femmes assassinées, dans lesquels l'artiste se met en scène sans occulter les détails de leur mort violente. Mais le jour du vernissage, elle disparaît. Maggie, qui est responsable des éditions de la fondation, et ex-petite-amie du compagnon de Kim Lord, va se trouver au centre de l'intrigue au point de vouloir et de devoir découvrir la vérité sur cette disparition. Ce roman est le récit à la première personne de ces jours passés à la recherche de la vérité.

Points forts

Ce roman est une immersion dans le milieu ouest américain de l'art contemporain. Il n'est sans doute pas bien différent du marché européen, de ses excès, de ses mises en scènes "choc", de sa propension à "faire" des artistes autant que des fortunes, à condition de connaître les  combines.

Maria et Maggie semblent se fondre dans le même personnage. Maria Hummell, l'auteure, ayant été une "communicante" du Musée d'Art contemporain de Los Angeles, il fait peu de doute que les descriptions du milieu soient très proches de la réalité - laquelle - hormis les méthodes incontournables de recherche de financement des établissements culturels - est un peu consternante ! 

Ce roman souhaite dénoncer la marchandisation et la dévalorisation du corps féminin, dans la publicité (un peu), dans les faits divers (mis en scène dans les médias) et dans la violence des crimes dont elles sont victimes - féminicides dira-t- on en France. Ce roman évoque onze d'entre eux, tous authentiques, pour beaucoup non élucidés, dont la célèbre et abominable affaire du Dalhia Noir.

Points faibles

C'est assez simple à résumer : ce roman est long, très long, très très long à se mettre en place. 

La litanie des personnages secondaires, des lieux branchés de "L.A", des marques emblématiques (à profusion comme dans beaucoup de romans américains), rend les 300 premières pages fastidieuses. Les liens entre les personnages sont parfois ténus - on se demande pourquoi ils arrivent ou sortent de l'histoire - et la traduction ne semble pas toujours très heureuse - ce qui est dommage pour une auteure qui est aussi poète. 

Faites le calcul : il reste 100 pages à lire. Si vous arrivez jusque là, alors, vous trouverez un peu de passion à la lecture, et à l'avancée de l'enquête de Maggie.

En deux mots ...

Ce roman est original dans son esprit, poussif dans son développement, et simplement décevant dans son dénouement. Loin de vouloir - à trop en dire - "spoiler" les futurs lecteurs, ce roman aurait pu être une interpellation sur une forme provocante de dénonciation de ces crimes. Il se termine par un simple fait divers. 

Un extrait

" Vous n'avez pas vu la troisième salle de Natures Mortes, n'est-ce pas ?  demande-t-il. À moins que vous y soyez retournée plus tard ? 
- Je n'y suis pas retournée.
Je ne sais pas pourquoi cette question me met sur la défensive. J'avais le droit de décider que j'en avais assez. 
Kevin ne remarque pas ma réaction. 
- Bon, vous connaissez le tableau Disparitions ?
- Non.
- Une semaine plus tôt, j'ai vérifié toutes les légendes murales de Natures Mortes. Chaque peinture portait le nom de sa victime, à l'exception de la dernière, la grande nature morte estampillée Anonymes. Ce que je dis à Kevin. 
Il se rembrunit.
- Et bien hier soir elle était intitulée Disparitions et elle était pleine d'objets. C'est ce qui provoque toutes ces rumeurs. On pense que Kim a laissé des indices en rapport avec sa propre disparition." P.107 

L'auteur

Maria Hummel est une écrivain américaine, ancienne secrétaire d'édition du Musée d'Art Contemporain de Los Angeles. Poète, elle a remporté un prix pour son premier recueil de poésies, et un prix pour son recueil de nouvelles - Motherland, paru en 2014. Elle a également été enseignante dans deux universités américaines.

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