Victoire du Labour : les Britanniques sont-ils politiquement en avance ou en retard sur nous ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans la dèche à Paris et à Londres, le roman de George Orwell
Dans la dèche à Paris et à Londres, le roman de George Orwell
©DR

Décalage horaire

Avant l’heure c’est pas l’heure mais après l’heure, c’est toujours pas l’heure non plus.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Sur cette affaire comme sur pas mal d’autres, il semble qu'il y ait deux écoles : 

  • celle qui dit que le Labour, en remportant ces législatives de manière aussi massive, est incontestablement en avance sur nous puisque c’est en se débarrassant de Corbyn, le Mélenchon local, et en retrouvant le chemin d’une social-démocratie pro-business, pro-nucléaire et pro-Europe que les socialistes britanniques sont enfin sortis de l’ornière dans laquelle ils étaient coincés depuis 14 ans ; 

  • et celle qui, observant l'inquiétante percée de Nigel Farage, un Le Pen du cru autrefois aussi anecdotique qu’un Zemmour post-divorce d’avec Marion Maréchal, assurent au contraire que les voisins du dessus sont en retard de deux ou trois élections. Keir Starmer, en emménageant 10 Downing Street, ne serait alors qu’un DSK qui se serait empêché juste au bon moment (pratiquement un Macron 2017, quoi...), et Reform UK un RN dont le Bardella serait encore en train de jouer à Grand Theft Auto sur l’ordinateur familial…

En ce qui me concerne, j’ai du mal à trancher (ce qui suggère d’ailleurs l’existence d’une troisième école mais ne nous dispersons pas) : oui les socialistes anglais viennent effectivement de casser la baraque en raflant 440 sièges sur 660, mais c’était avec un programme que même la gauche de LR s’approprierait volontiers et qui laisserait surtout nos « économistes atterrés » plus consternés que jamais si Faure ou Glucksmann s’avisaient de s’en inspirer.

Et oui, les quatre petits strapontins de Reform UK sont loin de le mettre sur le chemin de la route, mais c’est dans un contexte de scrutin uninominal à un tour où il suffit d’arriver en tête dans une circonscription pour l’emporter. Avec 4 millions de voix contre 6 pour la droite traditionnelle et 9 pour le Labour, tout ce petit monde navigue désormais dans des eaux de profondeurs comparables. 

On le voit, la p’tite bête continue donc de monter monter monter et viendra sans doute bientôt faire aux British les mêmes guili-guili qu'à nous… On n’est pas si asynchrones que ça finalement, juste programmés en léger différé.

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