Un moucharabieh de pénitencier pour les über-riches ou des araignées qui chassent les abeilles : toute l’actualité des montres...<!-- --> | Atlantico.fr
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La dialectique de l’araignée (sa position donne l’heure) et de l’abeille (les minutes)...
La dialectique de l’araignée (sa position donne l’heure) et de l’abeille (les minutes)...
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Et aussi une montre qui ne manque pas d’air et une machinerie qui s’exhibe...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• WONDER WEEK : Une Arche de Noé dans le port de Genève

Genève en termine ce week-end avec sa traditionnelle semaine de folies horlogères : 10 000 professionnels de la montre sont venus du monde entier pour découvrir les nouveautés d’une centaine de marques. Verdict final : la fièvre se calme en Asie ! Il y avait nettement moins de « Chinois » (au sens large) dans les allées des différents salons : cette année, on partira tout de même les draguer sur place, puisque les marques du groupe Richemont organiseront, cet automne, une Wonder Week bis à Hong Kong. En attendant, on chouchoute les amateurs asiatiques avec une « année du Serpent » (zodiaque chinois) qui fait éclore des dizaines de serpents symboliques sur les cadrans. Une tendance ophidienne qui donne le signal d’une explosion naturaliste sans précédent : tous les matins, les horlogers suisses relisent l’Histoire naturelle de M. de Buffon plus que le Wall Street Journal ! Chacun y va de son bestiaire miniature : panthères, lions, crocodiles, zèbres, aigles, libellules, papillons, abeilles, araignées ou hirondelles (ci-dessous : Van Cleef & Arpels) se mêlent à des bouquets de fleurs rares, avec un réalisme qui efface un siècle d’art contemporain non-figuratif. Ce qui tombe très bien : les Asiatiques adorent l’hyperréalisme animalier et la décoration botanique kitschissime ! L’entomologie et la zoologie sont les nouvelles mamelles de la Suisse horlogère...

• PIAGET : Au nom de la rose

La nouvelle vogue des beaux-arts de la décoration horlogère permet de retrouver des techniques un peu oubliées, ou jamais utilisées dans une montre. Piaget réhabilite ainsi la micro-mosaïque, pratique ornementale héritée de la mosaïque traditionnelle qui utilise des micro-tesselles de pâte de verre coloré (10 000 nuances), filées sur moins d’un millimètre d’épaisseur et assemblées en motifs qui peuvent compter jusqu’à 560 pièces au centimètre carré. Piaget célèbre le retour de ce « métier d’art » (on ne parle plus d’artisanat) avec une magnifique rose « Yves Piaget » – variété très appréciée dans les roseraies, dont le nom honore le dernier président de la marque, avant son rachat par le groupe Richemont. Le boîtier Altiplano ultra-plat choisi pour ce cadran permet d’admirer chaque nuance de cette rose épanouie dans la rosée lumineuse de sa micro-mosaïque de verre.

• CARTIER : Un concept qui ne manque pas d’air

Rien n’oblige Cartier à se lancer dans d’aussi incroyables avancées mécaniques, sinon la conscience du rôle moteur que doit jouer en permanence une marque qui aspire à l’Olympe de l’éternité. À la pointe ultime du sommet de la pyramide, voici le concept ID Two, véritable concentré de haute mécanique. Le boîtier est en céramique transparente : la révolution du matériau, c’est la quasi-résistance du diamant avec sa transparence, mais sans renoncer aux facilités d’emploi de la céramique. Pour la révolution mécanique, tous les composants ont été repensés et recomposés pour limiter au maximum la consommation d’énergie : on a même pratiqué le vide d’air à l’intérieur de la montre pour éviter toute perturbation due aux frottements de l’air. Dans quelques millimètres cubes, ça sent la chasse au gaspi, mais ça marche ! Cette montre mécanique fonctionne pendant près de deux mois sans être remontée (pour les détails techniques, on se reportera à notre vidéo). Tous les acquis de cette concept watch se retrouveront bientôt dans nos montres de tous les jours, de même que la sécurité quotidienne de nos voitures s’est trouvé dopée par des innovations nées sur le banc d’essai de la Formule 1...

• HAUTLENCE : La maîtrise des émotions mécaniques

Pas de Wonder Week genevoise sans bonne surprise dans la nouvelle génération. Pour ce mois de janvier 2013, c’est Hautlence – jeune marque lancée il y a sept ans – qui assurait le spectacle, avec une version assagie de ses marqueurs mécaniques : heures « sautantes », minutes « rétrogrades », plongée dans la profondeur de la montre et mise en valeur des embiellages d’une « machinerie » qui se remonte manuellement. Ces codes sont condensés dans un boîtier rond et rehaussés par un spectaculaire contraste noir/orange. Cette HL RQ ronde demeure très portable (44 mm pour le boîtier), mais c’est aussi une talking piece qui attire les regards et qui permet d’entamer la conversation...

• DE BETHUNE :

L’avantage d’une Wonder Week, c’est le grand brassage des styles horlogers dans un fabuleux kaléidoscope de tendances et d’échappées vers tous les horizons. La jeune marque De Bethune, créée voici dix ans, se pose en nouveau classique du XXIe siècle, avec des codes esthétiques qui marient la grande tradition des XVIIIe et XIXe siècle aux innovations mécaniques et graphiques contemporains. La nouvelle DB 28 « Skybridge » surprendra les néophytes, mais elle enthousiasme les aficionados. Le cadran concave est bleui au four : il met en valeur à la fois les index sphériques des heures et le semis de billes d’or et de diamants qui figure un ciel nocturne. La flèche centrale nous conduit d’une lune en trois dimensions à une flèche décochée vers l’infini pour emporter les aiguilles du temps (elles aussi très spéciales). On adore cette tension permanente dans la dialectique des courbes et des lignes, de la pointe et de l’orbe, de la lumière et de la nuit. Un exercice horloger totalement hors normes, notamment le mouvement et les « anses » mobiles de la montre, qui permettent au boîtier de s’adapter à tous les poignets.

• FRANCK MULLER : Les über-riches grillent d’impatience

Sans Franck Muller, le fameux « Master of Complications », et sans les flamboyantes épices de son style démonstratif, la haute horlogerie genevoise manquerait un peu de piquant. Témoin de cette exubérance, le nouveau Giga Tourbillon Alcatraz, serti de diamants qui ne cachent pas leur envie d’être vus. C’est une exceptionnelle mécanique de haute horlogerie, mais c’est aussi un fétiche sociétal. On comprend, avec le cadran grillagé, pourquoi « Alcatraz ». Et on devine, derrière la grille, pourquoi « Giga » : le tourbillon – noyau très compliqué d’engrenages mécaniques – qui tourne en rond derrière son précieux moucharabieh ne fait pas moins de 20 mm de large – record absolu dans l’horlogerie suisse. Rien n’est jamais trop grand, ni trop superlatif pour les über-riches planétaires, qui exorcisent devant ces barreaux alcatraziens leur angoisse de se retrouver un jour derrière...

• Le Quotidien des montres

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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