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Un hiver volcanique dans le parc de Yellowstone
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Il faut passer une énorme arche en pierre pour se savoir enfin dans le parc de Yellowstone, le tout premier parc naturel au monde. En pleine chaîne montagneuse des Rocheuses, à l'ouest des Etats-Unis, le décor qui nous entoure, pourtant célèbre, n'est guère familier. Le paysage d'hiver donne à Yellowstone ce caractère unique et insolite. A motoneige ou en raquettes, l'exploration s'annonce exceptionnelle.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Tous les déplacements s'opèrent désormais en snowcoach, une espèce de car plus ou moins grand, équipé de chenilles en guise de roues. On s'engage sur la Grand Loop Road. Cette route de 235 km épouse la forme d'un grand huit, idéale pour avoir un aperçu du parc, a priori le plus visité des Etats-Unis  (3,5 millions de personnes par an). Large comme la Corse, le Yellowstone s'étendrait sur plus de 8 983 km². Hormis au nord, de Gardiner à Cooke City, un ancien village de mineurs, l'asphalte se cache sous une épaisse couche de neige. On chausse alors des raquettes ou des skis, pour les plus sportifs. Le parc héberge environ 4 000 bisons, une centaine de loups, des hordes de wapitis, des élans, des coyotes, des grizzlis et des pumas. Autant de spécimens que l'on traque avec l'ardeur d'un chasseur. Quant au carcajou - dont le nom évoque spontanément l'acajou -, on s'enquiert, avant de le guetter, sur ses origines. On dirait un ours, mais ce n'en est pas un. Les uns le disent peu farouche, les autres, au contraire, sauvage. Quoi qu'il en soit, cet animal se pose, en raison de son ancienneté, comme le doyen de la réserve.


Yellowstone est, en effet, le premier parc national de l'histoire. Favorisée par une géologie particulière, sa création remonte à 1872. Il concentre plus des deux tiers des geysers présents à la surface du globe, parmi lesquels le Steamboat Geyser. La fumée que l'on aperçoit au loin vient, elle, de l'Old Faithful, lequel fume avec la vigueur d'une machine à vapeur. On ne reste pas assez longtemps sur place pour voir le phénomène se reproduire, mais d'après le guide, ce type d'effusion a lieu toutes les 90 minutes exactement. La visite continue, devant des fontaintes de boue, des fumerolles, et des sources chaudes, autant de manifestations dénonçant l'activité magmatique du site. Eh oui, Yellowstone se révèle être un gigantesque volcan, pour ne pas dire un « supervolcan », ainsi que le désignent certains spécialistes. Sa cheminée descend jusqu'à 660 km de profondeur. Il y a pourtant 640 000 ans qu'il n'a pas craché de lave.
John Colter Trappeur est le premier Occidental à avoir aperçu ses fumées, dans le cadre d'une expédition du Corps of Discovery, unité de l'armée américaine dirigée, en 1803, par le capitaine Lewis et le sous-lieutenant Clark. Amoureux de la région, il y retourna à plusieurs reprises, en quête de fourrures puis, tout simplement d'aventures. De retour à la civilisation, il fit l'objet d'un véritable culte. Ses contemporains ainsi que successeurs lui attribuèrent le statut de mountain man, homme capable de survivre seul, pendant des semaines, dans la nature hostile.


Trois motos neige « 900 SLE » attendent devant l'hôtel. Il est temps d'aller voir l'Old Faithful de plus près. Sur le chemin, on s'arrête pour contempler quelques merveilles géologiques, le Lower Greyser Basin, le Midway Geyser Basin, et l'Upper Geyser Basin, entre autres. Il semble faire beaucoup plus chaud, tout à coup. La tentation d'enlever son manteau grandit tandis que l'on comprend l'influence des geysers sur la température extérieure. L'excursion vers les Canyons devrait rafraîchir le groupe. Une intuition qui se vérifie à quelques mètres des cascades, dans la partie jugée la plus froide du parc. Pas un animal à l'horizon. De même que les grands absents, on rebrousse chemin, vers la chaleur.


Il fait effectivement meilleur au bord du lac qu'au pied des chutes d'eau précédentes. Nichée dans la caldéra la plus récente du parc, le lac de Yellowstone s'étend sur près de 341km². Considérées comme le cœur du site, ses eaux, rouges en profondeur, sont d'une certaine manière le sang des espèces végétales et animales qui l'occoupent. À l'est, se découpe dans le ciel une chaîne de montagnes très irrégulière. C'est l'Absaroka Range. Au-dessus de ses sommets volent quantité d'oiseaux piscivores (mangeurs de poissons) des pélicans aux cormorans, en passant par des aigrettes, des pygargues à tête blanche, et des balbuzards pêcheurs. On trempe la main dans l'onde peuplée de truites, manquant de retrouver un glaçon au bout de son bras car, en dépit, des 10 000 litres d'eaux surchauffés que déverse chaque jour le bassin de geysers, la température du lac ne dépasse pratiquement jamais 7°C. Raison de plus pour entreprendre ce voyage exceptionnel en hiver !

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