Quand Marseille se mouille et quand le soleil se décapsule : c’est l’actualité solsticiale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Un plongeur qui palme sur le cadran d’une « plongeuse » de légende (Jacques Bianchi)…
Un plongeur qui palme sur le cadran d’une « plongeuse » de légende (Jacques Bianchi)…
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Atlantic Tac

Mais aussi la fascination sphérique d’un ciel étoilé, l’élégant décentrage d’un cadran, une française de bronze qui revient de loin et une Martienne qui se globalise doublement…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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JACQUES BIANCHI : À tout seigneur, tout honneur…

Et à tout amateur, tout bonheur ! On va vous parler d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître : Marseille en ce temps-là étai la Mecque française des plongeurs, et le maître-horloger Jacques Bianchi en était le prophète. Dans son atelier près du Vieux Port, où il travaille toujours devant son établi horloger, il créait des montres pour les plongeurs professionnels, notamment ceux de la Marine nationale, nageurs de combat et autres démineurs. Ces équipements en dotation dans quelques unités font aujourd’hui le bonheur des collectionneurs. La mode vintage aidant, l’idée lui est venue de relancer une série de ces JB 200 (200 pour les 200 m d’étanchéité), avec une esthétique pratiquement identique et ce qu’il faut de modernisation sans trahison pour ne pas décevoir les amateurs. L’opération a été menée avec une intelligence qui voit la campagne de souscription lancée sur Kickstarter exploser tous les compteurs : on en était ce matin à 460 000 euros de précommandes passées par 650 amateurs, qui ont eu l’intelligence d’investir un peu moins de 600 euros pour une montre qui en vaudra un millier en boutique d’ici à la fin de l’année et plusieurs milliers chez ceux qui auront manqué cette souscription. L’exercice de cette réédition a été parfaitement réussi : même format de boîtier avec couronne à gauche, cadran encore plus lisible avec la silhouette iconique du plongeur, lunette tournante, index et aiguilles soigneusement respectés mais encore plus fonctionnels, mouvement automatique pour remplacer l’ancien mouvement à quartz. Il n’est pas trop tard pour passer commande de cette pièce historique, que les vrais « mordus » auront le privilège d’aller chercher à Marseille pour se la voir remettre des mains du « maître »…

ICE-WATCH : Soif d’aujourd’hui…

On va pouvoir désormais parler d’un nouveau concept horloger décapsolaire, puisque cette nouvelle série de montres Ice-Watch solaires (Solar Power : zéro pile !) sont dédiées à l’univers graphique du Coca-Cola, la plus célèbre boisson sur cette planète. Une série 100 % collector qui rend hommage aux couleurs emblématiques (noir, blanc, rouge) et à tous les codes visuels de bulles dont l’origine américaine remonte à 1885 et qui sont aujourd’hui devenues le symbole d’un soft power américain triomphant : le pouvoir est au bout du Coca [à travers le monde, il s’en vend plus de 17 000 bouteilles par seconde]. L’ensemble est assez inattendu, mais très rafraîchissant, avec des boitiers de 40 mm et une série de six montres estivales proposés sous les 100 euros qui n’ont besoin que du soleil pour fonctionner : « Deux premières collections capsules où pétille l’amitié entre deux entreprises ouvertes sur le monde, les cultures, la rencontre des générations et les actions concrètes pour un avenir plus heureux et plus durable envers tout(e)s et la planète », nous assure Jean-Pierre Lutgen, le créateur d’Ice-Watch, depuis toujours admirateur de l’esthétique Coca-Cola. Bref, un partenariat effervescent – 100 % liberté, 0 % morosité – qui nous prouve qu’Ice-Watch est en train de truster les grandes légendes du XXe siècle : après Tintin et Coca-Cola, à qui le tour ? En prime, pour les lecteurs d’Atlantic-Tac et pour fêter cette collection « capsule » à décapsuler sans modération, une publicité du début des années 1980, quand Eddy Mitchell prêtait sa voix à la « soif d’aujourd’hui » mise en bouteilles par Coca-Cola (ci-dessous)…

DE BETHUNE : L’appel du 18 juin…

On ne va pas vous redire l’admiration légitime qu’on peut porter à la manufacture indépendante suisse De Bethune, parangon du néo-classicisme avant-gardiste de la haute horlogerie suisse. En témoigne la nouvelle DB25GMT Starry Varius, qui ajoute un affichage de différents fuseaux horaires à ses indications classiques. Tout se joue au centre de la montre, l’heure locale – celle du lieu où l’on est – demeurant traditionnelle, ainsi que l’affichage de la date (aiguille et disque circulaire au centre). Pour le second fuseau horaire, on voit une Terre sphérique faire le tour d’un anneau gradué sur vingt-quatre heures : quand cette heure lointaine est diurne, la sphère est dorée comme le soleil qu’on repère au centre de la montre : après 18 heures, quand elle atteint le ciel nocturne ponctué d’étoiles, la sphère pivote pour devenir bleu nuit et finir son cycle quotidien. Tout ceci est évidemment très élégamment mis en scène, avec une grande sobriété dans l’intelligence mécanique de cette complication et avec des finitions d’anthologie qui expliquent le prix quasiment à six chiffres (autour des 90 000 euros) de cette montre intégralement réalisée dans les ateliers De Bethune. Les collectionneurs les plus fortunés auront à cœur de faire reproduire le ciel étoilé de la journée « historique » de leur choix : puisqu’on est le 18 juin, gageons que le général de Gaulle aurait choisi les astres du ciel nocturne de Londres le 18 juin 1940…

ARMIN STROM : L’extravagance d’une élégance minimaliste…

Si la montre est à peu près universellement le seul bijou consenti aux messieurs, le tout reste de transformer cet « objet du temps » de moins en moins fonctionnel [l’heure est partout ailleurs que dans les montres] en accessoire de parure dont l’ostentation ne serait pas dans les pierreries, mais dans la qualité des finitions artisanales et dans le soin apporté au moindre détail. Le prestige contemporain de ce « bijou masculin » va donc se jouer sur quelques centimètres carrés de surface et sur quelques centimètres cubes de volume, avec une attention technique portée à chaque composant du mouvement et le souci permanent d’une harmonie esthétique repérable au premier coup d’œil. C’est la mission que s’est fixée la nouvelle montre Tribute 1 de la manufacture indépendante suisse Armin Strom, qui se positionne du côté de l’avant-garde, mais en se revendiquant des plus hautes traditions de la belle horlogerie. La fiabilité du mouvement « manufacture » permet d’en garantir dix ans les cent heures de réserve de marche. Chacun appréciera le rigoureux minimalisme du cadran décentré et l’élégance foncière de cette pièce au poignet. On peut également saluer les efforts de cette manufacture qu a l’élégance morale de limiter cette série à 25 pièces et d’en contenir le prix sous les 13 000 euros – ce qui est presque extravagant pour une montre de haute horlogerie suisse…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

••• BEHRENS : la marque indépendante hongkongaise Behrens s’est fait une spécialité horlogère dans les indications horaires alternatives – celles qui permettent de lire le temps « autrement », ceci de façon mécanique et à des prix accessibles. Témoin, cette B025 Project One (vidéo ci-dessous) qui affiche les heures et les minutes par deux « rouleaux », en complétant ces données par une indication des fuseaux horaires de notre planète (Terre sphérique de droite, calée sur une journée de 24 heures) et par les heures de la planète Mars (sphère de droite, calée sur une journée de 24 heures et 37 minutes) – le tout sur une base mécanique Swiss Made additionnée d’un module spécialement développé pour cette B025. Les heures précises se lisent dans les deux « hublots » placés sous les sphères, avec la date du jour au milieu. Le plus épatant reste le prix, annoncé sous les 7000 euros pour une livraison en octobre [soit six à huit fois moins cher qu’une montre suisse qui se risquerait sur un tel concept]. L’esthétique est certes un peu… brutale, mais une telle concept watch n’a pas fini d’alimenter les conversations avec vos voisin(e)s de bistrot… ••• MALFAISANTS : les vols à l’arraché – généralement violents – de montres de luxe dans les rues de Paris se sont tellement multipliées ces derniers mois que la DSPAP (Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne) a mis en place une unité spéciale « Montres » pour enquêter sur des voleurs de plus en plus connaisseurs mieux en mieux informés sur les montres faciles à revendre. Il existe aujourd’hui des bandes spécialisées dans certaines marques et dans certains quartiers, avec des voleurs « formés » à l’étranger où ils repartent très rapidement après leurs agressions, mais aussi des « jeunes » de banlieue qui se mettent sur ce marché lucratif. Avec le retour des beaux jours et la réinstallation des terrasses, le repérage des poignets les mieux équipés devient plus facile. Problème pour les marques horlogères : si plus personne n’ose porter dans la rue des montres de luxe [le luxe commençant à Rolex et se terminant chez Richard Mille], qui achètera encore de telles montres ? ••• RESERVOIR : comment porter à son propre poignet une montre qui a effectivement fait le tour du monde pendant le récent Vendée Globe ? Il suffit de choisir une des Tiefenmesser en bronze embarquées dans un container de dix montres lors de son départ par Maxime Sorel, qui pilotait Imoca V-B Mayenne. Ces montres qui racontent une vraie histoire (boîtier de 43 mm, 5 200 euros) sont revenues aux Sables-d’Olonne après avoir bravé trois océans : leurs futurs propriétaires auront le privilège de passer une journée en mer avec Maxime Sorel…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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