Quand la prune fait reculer la date et quand la lumière part en plongée : c’est l’actualité des montres <!-- --> | Atlantico.fr
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Tout pour plaire aux amateurs de montres de l’âge d’or (Massena Lab x Revolution).
Tout pour plaire aux amateurs de montres de l’âge d’or (Massena Lab x Revolution).
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Atlantic-tac

Mais aussi le sport chic à l’honneur en bleu mat, le réveil des grandes profondeurs, une leçon de design et de culture horlogère, les illusions perdues de la seconde main et l’ultra-précision d’une « plongeuse » olympique…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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VULCAIN : Le son…

Vous vous demandez sans doute à quoi peut bien servir une montrequi sonne sous l’eau. Techniquement, à une époque où les plongeurs ne disposaient que d’instruments mécaniques pour assurer leur sécurité, une sonnerie audible sous l’eau avait l’avantage de leur rappeler qu’il était temps de remonter : une montre-réveil comme la Cricket de Vulcain avait donc été adaptée pour que le son de son cliquetis soit perceptible en plongée. L’évolution technique aidant, les plongeurs disposent à présent d’ordinateurs de poignet autrement plus performants, ce qui nous permet de ne plus avoir que de considérations esthétiques : la réédition à l’identique de cette Cricket Nautical née en 1961 – l’une d’elles avait atteint la profondeur de 250 m au poignet d’un champion – nous laisse nostalgiques d’un temps où les « instruments » horlogers étaient tout simplement beaux [aujourd’hui, ils semblent systématiquement plus fonctionnels qu’élégants]. En 42 mm, la Cricket Nautical contemporaine permet toujours de lire les temps de « palier » à neuf, six et trois mètres, en fonction du temps passé sous l’eau, ceci avec un charme fou, mais quels amateurs de plongée accepteraient de risquer sous l’eau un tel bijou ? En tout cas, cette montre « instrumentale », toujours étanche à 300 m, témoigne d’un sens très maîtrisé du design et sa légende reste magnifique : souvenons-nous qu’elle avait pour parrain un certain commandant Cousteau…

PATEK PHILIPPE : La tradition…

Sachant que les montres à « heures universelles » [plusieurs fuseaux horaires] sont parmi les plus recherchées dans la production Patek Philippe et sachant que les « séries limitées » de cette manufacture sont un facteur décisif d’excitation pour les collectionneurs, inutile de vous expliquer pourquoi la nouvelle « Heure universelle » référence 5330G-010 lancée par Patek Philippe en édition spéciale « Tokyo » (300 exemplaires) est déjà introuvable. C’est aussi qu’elle propose une première mondiale mécanique : un affichage de la date indexé sur l’heure locale, cette date  s’ajustant automatique en avant ou en arrière lorsqu’on sélectionne par le poussoir un autre fuseau horaire (sur l’image ci-dessous, la date est indiqué par une palette rouge à l’extrémité d’une aiguille centrale transparente (en verre). L’élégante couleur prune du cadran – très japonisante – est mise en valeur par le guillochage central de de cette série limitée, qu’on identifiera très facilement par son « Tokyo » rouge – les amateurs nippons apprécieront sans doute aussi que le traditionnel soleil du disque des vingt-quatre heures soit remplacé par leur soleil levant rouge. Avec son mouvement automatique ultra-plat, ce boîtier en or gris de 40 mm est d’une rare élégance : c’est indubitablement un futur collector et cette référence 5330G-010 spéciale « Tokyo » a tout de la future star des enchères…

ARTYA : La lumière…

Cette AquaSaphir imaginée par la marque créative suisse ArtyA (« Art Yvan Arpa », du nom de son créateur) est la première montre « aquatique » à proposer un boîtier en verre saphir de 41 mm capable de rester étanche jusqu’à 60 mètres. Même la lunette est dans un verre saphir bleu (NanoSaphir Cyan) qui vient compléter le cadran en émail tout de bleu dégradé. Pas une vis et pas un élément de renfort métallique dans ce boîtier dont le matériau est un des plus résistants au monde pour les rayures (on classe ce verre saphir derrière le diamant et la moissanite). Cette « plongeuse » pleine de lumière s’offre même, à l’occasion, un cadran en météorite métallique, inattendu et très décalé sur une montre à vocation nautique. Le mouvement automatique « manufacture » (heures, minutes, secondes, certifié chronomètre pour la précision) justifie en grande partie les 30 000 euros (lunette en verre saphir), sinon les 40 000 euros (lunette bleue) exigés pour cette montre avant-gardiste, qu’il est possible de commander dans d’autres couleurs de verre saphir (certaines versions orangées sont très réussies). Yvan Arpa, l’enfant terrible de la nouvelle génération horlogère genevoise, n’a pas fini de nous surprendre par les variations de ses créations en saphir, dont il a été un des pionniers : cette AquaSaphir est probablement la plongeuse la moins conformiste de l’été…

LOUIS PION : La tendance…

Avec Louis Pion, marque indépendante française, on sait ne jamais être en retard d’une tendance horlogère : quand la mode « sport chic », dont la vague menace de tout emporter dans les vitrines, est aux boîtiers minimalistes à cadrans en couleurs, Louis Pion répond présent. Avec des astuces qui prouvent une belle expérience horlogère : alors que la version jaune du cadran de la montre Adrien est « soleillé » pour gagner en brillance, la version bleu clair de ce cadran est mate pour davantage de profondeur (le blanc sera texturé pour créer un relief supplémentaire). Le chic des index « bâton » est indéniable. Boîtier en acier de 42 mm et bracelet présentent également une alternance intelligente de surfaces brossées et polies. On en oublie qu’il ne s’agit que d’une montre à quartz tellement. Elle ressemble aux icônes mécaniques de la tradition suisse. Étanche à 100 m, ce qui est bien suffisant de la ville à la plage, la montre Adrien, en trois aiguilles, n’exige que 120 euros pour devenir une des « tool watches » de l’été, celle qui peut remplacer sans déroger une des vraies belles montres qu’on retrouvera à la rentrée…

MASSENA LAB : La classe…

Tout le monde n’ayant pas les moyens de s’offrir des pièces uniques Patek Philippe commandées voici près de huit décennies par des amateurs très exigeants sur l’esthétique de leurs montres, il existe aujourd’hui un marché pour des montres « à la manière de » aussi parfaitement stylées que parfaitement inspirées par les merveilleuses créations de l’âge d’or des montres mécaniques. C’est ainsi que la mode horlogère nous livre à nouveau, à des prix accessibles [ici, dans les 3 500 euros], des cadrans et des boîtiers comme les grandes marques ne savent plus ou n’osent plus en proposer. En 39 mm pour le boîtier (à peine 13 mm d’épaisseur, verre acrylique compris), ce chronographe Uni-Racer 1949 ressemble trait pour trait – en mieux, c’est un comble ! – à une Patek Philippe de 1949 dont on ne connaît qu’un seul exemplaire. Les couleurs de cet Uni-Racer brillent exactement comme il faut, avec ce qu’il faut de composé luminescent pour s’animer dans la pénombre : au poignet, l’effet est saisissant. William Massena, le fondateur du Massena Lab, sait y faire : il a même pensé au verre acrylique, encore plus authentique (comme dans les années 1950-1960), et au mouvement chronographe à remontage manuel, absolument conforme à ceux de l’époque. Pour résumer, zéro faute de goût dans ce festival d’intelligence et de culture horlogère rendu accessible – en série limitée : 120 montre seulement – par l’association de Massena Lab avec la « machine de re-création collaborative » de Wei Ko (Revolution). C’est sans doute le chronographe de l’été : les amateurs de belles montres leur disent merci…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté… »

•••• SECONDE MAIN : les lecteurs d’Atlantic-Tac ont déjà été informés des baisses sensibles constatées sur le marché de la seconde main et des montres de collection. 18 % de baisse globale pour les montres dans les dix premières maisons d’enchères, alors que la joaillerie est en croissance de 47 % [données compilées par l’excellent indicateur du Mercury Project de Thierry Huron]. Le nombre de lots vendus est en baisse, quoique le prix moyen de chaque lot soit en hausse. Le recul est sensible sur les lots à six chiffres (-32 %), mais les lots « millionnaires » à sept chiffres s’en tirent beaucoup mieux (+38 %) : sept du Top 10 de ces lots « millionnaires » sont des Patek Philippe, avec Rolex qui n'apparaît que pour un seul lot de ce type, et les horlogers indépendants Roger Smith et François-Paul Journe. On assiste à une forme de polarisation sur les lots exceptionnels, au détriment des pièces « moyennes », mais pas forcément des montres plus « accessibles ». Une des marques les plus touchées par cette baisse reste Audemars Piguet… •••• OMEGA : Paris aura donc sa série spéciale Omega, une Seamaster Diver 300 m de 42 mm, éditée pour les jeux Olympiques de Paris en 2024. Les couleurs de la montre (ci-dessous) sont celles de l’olympisme – blanc, or et noir. La lunette est en or « Moonshine », un alliage exclusif utilisé par Omega (argent, cuivre, palladium) qui donne à l’or jaune une teinte un peu pâle et « laiteuse », comme une pleine lune dans un ciel d’été. Gravé au laser, le cadran en céramique blanche est à peu près inaltérable, alors que le mouvement « manufacture » est doté de cet échappement co-axial qui assure aux montres Omega une précision remarquable [certifiée « Master Chronometer » : on ne fait pas mieux en Suisse, si d’ailleurs dans le monde] et une résistance aux influences magnétiques hors du commun…

Lien Mercury Project :  https://mercuryproject.ch

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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