Quand l’Antarctique devient chic et quand le titane tient le choc : c’est l’actualité pré-hivernale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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montres horlogerie Franck Muller Rolex The Unamed society Hublot Czapek Genève aiguilles heures minutes
montres horlogerie Franck Muller Rolex The Unamed society Hublot Czapek Genève aiguilles heures minutes
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Atlantic Tac

Mais aussi des Belges qui (re)marchent sur la Lune, un salon couronné sur les Champs, des baguettes qui flamboient et un Colt qui crache des diamants…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FRANCK MULLER : Les raisons de craquer…

Il aura donc fallu attendre les derniers jours de l’année 2020 pour voir apparaître ce qui pourrait bien être une des « montres de l’année » ! Cette Vanguard « Line Cut » de Franck Muller est effectivement une de ces montres qui ont tout compris du nouveau monde horloger. Le modèle ? Une version extra-plate de la Vanguard, en titane microbillé, dans une taille modérée (41 mm), avec un bracelet en titane grade 5 spécialement dessiné pour l’occasion et un mouvement automatique « manufacture » entièrement conçu et développé dans les ateliers Franck Muller, à Genève. On ne peut guère rêver mieux dans la catégorie « sport chic » [bracelet métallique « intégré » compris] que cette montre d’un magnifique gris furtif, d’une légèreté qui la fait oublier au poignet et d’un style très affirmé sans être tape-à-l’œil : admirez notamment le détourage noir très subtil des chiffres en applique – ils rendent la montre encore plus lisible ! Au poignet, c’est un bonheur. Coté banquier, cette Vanguard « Line Cut » a également tout compris, puisqu’elle sera proposée à 9 820 euros – pour une montre Swiss Made, c’est d’une légèreté provocante ! Dernier des atouts qui imposent cette nouveauté comme une des montres de l’année : c’est pour l’instant une exclusivité pour le marché français, du moins jusqu’à l’été prochain, mais il n’y en a pour l’instant qu’un peu moins de cinquante – il vaut donc mieux ne pas tarder si on craque, et on a toutes les raisons de craquer !

CZAPEK GENÈVE : Les raisons d’apprécier…

En dépit de son nom, cette jeune marque indépendante est très française dans son approche de la nouvelle horlogerie. Ses concepteurs (français !) ont réussi l’exploit de vendre la première quarantaine de leur nouvelle Antarctique Passage de Drake en quelques jours – c’était déjà le cas des séries précédentes. La montre joue également dans le registre « sport chic » qui est aujourd’hui le créneau le plus disputé dans l’horlogerie de luxe. Tous les codes y sont : le boîtier relativement simple, mais en réalité très travaillé dans ses alternances de surfaces brossées ou polies ; les dimensions raisonnables (40,5 mm d’acier) ; le mouvement automatique « manufacture » (exclusif pour Czapek) ; le cadran élégant et sobre, mais lui aussi très travaillé dans sa texture guillochée et « flinquée » (quatre couleurs sont disponibles) ; le bracelet en acier intégré dans le boîtier – notez l’élégance des maillons ; le prix, gentiment positionné autour des 16 300 euros pour une série limitée qui ne sera fabriquée qu’à un seul exemplaire par jour d’ici au mois de mars…

COL & MAC-ARTHUR : Les raisons de rigoler…

On ne s’ennuie jamais avec les petites marques indépendantes : la jeune équipe de Col & MacArthur nous arrive de Belgique, avec un culot monstrueux dans la mise en scène de son concept de marque – la « montre de mémoire ». Entendez par « mémoire » l’intégration dans la montre d’éléments concrets qui rappellent de façon plus ou moins explicite un événement historique : du sable de la plage de Dunkerque pour l’anniversaire du rembarquement des Alliés en 1940 ou des feuilles de chêne pour le cinquantenaire de la disparition du général de Gaulle. On y croit ou on n’y croit pas, mais l’ambition est touchante. Le plus beau « coup », c’est tout de même la montre Lunar 1969, qui se réapproprie la grande légende horlogère de la Lune et ses pionniers, qui ne portaient pas exactement des montres Col & MacArthur. Peu importe : l’essentiel, c’est de participer ! Chaque montre de la série est supposée enrichie d’un fragment de météorite lunaire : la marque vous propose même de lancer votre propre montre aux confins de l’espace, grâce à un ballon sonde dont l’explosion en vol libèrera, à environ 38 000 m d’altitude, le largage d’un colis parachuté contenant les montres qui auront fait l’ascension au-dessus de la Belgique ! Un vrai coup à la Tintin… La pub elle-même est assez jouissive (ci-dessous). Il faut s’attendra à tout avec une telle équipe : que vont-ils bien pouvoir nous proposer avec leur montre qui évoquera Pearl Harbour ?

HUBLOT : Les raisons de flamboyer…

On touche au sublime quand on atteint la quintessence ultime du kitsch – ce qui est le cas de cette volumineuse Big Bang [45 mm d’or King Gold : il faudra que la dame soit musclée, mais beaucoup d’oligarques mâles apprécieront cette symphonie fantastique],  somptueusement sertie de « baguettes » qui jouent dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel (une centaine de rubis de couleur, de saphirs roses, d’améthystes, de saphirs bleus, de topazes bleues, de tsavorites et de saphirs jaunes et oranges – ceci pour le seul boîtier). Comptez une autre grosse centaine de pierres pour la « lunette » et une cinquantaine supplémentaire pour le cadran. Le tout en serti invisible ! Histoire de faire bon poids, on a rajouté à la montre un mécanisme de chronographe : on n’est jamais trop prudent quand il s’agit de faire cuire ses nouilles al dente avec une montre à 340 000 euros au poignet. Sublime, forcément sublime, cette kitschissime démonstration horlo-joaillière…

THE UNAMED SOCIETY : Les raisons d’espérer…

Bien sûr, on pourrait trouver cette horloge révolvérisée d’un goût douteux, mais personne n’est obligé d’en faire le marqueur socio-culturel de son élégance personnelle. N’y a-t-il pas une forme d’exubérance dans cette mécanique endiamantée et une preuve d’extravagance dans la provocation qui consiste à transformer une arme en objet du temps ? Ce genre de Colt était surnommé « Peacemaker » et il a effectivement fait régner la paix, la loi et l’ordre dans l’Ouest américain : ici, il arbitre les heures qui passent et l’ordre cosmique qu’elles expriment. Sur le plan purement horloger, faire tenir autant de pièces dans un tel espace contraint est un exploit mécanique réalisé par L’Épée 1838, le dernier grand atelier suisse d’horlogerie de table : on aura compris que l’heure se lit sur l’arrière du barillet. Le sertissage joaillier n’est pas non plus un mince exploit : 2 518 diamants de 21 tailles différents (78 carats au total) à loger sur des surfaces autrement plus complexes que celles d’une montre ou d’un bijou – 140 heures de construction technique et 300 heures de sertissage ont été nécessaires aux ateliers Salanitro pour répondre à ce défi. On ose à peine vous en dire le prix, mais il est plus orienté pétro-monarque que « gilet jaune » [comptez dans les 335 000 euros]. Baptisée « The Diamond », cette pièce unique [pour l’instant, parce qu’on pourra toujours la personnaliser] a été réalisée par The Unamed Society, un laboratoire créatif spécialisé dans les objets hors du commun pour les collectionneurs qui ont déjà tout. Il s’agit de mettre en scène des « jouets de garçon » qui imaginent l’inimaginable et qui rendent possible l’impossible…

ROLEX : Les raisons de rêver…

C’est peut-être sur les Champs-Élysées qu’on trouve aujourd’hui la plus belle ambassade de Rolex sur cette planète : la famille Dubail vient d’y ouvrir au numéro 71 de la « plus-belle-avenue-du-monde » [quand les Black Blocs ne la saccagent pas] un remarquable espace de 300 mètres carrés exclusivement voué au culte des montres à la couronne – Oyster Perpetual, Submariner, Daytona, GMT-Master, Explorer et autres Sea-Dweller sont les grains du chapelet de ceux qui pratiquent ce culte. Bois naturel, bronze, marbre, vagues de verre glauque et même Arc de Triomphe en marqueterie de cuir attendent les amateurs pour créer un espace de luxe, de calme et de volupté horlogère (citation baudelairienne) au cœur des Champs-Élysées. Sous une verrière en rotonde, on trouve même un jardin pour méditer sur le temps qui passe et sur les fétiches qui nous aident à le voir passer. Supplément d’âme : la qualité traditionnelle de l’accueil « à la Dubail » dans ce salon, avec ce qu’il faut de sourires et de gentillesse pour faire oublier qu’une Rolex se mérite, moins par son prix [ces montres restent un des meilleurs rapports qualité-prix de l’offre suisse] que par la liste d’attente imposée pour les références les plus réclamées. Si vous devez investir un jour sur une Rolex, c’est chez Dubail, sur les Champs-Élysées, que vous la trouverez…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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