Quand il faut trois couleurs pour cinq bougies et quand « Mimile » met les voiles : c’est l’actualité pascale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Une plongeuse tricolore qui va au-delà du bleu-blanc-rouge (Baltic)…
Une plongeuse tricolore qui va au-delà du bleu-blanc-rouge (Baltic)…
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Atlantic-Tac

Mais aussi les mille pieds d’une souscription rétrovintage, des heures sautantes en plein vagabondage, une Lune dé-genrée qui ne dérange personne, un grand coup dans le ballon et une montre océanique qui réveille les consciences…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RICHARD MILLE : Le caprice des Caraïbes…

À tout seigneur, tout honneur ! Commençons cette chronique exclusivement française par Richard Mille, qui entame sa saison 2022 sur la mer des Caraïbes avec la montre RM 032 qu’il dédie aux Voiles de Saint Barth, la grande régate dont il est le fidèle soutien. Au moins 71 équipages seront sur le plan d’eau et 700 marins sont mobilisés ce week-end, mais seul le vainqueur de cette onzième édition pourra prétendre repartir avec cette RM 032 bicolore [quartz TPT bleu caraïbe et quartz TPT blanc, le quartz TPT étant un matériau et hautement technologique], dont la carrure est en titane, les cornes, les poussoirs et le fond associant carbone TPT et titane. On trouve sur cette édition 2022 Voiles de Saint Barth de la RM 032 (50 mm, étanchéité à 300 m) à peu près toutes les indications utiles au propriétaire d’un voilier engagé dans cette compétition et passionné de plongée : il lui suffira de poser un peu moins de 240 000 euros sur le comptoir de la boutique Richard Mille qui voudra bien lui en vendre une – ce qui est rarement le cas tellement tous les modèles de la marque sont introuvables partout dans le monde, avec une spéculation frénétique autour des rares pièces disponibles [vous aurez du mal à trouver cette RM 032 à moins d’un demi-million d’euros, et elle sera au million d’ici à un an : c’est mieux que l’Écureuil comme placement sans risque !]. Les caprices de milliardaires ne sont plus ce qu’ils étaient ! Les chiffres s’oublient, le style reste : on ne remerciera jamais assez l’horloger français Richard Mille d’avoir à ce point réveillé l’horlogerie suisse en lui infligeant une commotion dont elle ne s’est pas encore remise…

FP JOURNE : Le temps des vagabonds…

Pas le moindre nom de marque sur le cadran, mais, avec un minimum de culture horlogère, vous avez déjà reconnu une Vagabondage de FP Journe, la marque (suisse) de l’horloger (marseillais) François-Paul Journe, qui est à présent considéré comme un des meilleurs horlogers de sa génération. Hier regardée avec une certaine condescendance par les amateurs et les collectionneurs qui n’avaient pas compris le potentiel de cette collection Vagabondage lancée en série en 2004, après plusieurs pièces uniques et différents prototypes qui servaient de « galop d’essai ». Vagabondages parce que les heures sont… vagabondes : selon un principe d’heures « sautantes » [le chiffre change toutes les heures], elles sont affichées dans un guichet qui se déplace pendant l’heure en question tout autour du « chemin de fer » des minutes. On se fait très vite à cette lecture alternative des heures et à ce vagabondage visuel, d’une grande rigueur horlogère puisque le mouvement à remontage manuel est un chef-d’œuvre des mécaniques contemporaines du temps [en détailler toutes les avancées prendrait toute la place de cette chronique]. Chacun aura noté la forme très particulière de ce boîtier en or relativement plat, qu’on peut qualifier de « tortue » (45,2 mm x 37,5 mm). Deux informations qui ne vont ravir personne : d’une part, le prix public (compter dans les 86 000 euros pour cette montre exceptionnelle, à la fois par sa présence au poignet et par l’investissement potentiel qu’elle représente), mais aussi, d’autre part, l’indisponibiité chronique de cette montre qui vient d’être lancée, mais qui est déjà sur liste d’attente dans le monde entier, alors même qu’elle n’est pas en série limitée [on la trouve sur le marché secondaire à des prix nettement plus stratosphériques]. La manufacture FP Journe accorde par principe une priorité aux collectionneurs qui possèdent déjà une ou plusieurs Vagabondage lancées antérieurement…

YEMA : Les mille pieds d’une souscription…

Dans cette chronique qui se focalise sur les horlogers français, impossible d’oublier Yema, une maison purement tricolore qui va vers ses trois-quarts de siècle, ce qui n’est pas si fréquent dans le paysage horloger contemporain. Atlantic-tac vous signalait la semaine dernière l’ouverture d’une souscription pour la nouvelle Meangraf Sous-marine, hommage stylistique aux « plongeuses » des années 1960 – voire 1970 pour les volumes compacts allégés par des lignes relativement fluides. Une vraie montre de plongée, étanche à 300 m (soit mille pieds, avec une valve à hélium pour les vraies plongées profondes), un mouvement automatique « maison » (10 secondes de dérive quotidienne pour la précision) et une allure résolument sixties qui tient à la fois à la taille du boîtier (39 mm, c’est le nouveau standard masculin), à son cadran ultra-graphique, au travail de ses surfaces polies-brossées, à sa lunette rotative en verre saphir encastrée ou à son verre saphir double dôme. Si cette « plongeuse » au grand cœur a quelque chose de plus que les autres, elle a aussi quelque chose de moins : son prix ! On peut encore en dénicher une à partir de 999 euros (avec le bracelet vintage en cuir perforé), mais il ne faut plus tarder : il n’y a que 250 pièces pour chacun des quatre modèles en souscription…

HERBELIN : Le style qui bouscule les genres…

Ne dites surtout pas aux dames que cette montre Inspiration Quartz est une montre de femme : elle leur en paraîtrait du coup moins séduisante. En fait, c’est une montre tout ce qu’il a plus masculine dans son esprit, mais que sa taille 538 mm) rend très portable par un poignet féminin – ce qui est le but de l’opération, dans ce goût dé-genré qui dérange les catégories horlogères traditionnelles, qui se contentait ici de la seule alternative mâle-femelle et qui doivent aujourd’hui composer avec les nuances d’un improbable et illusoire no gender. Bref, garçon ou fille, on porte comme on aime et on aurait tort de se priver avec ce style de montre qui a conservé le style des plus belles pièces du temps de l’âge d’or des montres mécaniques (des années 1940 aux années 1960). Tout y est, le cadran légèrement concave sous son verre légèrement convexe, la couronne boule sertie d’un spinelle bleu, les phases de lune à six heures, les deux compteurs réservés cette fois au jour et à la date, les trois aiguilles qui font défiler heures, minutes et secondes sur ce cadran très travaillé. Pour une autonomie totale qui avoisine les cinq ans, Herbelin a choisi un mouvement à quartz suisse d’une fiabilité irréprochable (manufacture Ronda). La bonne nouvelle pour la fin : la facture ne dépassera pas les 550 euros pour cette montre en acier étanche à 30 m. Inspiration Quartz : une série qui tient se promesses…

BALTIC : Les trois couleurs des cinq ans…

Pour souffler ses cinq premières bougies, la jeune marque française Baltic nous propose une superbe Aquascaphe Dual-Crown « 5e anniversaire » qui entend rendre hommage aux années 1990 par son maniement des couleurs, associées ici à un hommage aux belles montres de plongée à double couronne des années 1950 et 1960. Un peu de violet entre midi et quatre heures pour les indications de la lunette tournante intérieure de cette montre de plongée étanche à 200 m [on déverrouille cette lunette avec la couronne à deux heures], un peu de vert turquoisé pour les aiguilles et les index (mouvement automatique), un peu de rouge pour la pointe de l’aiguille des secondes, avec deux bracelets dans l’écrin spécial, le premier en caoutchouc vert et le second en caoutchouc violet, dans des nuances qui contrastent en s’y assortissant avec les couleurs du cadran. Chaque bracelet crée une ambiance différente au poignet. Pour ce cinquième anniversaire, Baltic ne produira que 200 pièces de cette Aquascaphe Dual-Crown. Le temps d’écrire cette chronique, ces 200 exemplaires ont été préemptés par les amateurs (650 euros pièce) et on ne trouvera plus cette Aquascaphe aux couleurs remarquables que sur le marché secondaire, à des prix qui tendraient à faire de Baltic une nouvelle marque iconique auprès des nouvelles générations d’amateurs…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• AWAKE : la toute jeune maison indépendante Awake, va plus loin dans son approche « responsable » du marché horloger. Awake, c’est la montre qui « éveille les consciences ». La preuve avec la nouvelle Ocean_DNA, fabriquée avec un boîtier en « plastique d’océan » (composite exclusif réalisé à partir de filets de pêche recyclés et renforcés par de la fibre de verre), un bracelet en caoutchouc naturel et un mouvement automatique qui prouve la « durabilité » d’une montre qui se remonte grâce aux mouvements du poignet [c’est le premier mouvement mécanique proposé par Awake]. Deux couleurs de cadran : « Atomic Blue » et « Atomic Green », avec un motif qui évoque les cartes des grands fonds. Le tout assemblé comme il se doit dans le berceau des beaux-arts de l’horlogerie française, à Besançon. Cette double édition est limitée à 100 pièces par couleur de cadran et proposée en souscription sur le site d’Awake à 490 euros. Qui ne voudrait pas faire du bien à la planète en s’offrant une montre ? •••• AUGARDE : encore une marque française qui passe le turbo ! Augarde, la jeune maison indépendante tricolore, commence vraiment à prendre son envol. Elle vient de gagner son procès contre la manufacture Panerai (groupe Richemont), dont les avocats considéraient que les montres Augarde constituaient un parasitage commercial des collections Panerai. Les juges français ont considéré qu’il n’en était rien. Du coup, Augarde prépare un « gros coup » en matière de partenariat sportif. C’est encore confidentiel, mais on vous donne un indice : ce sera une affaire de ballon !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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